Les Eblouis
Autrice : Aylin Manço
381 p.
Editions Sarbacane, 2022 (Exprim’)
À l’internat de Jamet une âme en peine erre et observe les élèves… L’une d’entre eux en particulier : Luce, une nouvelle interne explosive. À peine arrivée, elle bouscule le calme ambiant ; elle convainc ses camarades d’allumer un feu de camp illicite et séduit à la fois Alex sa voisine de chambre et le beau Timo. L’année démarre sous les meilleurs augures jusqu’à ce que, chacun à leur tour, ses nouveaux amis développent des capacités étranges : léviter, lancer des boules de lumière, traverser les vitres, lire dans les pensées… Entre perturbations magiques et crises sentimentales, c’est le chaos à Jamet. Comment gérer ces nouvelles aptitudes dont certaines tiennent plus de la malédiction que du superpouvoir ? Pourquoi Luce est-elle épargnée ? Et que veut ce revenant qui hante Jamet ?
Luce débarque dans son nouveau lycée, le lycée Jamet. L’envie, le besoin d’un renouveau, d’un nouveau départ. C’est dans ce lieu qu’elle a décidé de le vivre. Elle y sera interne. Luce est solaire, imprévisible, énergique, fantasque. On a du mal à cerner la totalité de sa personnalité. Il semble qu’elle joue avec les émotions des autres sans que l’on sache vraiment son but, sa vérité. Ce qui est sûre c’est que son arrivée bouscule les habitudes et le calme ambiant. A peine arrivée, elle jette son dévolue sur la discrète Alex puis sur Timo. Les deux vont très vite tomber sous son charme.
Dans le même temps, quelques élèves se découvrent des capacités surnaturelles. Ces élèves vont former un petit groupe, espérant découvrir ce qu’il se passe pour eux : lévitation, incapacité à boire, lire dans les pensées, créer de la lumière… Magie ? chance ? Malédiction ? Cela dépend très nettement du type de pouvoir… Comment les gérer, les canaliser, les comprendre ? Comment les accepter ? Est-ce que cela peut être dangereux pour eux ?
La réponse à cette dernière question est clairement oui. Car le premier a se trouver la capacité à léviter va finir à l’hôpital…
Dans ce lycée qui était paisible avant tout ça (aussi paisible que peut l’être un établissement accueillant des ados aux hormones en ébullition), tout est perturbé. Il semble même être hanté par un jeune garçon qui apparait dans les reflets des miroirs et des flaques d’eau. Qui est-il ? que veut-il ? Est-ce que les pouvoirs sont liés à sa présence fantomatique ?
Luce, Alex, Timo, Justin, Nour et les autres vont devoir faire face à ces chamboulements tout en vivant les émois de l’adolescence… C’est un chaos émotionnel et physique qui va se dérouler sous nos yeux !
Ça ne vous est jamais arrivé, mademoiselle ? D’aimer quelqu’un qui ne vous le rend pas, si fort qu’on en perd le sens des réalités ?
J’avais adoré Ogresse d’Aylin Manço paru il y a deux ans chez Sarbacane également. Un roman captivant; angoissant et très surprenant. J’étais donc très impatiente de découvrir ce roman. Un roman qui s’inscrit donc dans un autre registre, celui du fantastique. Le point commun avec le précédent est bien la maîtrise du suspens et la capacité de l’autrice à planter un décor, une ambiance énigmatique. Quand on commence le roman, on est excité par l’ambiance de la rentrée, par le renouveau que Luce va vivre dans ce lieu. On s’attend à un roman sur l’adolescence et ses problématiques habituelles (amour, amitié et avenir) mais l’autrice y ajoute sa touche fantastique, une part sombre, difficile à définir, à saisir. On peut peut-être y voir une métaphore de la vie et de son incertitude face à l’avenir, aux choix que l’on peut faire. Elle joue ici sur la force des émotions que l’on ressent de façon intense au moment de l’adolescence.
C’est comme ça qu’elle lui donna la permission : par sous-entendus. C’était fou, cette impossibilité de dire les choses à voix haute. C’était fou qu’ils parviennent à se comprendre tout de même.
Dans ce pages, on trouve de la légèreté mais aussi de l’intensité, de la gravité. On y découvre des personnages attachants, à al personnalité complexe. On y découvre des histoires d’amour difficiles… Aylin Manço nous entraîne à sa suite, à la suite des ses personnages. Nous sommes embarqués dans le tourbillon, éblouis (oui j’ai osé!!) par cette histoire… pas comme les autres !
