Le Septième étage et demi
Autrice : Suzanne Aubry
illustratrice : Delphie Côté-Lacroix
112 p.
Editions Québec Amérique, 2023
à partir de 9-10 ans

Roman de transformation, de résilience, de vie et de mort, Le septième étage et demi voit fleurir son héroïne comme le forsythia qui renaît chaque année devant la fenêtre de sa chambre. Complétée des magnifiques illustrations de Delphie Côté-Lacroix, l’histoire bouleversante de Camille a été inspirée à Suzanne Aubry par un fait vécu l’ayant touchée de près.

Camille vit seule avec sa mère. Un jour qu’elle rentre de l’école, elle apprend que sa mère a été hospitalisée. Les résultats des examens annoncent qu’elle a une leucémie. Camille a du mal à appréhender tout ce que ça implique. Il y a un trop plein d’émotions. Incompréhension. Colère. Père. Incertitude. Souffrance.
Camille doit aller vivre chez sa tante qu’elle adore. Mais cette tante, Loulou, est aussi la sœur jumelle de sa mère. Et dès qu’elle enlève ses lunettes, Camille est troublée par sa ressemblance.
Camille doit aller vivre chez sa tante qu’elle adore. Mais cette tante, Loulou, est aussi la sœur jumelle de sa mère. Et dès qu’elle enlève ses lunettes, Camille est troublée par sa ressemblance.
On va suivre les différentes étapes de la maladie de la mère par les mots et les sensations de Camille. Les espoirs, les craintes,…
Un long combat pour la mère et pour son entourage.
Le lecteur ressent toutes les émotions du personnage, l’ambiance est décrite au plus près de la réalité.
Le lecteur ressent toutes les émotions du personnage, l’ambiance est décrite au plus près de la réalité.
Dans cet album, l’autrice a choisi délibérément de ne pas embellir, de ne pas travestir la réalité de ce qu’il est en train de se passer. Camille est grande. Elle peut comprendre ce qu’il se passe pour sa mère. On met des vrais mots sur les maux. Et j’ai apprécié ce choix. Cela permet à l’enfant de se projeter, d’extérioriser ses propres émotions et tout simplement de comprendre. Pourquoi cacher la vérité surtout quand elle prend une forme inéluctable.
L’histoire est à la fois touchante et constructive : on présente des étapes, les hauts et les bas de la maladie, le début du deuil.
Ce roman-album aborde aussi une facette du harcèlement. en effet, des filles de l’école de Camille se mettent à se moquer et être méchantes avec elle, à l’annonce de la maladie de sa mère. Camille est en état de choc, elle se replie sur elle-même, préfère s’isoler au lieu de se confier. Car elle ne trouve pas les mots. Et ces filles au lieu de l’aider vont se moquer. On comprend facilement qu’il s’agit d’un mécanisme de défense : la maladie et la mort font peur, et on passe souvent à l’attaque pour contrer cette peur. C’est illogique mais malheureusement humain. Et c’est bien aussi de l’évoquer ici.
Ce roman-album aborde aussi une facette du harcèlement. en effet, des filles de l’école de Camille se mettent à se moquer et être méchantes avec elle, à l’annonce de la maladie de sa mère. Camille est en état de choc, elle se replie sur elle-même, préfère s’isoler au lieu de se confier. Car elle ne trouve pas les mots. Et ces filles au lieu de l’aider vont se moquer. On comprend facilement qu’il s’agit d’un mécanisme de défense : la maladie et la mort font peur, et on passe souvent à l’attaque pour contrer cette peur. C’est illogique mais malheureusement humain. Et c’est bien aussi de l’évoquer ici.
Ce roman-album pourra accompagner l’enfant qui est dans le questionnement dans le cas d’une maladie d’un proche. Il nécessitera un dialogue.
Tout au long du récit, un métaphore du renouveau accompagne l’héroïne : un forsythia, que l’on suit au fil des saisons et du temps qui passe.
Malgré les qualités de ce roman, j’émettrai cependant un petit regret. C’est une maison d’édition québécoise qui l’édite et c’est une autrice québécoise qui l’écrit. Nous retrouvons donc, en toute logique, du vocabulaire et des expressions québécoises. Si la majorité est compréhensible par tous (une épinglette pour pin’s, par exemple) d’autres sont plus opaques (« crisse de stool » par exemple). J’aurai apprécié quelques petites notes de bas de page apportant un synonyme, une petite définition, pour la sortie de ce livre en France.

Un album-roman important et empathique pour aborder des thèmes difficiles : la maladie et le deuil.