Roman historique

Ce pays qu’on appelle vivre d’Ariane Bois

couv28005861Ce pays qu’on appelle vivre

Autrice : Ariane Bois

288 p.
Plon, 2023


résuméUn grand roman d’amour et de résistance à travers l’histoire des Milles (Aix-en-Provence), le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact.
Jeune caricaturiste de presse juif allemand, Leonard Stein voit sa vie basculer quand Hitler arrive au pouvoir. Réfugié sur la Côte d’Azur après avoir combattu pour la liberté en Espagne, la guerre le rattrape. À l’été 40, il est envoyé aux Milles, camp d’internement situé à sept kilomètres d’Aix-en-Provence.
Leo n’a qu’une idée en tête : s’échapper par tous les moyens. D’échecs en vaines tentatives, il finit par rencontrer une volontaire marseillaise d’un réseau de sauvetage, juive elle aussi, Margot Keller. Alors que leurs efforts conjugués paraissent porter leurs fruits et annoncer la liberté, l’été 42 arrive, meurtrier et cruel, faisant vaciller leurs espoirs. Mais les deux amants semblent croire à l’impossible…
L’usine de tuiles des Milles verra passer 10 000 étrangers, en majorité juifs. Un lieu de détention effroyable mais aussi un centre de culture, de création, peuplé par des intellectuels et des artistes opposés au nazisme, dont Max Ernst et Franz Hessel. Une histoire encore très peu connue, l’ouverture au public du site-mémorial datant de 2012 seulement.
cequejenaipensé Peut-être connaissez-vous l’histoire du camp d’internement et de déportation les Milles, près d’Aix-en-Provnce). Le seul camp français encore intact. Quand j’ai vu qu’il s’agissait du thème de ce roman, j’ai de suite était intrigué et j’ai voulu en savoir plus.
Ariane Bois, l’autrice, s’est documenté, renseigné, a rassemblé des témoignages. Et on le ressent dans la force narrative de son récit. Évoquant et rendant hommages à des personnes ayant été interné et déportés, à des personnes qui ont tenté de leur venir en aide.
Ouvert en 1939, le camp vit passer plus de 10 000 internés originaires de 38 pays, parmi lesquels de nombreux artistes et intellectuels, hommes, femmes et enfants sans distinctions.
Leonard Stein, le personnage principal de ce roman, est un jeune artiste juif allemand. Il a fui son pays au début de la guerre. Il s’est battu en Espagne, puis a trouvé refuge sur la Côte d’Azur. Mais en 1940, la consigne est d’enfermer les ressortissants politiques étrangers. Dans l’attente des ordre de Vichy. Leonard va chercher à s’échapper, à retrouver sa liberté. Il sait ce qu’il risque en restant dans ce camp. Il y a des rumeurs et il a aussi vu et vécu des choses en Allemagne.
Mais ses tentatives restent veine. Il cherche comme ses compagnons d’infortunes de fuir à l’étranger. Pour ça il faut obtenir un visa du pays qui l’accueillerait. Il faut une autorisation de sorti du territoire. Et il faut des sous. Un véritable parcours du combattant. Une course contre la montre.
Son chemin va croiser celui d’une jeune française, juive elle aussi : Margot. Elle va tout tenter depuis l’extérieur pour l’aider.
Leonard est un artiste. Dans ce camp, il rencontrera des intellectuels et des artistes qui ont également fui le nazisme : Max Ernst et Franz Hessel, notamment.
Dans ce roman, il est question de liberté. Il est question d’art, de culture. Il est question de solidarité, d’entraide. Il est question de l’horreur de la guerre.
Le lecteur sait d’avance le danger qui plane au-dessus de ces prisonniers. On est à l’époque des rafles, des quotas à envoyer en Allemagne. Les épreuves serrent la gorge, la crainte, l’ambiance qui se durcit page après page. Mais ce que je retiendrais surtout de ce roman, je crois, c’est l’amour qui nait entre Leonard et Margot. Un amour qui leur donnent une forme de résistance, de combativité et aussi quelque part d’espoir.
en bref Un roman fort, émouvant. Un roman où l’amour doit combattre l’horreur.
Memorial-des-Milles
Camp d’internement et de déportation des Milles
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