Un petit carnet rouge

titre original : Den röda adressboken
Autrice : Sofia Lundberg

trad. du suédois par Caroline Berg

355 p.
Calmann-Levy, 2018

A quatre-vingt-seize ans, Doris vit seule à Stockholm. Elle n’a plus aucune famille si ce n’est une petite-nièce aux Etats-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet qu’elle possède depuis 1928, qui contient le souvenir des gens qu’elle a rencontrés au fil de son existence et dont elle a rayé les noms à mesure qu’ils ont quitté ce monde. De l’excentrique bourgeoise pour qui elle a travaillé enfant à l’amour de sa vie rencontré à Paris, de la veuve qui lui a appris l’anglais sur le bateau l’emmenant à New York aux plus grands couturiers français qui l’ont vue défiler, de l’artiste suédois devenu son confident à sa propre soeur, au destin douloureux, l’existence de Doris est une épopée romantique, tragique et émouvante.

 

 

 

Dans ma Pile à lire depuis 4 ans, c’est une nouvelle fois le challenge Un mot des titres qui m’a donné l’excuse pour enfin lire ce roman ! Et je ne regrette pas mon choix ! On a là un roman sincère, émouvant, un beau portrait de femme, une solitude, une vie à raconter.

Quand le temps est tout ce qui nous reste, la pensée a tout loisir de voyager.

Doris a 96 ans. Elle vit seule en Suède. Au crépuscule de sa vie, elle souffre de sa solitude, de son corps qui ne lui répond plus. Sa seule famille, Jenny, sa petite-nièce. Les deux femmes sont très complices, très proches…mais vivent si loin l’une de l’autre. Doris en Suède, Jenny aux Etats-Unis.

L’éloignement est de plus en plus difficile à vivre pour les deux femmes.

Alors, Doris prend son petit carnet rouge qui ne l’a jamais quitté. Un carnet d’adresse où le nom de chaque personne qui ont compté dans sa vie est inscrit… et ils sont tous rayés avec le mot « décédé » à leur côté.

Doris prend son ordinateur, ouvre un logiciel de traitement de texte et se met à raconter sa vie : les rencontres, sa carrière, la guerre, son arrivée aux Etats-Unis, son histoire d’amour inoubliable…

Elle veut que ses souvenirs perdure. Et surtout elle veut partager l’histoire familiale avec la dernière de la famille.

Jenny, de son côté, vit très mal le fait d’être aux Etats-Unis, auprès de son mari et de ses trois enfants, alors que Doris, sa grand tante, sa mère de substitution, est en train de mourir seule. Et sur ce coup, son mari je l’ai vraiment trouver odieux et égoïste.

Assez est le mot que je veux te donner pour t’accompagner dans ton voyage, a-t-elle murmuré. Assez de soleil pour illuminer tes jours, assez de pluie pour apprécier le soleil, assez de joie pour nourrir ton âme, assez de peine pour savoir profiter des petits plaisirs et assez de rencontres pour savoir dire adieu.

A la fin de sa vie, une femme raconte ce qu’elle a vécu, ses rencontres, ses peines et ses amours. Un roman émouvant.

Lu dans le cadre du challenge Un mot des titres