La Malinche

Autrice : Élise Fontenaille
90 p.
Éditions du Rouergue, 2022 (Doado)

Derrière chaque grand homme, il y a une femme dans l’ombre. On se souvient de l’homme, entré à grand fracas dans l’Histoire, mais la femme, on l’efface, on l’oublie… Elle disparaît dans la pénombre. La Malinche est une de ces femmes. Esclave, interprète, conseillère, diplomate et espionne, sans elle, Hernan Cortès, le célèbre conquistador du 16e siècle, n’aurait jamais conquis Mexico et l’empire Aztèque. Sans elle, il serait mort en chemin, tout simplement. Symbole de la trahison, mère du peuple mexicain moderne, icône féministe, La Malinche fut et sera toujours une des figures les plus fascinantes de l’Histoire.

Elise Fontenaille nous invite régulièrement à découvrir des moments clés de l’Histoire. Pour n’en citer que quelques uns : Jesse Owens, le coureur qui défia les nazis (Rouergue, 2020), Les trois sœurs et le dictateur (Rouergue, 2014), Kill the indian in the child (Oskar, 2017). Et ces trois titres ne sont qu’un échantillon de sa bibliographie remplie de pépites.

Des romans courts mais percutants.
Des romans courts mais intenses.
Des romans mais qui amènent à la réflexion.

Et ce dernier roman ne fait pas exception.

Peut-être avez-vous entendu parler de La Malinche ? Pour ma part, oui mais son histoire restait très floue, lointaine. J’ai donc été ravie d’en savoir plus sur cette femme qui a compté dans l’Histoire, une femme forte, déterminée mais dont on a effacé peu à peu le rôle, controversé mais capital. Un destin fascinant.

Elise Fontenaille nous raconte son histoire par la voix d’un jeune garçon, embarqué dans cette conquête du 16ème siècle.
La Malinche a été tour à tour esclave, interprète, conseillère, espionne. A douze ans, cette jeune fille de haut rang d’origine nahua a été vendue comme esclave par sa mère, car elle déplaisait à son nouveau mari. Elle fût ensuite offerte à Cortès qui compris très vite son intelligence et sa maîtrise des langues. Il fit d’elle sa compagne et son interprète. Sans elle, la conquête de l’empire Aztèque n’aurait sans doute pas eu la même fin.

Traitresse pour les uns, fondatrice du peuple mexicain pour les autres. La Malinche a eu un destin incroyable. Sa beauté et son intelligence a fait d’elle une femme d’importance, au rôle déterminant et que l’histoire a effacé peu à peu, à cause de ses origines, de sa religion, de son genre.

Par les yeux du jeune narrateur, amoureux d’elle, on découvre une femme à l’aura à la fois puissante et mystérieuse… jusqu’à la fin.

Un roman qui m’a captivée et fascinée de la première à la dernière page : j’ai aimé découvrir cette femme, son destin et son histoire. Et j’ai aussi apprécié de trouver un roman pour adolescents se passant en Amérique du Sud : bien trop rare à mon goût!

Malinche (c.1496-1529). Colored engraving.

Malinche (c.1496-1529). Nahua woman. Interpreter of the spanish conqueror Hernan Cortes. Mexican engraving, 1885. Colored. Library of Catalonia. Barcelona. Spain. (Photo by: Prisma/UIG via Getty Images)