Et si on vous donnait la possibilité de voyager dans le temps une seule fois pour revoir quelqu’un ? C’est autour de cette idée que ce roman émouvant est écrit.

Mme Kôtake sentit son cœur s’accélérer quand elle comprit que c’était son propre corps qui ondulait. Elle était en train de se transformer en vapeur de café. Le paysage autour d’elle s’était mis à défiler de haut en bas. Elle s’était changée en vapeur et elle remontait le temps.

Dans un café de Tokyo, le Funiculi Funicula, la rumeur se vérifie. Ici, il y a une possibilité de revivre un moment du passé. De revoir une personne. De lui dire quelque chose. Mais cela n’aura aucun effet sur le présent. Si une personne est morte, elle le sera toujours. Si une personne est partie. Elle le sera toujours.

La première personne va nous faire découvrir ce lieu, sa légende, et la véracité de celle-ci. Elle va pouvoir remonter dans le temps mais ce voyage ne durera que le temps d’un café. S’il refroidit trop on reste coincé à jamais dans le temps. Et ce voyage ne peut se faire qu’une seule et unique fois. Alors il faut bien réfléchir au quand et à qui. La première voyageuse de ce livre va nous permettre de comprendre les nombreuses règles qui permettent ce voyage dans de bonnes conditions. On va ainsi comprendre l’importance de cet acte, l’émotion qui va avec.

Il y aura une femme qui veut revoir son amant avant qu’il parte loin d’elle, un homme atteint d’Alzheimer qui aimerait revoir sa femme, une femme qui se sait condamner qui voudrait voir… non je ne peux pas vous dire pour ne pas briser la poésie de cette histoire.

Kazu versa lentement le café dans la tasse. Bien que ce soit inconscient de sa part, ses gestes avaient la grâce et la noblesse d’un rituel. En même temps que des volutes de vapeur s’élevaient de la tasse, les alentours de la table de Fumiko commencèrent à se distordre.

Entre ces pages, nous allons découvrir plusieurs personnages, plusieurs portraits de vie. Ils sont à un tournant de leur vie, ou voudrait revivre l’espace d’un café un moment. Revoir un être cher le plus souvent.

Entre ces pages, l’auteur Toshikazu Kawaguchi met de la poésie, de la tendresse, des émotions. Ils nous parlent de « vrais » personnes, de « vrais » sentiments. Le lecteur peut aisément s’imaginer vivre le moment avec eux, peut partager leurs émotions, leurs espoirs et leurs déceptions.

On a là un roman très émouvant, touchant, vivant, vibrant. Les personnages sont attachants. Et si le roman est construit en plusieurs parties distinctes consacrées à la vie de chacun des personnages, les gérants du café en sont le fil d’Ariane. Le fil toujours présent dans le temps, le fil qui fait le lien entre chacun des voyageurs.

En préparant cette chronique, j’ai découvert qu’un autre tome était sorti, Le Café du temps retrouvé. Et je suis très curieuse de découvrir, de partager d’autres moments de vie.

Dans la version Audiolib, Philippe Spiteri prête sa voix à ce roman. Il y interprète avec sensibilité l’humilité, les émotions, les espérances de chaque personnage qui va défiler dans ce café.

N’oubliez pas de finir votre café avant qu’il ne refroidisse…

Un roman émouvant, touchant, sensible. Très curieuse de découvrir d’autres voyageurs du temps dans la suite…

Merci à Netgalley et à Audiolib pour cette écoute.