Le Sanatorium
titre original : The Sanatorium
Autrice : Sarah Pearse
trad. de l’anglais (Grande-Bretagne) par Eric Betsch
536 p.
Librairie générale française, 2023 (Le livre de poche, 36644)


Sur place, elle découvre un bâtiment froid, qui l’a met mal à l’aise.
Tu as de la chance d’avoir une famille si unie, Will. Ça aide d’avoir tout un clan qui te soutient, des proches à qui parler sans craindre d’être jugé. Avec une telle assise, il est facile de prendre des risques et des décisions.
A peine arrivée, et Laure, une amie d’enfance et fiancée de son frère, disparaît de façon étrange. On apprend aussi qu’un corps a été retrouvé dans la neige. Il se pourrait que ce soit celui de l’architecte à l’origine de la rénovation de l’hôtel disparu il y a plusieurs années. Enfin, un premier corps mutilé est retrouvé au fond d’une piscine. Et comme si cela ne suffisait pas, une tempête de neige fait rage, déclenchant une avalanche les coupant du reste du monde.
Elin, qui est loin de sa juridiction et surtout en plein questionnement sur son avenir en tant que flic, va pourtant être amenée à mener sa propre enquête. Elle n’en prend pas conscience mais on voit bien, nous lecteur, qu’elle est faite pour ce métier, malgré ses doutes et ses craintes. Elle adopte de suite les bons réflexes pour mettre à l’abri des intempéries le corps et les indices. En contact par téléphone avec les autorités locales, elle essaie de suivre le protocole recommandé… ils sont bien obligés de s’appuyer sur elle car il est évident que les disparitions et l’atroce meurtre sont liés. Il y a urgence et danger. L’instinct de flic d’Elin est éveillé. toute cette histoire touche des gens qu’elle connait. C’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle fouille, qu’elle comprenne ce qui se trame.
Elle va prendre des libertés par rapport à ce qu’on lui dit de faire. Elle mène une véritable enquête avec les moyens du bord, dans l’urgence du moment.
Le roman est à peine ouvert que Sarah Pearse, l’autrice, nous plonge directement dans une ambiance glauque, inquiétante. On assiste aux enlèvements, aux attaques du tueur. Elle nous décrit l’ambiance et le lieu comme si on y était. La froideur du lieu, l’aura historique qui s’en dégage nous laisse une sensation inconfortable, malsaine.
Les paysages ont l’air magnifiques mais la noirceur du moment empêche d’en profiter pleinement. L’écriture de Sarah Pearse est descriptive que ce soit dans les décors ou dans les faits.
Durant ma lecture, j’ai ressenti la pression, l’urgence, l’inconfort dans lesquels se retrouve coincer Elin, l’héroïne. Et ce mélange de sensation donne envie de continuer sa lecture et de ne pas la laisser… comme si j’allais l’abandonner au milieu d’un nid de monstres. On devient comme elle, méfiante, à soupçonner les personnages les uns après les autres. On cherche à comprendre le lien entre les victimes, le lieu et son passé médical douteux.
En effet, la tendance des gens à magnifier leur vie – que ce soit sur leur CV, dans leur journal intime, lors de conversations entre amis ou encore par courrier électronique – est une des choses qu’elle a apprises en intégrant la police. Et où peut-on raconter n’importe quoi plus facilement qu’ailleurs ? Sur les réseaux sociaux.
