Les Fêlures

Autrice : Barbara Abel

480 p.
Pocket, 2023

Quand Roxane ouvre les yeux, elle sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu.

Martin et elle formaient un couple fusionnel. Et puis, un matin, on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Roxane s’est réveillée, Martin, lui, n’a pas eu sa chance… ou sa malchance. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ?
Roxane va devoir s’expliquer devant ses proches, ceux de Martin, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?

Les fêlures… de la vie, de l’âme… ont des conséquences sur soi mais aussi souvent sur les autres.

C’est le thème du roman de Barbara Abel. Ses personnages sont tous fissurés. Ils ont des failles, des faiblesses qui les font douter, souffrir, faire souffrir…
Garance a toujours été là pour sa sœur, Roxane. Durant leur enfance, elles ont dû faire face au départ de leur père, à la colère et à la dépression de leur mère, à son alcoolisme et à sa mort. Garance et Roxane ont toujours été proches dans les épreuves de la vie.

Garance vient de retrouver sa sœur inconsciente dans son lit, allongé près du corps sans vie de Martin, son compagnon. Ils ont voulu mettre fin à leurs jours, ensemble mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Roxane va devoir faire face à ce deuil. Elle se terre dans le silence.
Mais la belle-mère Odile et la police s’en mêlent. Les apparences mettent en avant la thèse du suicide mais les faits lèvent le doute… Ne serait-ce pas plutôt un meurtre déguisé ? Odile, odieuse et hautaine, en est persuadée. Elle n’a d’ailleurs jamais apprécié sa belle-fille.
Garance, elle, commence à douter au fur et à mesure des éléments révélés, de choses qu’elle apprend sur sa sœur, sur sa vie dont elle était éloignée depuis quelques temps. Elle a l’impression de ne plus reconnaitre sa sœur.
Mais Garance aussi a son jardin secret.
En fait, tous les personnages ont une facette qu’ils cachent. Une facette dont ils ont honte ou pas. Ils ont chacun des choses à taire, ça c’est certain. Et nous, lecteurs, nous passons de l’un à l’autre. Et les doutes sont énormes sur ce qu’il a pu se passer. Aucun des personnages ne semblent épargnés par le mensonge, la manipulation. Du coup, dans notre esprit, les suspicions se multiplient, rebondissent.

La lecture de ce roman a été addictive par l’envie de savoir ce qu’il a vraiment pu se passer mais aussi étrange par ce perpétuel besoin de soupçonner les uns ou les autres.

Un roman où le doute est le maître du jeu.