Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C’est ce que font les femmes du bout du monde. À la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au cœur d’une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l’océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu’au jour où débarque Flore, une jeune parisienne en quête de rédemption… Hantées par le passé mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s’aimer. Mélissa Da Costa nous offre un voyage inoubliable à travers des paysages d’une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté.

Flore, jeune parisienne, a quitté subitement sa vie pour la Nouvelle-Zélande.
Là voilà à l’autre bout du monde. Au bout du bout du monde. Pendant quelques mois, elle s’installe dans un camping et va aider les gérantes, Autumn et sa fille Milly, à s’occuper du lieu. Les deux femmes ont une relation fusionnelle. Elles sont protectrices et complices. Autumn reste méfiante vis à vis de Flore. Elle sait que les étrangers n’arrivent pas à s’adapter sur du long terme dans ces terres difficiles. Milly, elle, est très enthousiaste. Entre les deux jeunes femmes, le courant passe très rapidement. Si Flore va devoir faire preuve de patience pour apprivoiser Autumn, avec Milly tout se fait naturellement.
Flore est malheureuse en débarquant. Elle ne croit plus en elle, se sent sale, vidée, blessée, inutile et dangereuse. On sait juste que son mari demande le divorce après avoir voulu mettre fin à ses jours, apparemment à cause d’elle. Il faudra du temps pour comprendre ce qu’il s’est passé entre eux. Mais en côtoyant Flore on a du mal à l’imaginer tel qu’il l’a décrit, tel qu’elle se décrit elle-même. On la voit s’ouvrir à Milly, s’épanouir, réapprendre à sourire. On la voit être attentionnée, curieuse, à l’écoute et de bon conseil. On la voit vouloir aider. Une complicité nait entre les deux jeunes femmes. Une amitié profonde, sincère…
Milly aussi a ses doutes, sa vie à construire, son envie de bien faire, d’être là pour sa mère, tout ça après une grosse déception amoureuse.

Si tu m’expliques, dit Milly, je pourrai peut-être te dire que tu n’y es pour rien, que ça va passer, que tu as fait ce qu’il fallait. Mais si tu ne dis rien… si tu ne dis rien, tes mauvais souvenirs vont finir par t’avaler.

Les deux femmes vont s’entraider à aller mieux, à prendre des décisions. Elles vont s’accompagner, s’épauler, se guérir mutuellement de leurs fêlures. Autumn observe de loin, commente, fait des réflexions. Mais elle voit aussi Milly devenir une femme sous ses yeux. Si elle ne comprend pas vraiment la relation entre les deux femmes, elle sait aussi que Milly doit vivre sa propre vie. Et ce constat va aussi aider Autumn a changé elle aussi, à prendre de nouvelles décisions pour le camping et pour elle-même.

– Je ne me sens à ma place nulle part.
– Tu te sentiras à ta place le jour où tu auras trouvé le bon endroit.

J’ai aimé la relation qui existe entre ces trois femmes. Trois femmes qui ont des choses à assumer, à accomplir.
J’ai aimé les paysages fantastiques, extraordinaires qui s’offrent à nos yeux par les mots de Mélissa Da Costa.
J’ai aimé la passion de Milly quand elle parle de son île, de la faune endémique.
J’ai aimé ce roman. J’ai aimé avoir envie de tout plaquer et d’avoir envie de les rejoindre… même si j’aurai pu me sentir de trop !
J’ai aimé la voix douce, empathique de Valérie Muzzi qui prête sa voix pour porter les émotions, les images, l’histoire de ce roman.

Un roman dépaysant. Un roman pour panser les plaies. Un roman pour se comprendre. Un voyage inoubliable.