Louise, dix-sept ans, vit dans la forêt, petite sauvageonne éduquée. Elle n’a besoin de personne, ni d’une mère, ni d’un homme, ni de la société. La lumière du jour, l’humus des sous-bois, les baies qu’elle cueille pour se nourrir : cela lui suffit. Jusqu’au jour où elle rencontre Paul, un jeune homme étrange tombé sur elle par accident. Avec lui s’agitent en elle toutes les choses qu’elle a fuies. Et des choses nouvelles, aussi…

Je ne dis jamais non à un roman de Martine Pouchain ! Surtout après le gros coup de cœur que j’avais eu pour son glaçant Sous-Sol!! 

C’est donc avec une grande curiosité que je me suis plongée dans celui-ci : odeur de sous-bois, solitude, blessure… 
Une romance sous fond d’éco-anxiété et d’avenir incertain.

De jeunes adultes en devenir. Qui se questionne. Sur leur vie. Sur la vie. Sur l’avenir. Sur les décisions à prendre aujourd’hui.

D’un côté, il y a Louise. Une jeune fille de 17 ans. Elle vit seule sous une tente dans la forêt depuis quelques semaines. Elle survit avec l’argent « emprunté » au sale type qui sort avec sa mère et ses cueillettes et chasse dans la forêt. Elle essaie de vivre, tant bien que mal, en harmonie avec la nature sans trop dérangée la nature. Au fil du temps, on va comprendre sa fugue et sa colère. Mais aussi sa réticence à faire confiance.

De l’autre côté, on a Paul. Un peu plus âgé que Louise. Il travaille en tant que saisonnier. Il passe d’un boulot à l’autre. Sans attache. Sans s’attacher. Son seul point de repère est sa grand-mère, Catherine, qui l’a élevé après la mort de ses parents. 

Alors qu’il prend une pause, le chemin de ses pensées et de ses pas vont l’amener près de Louise et de son campement inattendu. Le premier jour, il l’observe. Le lendemain, il décide de l’approcher. 

Ce roman c’est l’histoire de la rencontre de ces deux-là. Deux âmes blessées, en colère, apeurées. Ils se cherchent. Se cherchent un avenir possible dans un monde incertain et perturbé. 

Ce qu’il se passe dans le monde aujourd’hui les questionne et ajoute aux doutes quotidiens. La surconsommation, les abattoirs, la défense de la biodiversité…
Mais leur rencontre va changer beaucoup de choses. Les questions sont toujours là bien sûr mais il y a une sorte de bulle d’apaisement qui se crée quand ils sont ensemble. Ils s’apprivoisent. Se comprennent sans mettre des mots sur leurs maux. 

J’ai apprécié la personnalité des deux héros, les voir s’épanouir au contact de l’autre. Un contact inattendu. Inespéré. Un soutien. Une béquille dans leur vie. Mais aussi d’une certaine façon une goupille qui va désamorcer ce qui les bloque pour aller de l’avant. Ce ne sont que les prémices. Il y a encore à faire pour eux. Pour un futur plus radieux… au moins d’un point de vue personnel. Pour la planète. Il y a encore du travail…

Et si finalement le message de ce roman c’était qu’ensemble on est plus fort, que chacun peut essayer d’améliorer les choses à son échelle.