La Nuit des fous

Autrice : Anouk Shutterberg

368 p.
Récamier, 2023 (Noir)

J’avais A-DO-RE Bestial ! Un roman noir, à l’intrigue complexe et stressante jusqu’à la dernière minute ! J’attendais donc beaucoup de cette Nuit des fous… et le coup de cœur pour l’univers de l’autrice, Anouk Shutterberg, est confirmé pour moi! J’ai eu du mal à trouver du temps pour me plonger dans ma lecture mais une fois le créneau trouvé je l’ai dévoré sans voir le temps passé! Et il va vraiment falloir que j’ajoute très vite son Jeu de peaux à ma pile à lire.

On retrouve l’enquêteur de Bestial, Jourdain, encore traumatisé par ce qu’il a vécu et perdu dans sa précédente enquête. Il souffre et ne se pardonne pas ces quelques minutes de trop…

Des corps ont été retrouvés, enterrés dans des caisses. Des corps enchevêtrés avec des fils de fer, leur donnant une forme étrange. L’enquête s’annonce complexe et une équipe est formé pour remonter sur les traces de ces victimes et trouver une signification à cette mise en scène… en espérant trouver le point commun qui les relie afin de démasquer le coupable.

En parallèle, on découvre Élise, jeune trentenaire, atteinte d’une maladie invalidante, qui vient de découvrir, à la mort de son père, qu’elle a une tante quelque part. Pourquoi ne lui avait-il jamais parlé d’elle ? Pourquoi étaient-ils en froid ? Secret familial ? Elle décide de la retrouver et de reprendre contact avec elle. Des retrouvailles qui vont être inattendues et pas si idylliques que ça.

On se doute qu’il y a un lien entre les deux intrigues mais lequel ? On se fait des nœuds au cerveau. On essaie d’élucider l’énigme de la forme données aux corps (il y a quelques illustrations au cœur du roman). Les chapitres des enquêtes sont datés, ceux sur Élise non… Tout est permis : fait-elle parti des victimes ? Est-on dans le présent ou dans le passé ?

D’ailleurs, la majeure partie de l’intrigue autour d’Élise se passe en huis-clos. On sent le piège se refermer sur elle et on se sent tellement impuissant.

Tout comme dans Bestial, on est pris par la noirceur et le rythme du texte. On essaye de comprendre. Quand on a un élément de réponse, on nous en détourne ou on nous emmène sur une autre piste.

Les noms des chapitres sont aussi des indices qui nous laissent présager de ce qu’on va lire les pages qui suivent… on nous donne le ton!

L’autrice joue avec nos émotions ! On stresse, on s’étonne, on se révolte, on a peur, on entre en empathie avec les différents protagonistes… bref, on vit à fond l’histoire, l’autrice nous promène, ne nous épargne pas et on en redemande ! Et j’adore ça dans un roman !