Roman/SF / Fantastique

Le Volume du temps – 1 de Solvej Balle

couv29714864Le Volume du temps – 1

Autrice : Solvej Balle
Traduit du danois par Terje Sinding
Lu par Grétel Delattre

5h25
Audiolib, 2024
Ed. Grasset, 2024 (En lettres d’ancre)

résumé Pour Tara Selter, le temps s’est arrêté un 18 novembre.

Premier épisode de cette saga, elle se réveille à Paris. Tara sort de sa chambre d’hôtel et découvre qu’autour d’elle tout se déroule comme la veille : les mêmes personnes se ruent vers la salle du petit déjeuner, la date du journal est identique. Et cela recommence le jour suivant, et le jour d’après. Lorsqu’elle quitte la capitale pour retourner chez elle, Tara comprend que son mari n’a pas conscience de cette journée sans fin. Alors, lassée de lui expliquer chaque matin sa situation, elle s’installe dans la chambre d’amis. Lui la croit encore à Paris, elle jouit d’une extraordinaire liberté. Mais à l’aube d’une 366e journée, le véritable 18 novembre de l’année suivante, tout pourrait-il enfin rentrer dans l’ordre ?

 

cequejenaipensé Voici une histoire bien intrigante… Mais que se passe-t-il pour Tara Selter.

Pour elle, le temps s’est arrêté un 18 novembre.

Elle revient d’un voyage à Bordeaux où elle a déniché des livres anciens pour des clients. Elle se réveille dans sa chambre d’hôtel à Paris. Elle va pour prendre son petit déjeuner et là… l’impression d’assister au même spectacle que la veille. Un homme fait tomber sa tartine. La ramasse discrètement. Puis prend un croissant.

Une sensation étrange…

Elle va acheter le journal et on lui vend, pense-t-elle, celui de la veille. Celui du 18 novembre. mais tous les quotidiens sont datés du même jour.

Comprenant que quelque chose d’étrange est en train d’arriver, elle file chez elle rejoindre son mari, Tomas. Il est surpris de la voir puisqu’il ne l’attendait que le lendemain… le 19 novembre.

Alors elle lui explique ses découvertes. Il la croit. Le soir, elle se couche. Angoissée.

Et le matin, c’est de nouveau le 18 novembre…

Il va falloir réexpliquer à son mari.

Jour après jour, elle se réveille le 18 novembre.

Elle explique à son mari.

Elle finit par connaître par cœur les sons, les odeurs, les bruits de la maison, l’heure de l’averse à venir, les allers et venues des voisins.

Un jour sans fin.

Lasse, elle finit par se mettre en retrait. Elle vieillit. Pour elle, pour son corps, le temps passe même si elle reste bloquée sur une seule journée. Comme un bug informatique. Le temps est bloquée. Pas sa physiologie.

Lasse, elle en marre de raconter à son mari. Il la croit toujours. Ne la pense jamais folle. Il essaie de l’aider… mais elle se lasse de ne plus faire partie de sa vie qui elle continue au-delà du 18 novembre.

Avec ou sans son mari, elle essaie de comprendre. Analyse. Note des indices. Tente des expériences.

Le temps passe. On s’approche du 366ème 18 novembre. Un an… va-t-elle enfin sortir de cette journée sans fin ?

Il aura fallu une vingtaine d’année à Solvej Balle pour peaufiner son œuvre (Le Volume du temps comprend 7 tomes). Un phénomène littéraire au Danemark, et traduit dans plus de vingt pays déjà. Un phénomène qui perturbe. Et les avis sont souvent tranchés : soit on entre dans le roman, soit on s’ennuie. C’est l’impression que j’ai des quelques retours que j’ai vu depuis sa sortie française.

J’ai découvert quelque chose d’inquiétant. En réalité, je n’ai rien découvert de nouveau, j’ai juste compri à quel point c’est inquiétant. Il y a des fantômes et des monstres. Le fantôme c’est Tomas. Le monstre c’est moi.

Pour ma part, l’écriture de Solvej Balle m’a totalement cueillie. Je suis rentrée dans son univers répétitif et énigmatique. Je me suis retrouvée bloquée ce 18 novembre en compagnie de Tara. essayant de comprendre à mon tour. Me demandant ce que je ferai dans une telle situation. Resterai-je bloquée chez moi, à vivre en recluse et en cachette ou en profiterai-je pour voyager, pour expérimenter ?

Lire ce roman est une expérience littéraire. On est ici dans un rythme lent, répétitif. Comme si Tara perdait pied dans cette journée cyclique. Comme si elle avait un besoin maladif de se rassurer sur ce qu’elle vit. Non elle n’est pas folle. Ce qu’elle vit est malheureusement bien réelle. Elle comble un vide. L’autrice en usant de cette narration itérative nous donne cette impression d’être nous aussi bloquée dans un cercle sans fin.
Alors se pose nécessairement la question de comment s’en sortir? Comment se libérer ?  Quand est-ce que nous allons connaître enfin un 19 novembre ?

Ce premier roman est court (250 pages soit 5 h 30 d’écoute) et je n’ai pas vu le temps passer (sans mauvais jeu de mot). J’avais envie d’avancer, de savoir… je suis juste frustrée de la fin… car je n’ai pas encore la suite à ma disposition (il sort le 5 avril en audio) !

J’ai découvert ce roman par le biais de la lecture audio faite par Grétel Delattre qui a fait ici un travail incroyable pour s’accorder à la monotonie volontaire du texte ainsi qu’à sa part énigmatique. On sent la détresse du personnage, sa lassitude, son espoir pour un lendemain… normal !

en bref Un roman à la fois angoissant, énigmatique et hypnotique… Etes-vous prêt à vivre un 18 novembre… sans fin ?

Merci à Audiolib et à Netgalley France pour cette audiolecture !

2 réflexions sur “Le Volume du temps – 1 de Solvej Balle

Un petit mot ?