Roman

La Librairie ambulante de Christopher Morley

couv74287331La Librairie ambulante

Titre original : Parnassus On Wheels
Auteur : Christopher Morlay
trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Oscar Lalo

184 p.

Récamier, 2024

résumé

En Nouvelle-Angleterre, au début du XXe siècle, Helen McGill, 39 ans, est une femme désabusée, lasse de s’occuper en même temps de la ferme familiale et de son frère Andrew, écrivain à succès qui la laisse tout gérer.
Elle souhaite vivre sa propre aventure, et rachète la librairie ambulante de Roger Mifflin, un homme charismatique et passionné par les livres.

cequejenaipensé La Librairie ambulante fait partie des classiques de la littérature américaine mais il n’avait jamais été traduit en France jusqu’à présent. Pourtant, il est sorti en 1917. Mais peut-être était-il un peu trop avant-gardiste pour l’époque…
Nous sommes en Nouvelle-Angleterre, au début du 20ème siècle. Helen McGill vit avec son frère dans une ferme. Son frère partage son temps entre les travaux de ferme et ses écrits. Il est un écrivain à succès. Et il passe plus de temps sur ses romans, en rendez-vous avec ses éditeurs que dans la ferme. Alors Helen McGill doit être au four et au moulin. Mais ça commence sérieusement à lui peser sur le moral. Jusqu’à présent cette vie lui convenait, mais elle prend conscience qu’elle est enfermée dans un rôle, qu’elle a enchainé les tâches ménagères et ses miches de pain façonnées à la main se comptent en milliers.
Alors quand Roger Mifflin, un libraire ambulant, se présente à la ferme pour vendre sa librairie à son célèbre écrivain de frère… son sang ne fait qu’un tour! Elle imagine qu’il acceptera et que ce sera une énième occasion pour lui de disparaître. Et elle, une nouvelle fois, devra combler à son absence.
Alors, c’est elle qui l’achète. Et oui! Elle a réussi à avoir quelques économies qu’elle imaginait servir à autre chose mais elle l’achète. Et elle demande à Roger Mifflin de la former directement sur la route. L’affaire se conclue en quelques instants. Elle charge quelques affaires et la voilà partie sur les routes !
Mais à l’époque, une femme a peu de droit. Celui de travailler sans l’accord d’un mari… ou ici d’un frère est très malvenu. Mais Helen ne se laissera pas faire. Elle veut ses « vacances » bien méritées. Elle veut vivre pour elle pour une fois.
Et cette vie sur les routes la séduit assez vite.
Déconcertée, j’observais ce petit coquin un tantinet ratatiné. Je découvrais une nouvelle facette de cet aimable idéaliste. Il y avait en lui, à côté de son doux amour des livres, un grain de diablerie intrépide.
Les débuts de cette vie nomade ne vont pas être des plus simples mais l’amour des livres est une révélation. Surtout en ayant pour guide Roger Mifflin (même s’il a une politique d’acquisition de son fonds assez élitiste et personnel). Entre ces pages, l’amour du livre et de la Littérature ouvre la voie vers la liberté et l’émancipation.
Un homme qui a quelques bons livres chez lui rend sa femme heureuse, donne à ses enfants un bon départ dans la vie et est susceptible d’être lui-même un meilleur citoyen.
J’ai trouvé que ce roman véhiculait un message très moderne en dénonçant la place des femmes à l’époque et surtout le pouvoir libérateur des livres, apportant réflexion et prise de conscience!
J’ai apprécié la légèreté et la fraîcheur du personnage féminin. C’est une femme forte. Elle sait ce qu’elle veut et n’hésite pas à s’affirmer. Quand le libraire et elle sont sur la route, j’ai aimé leurs nombreux échanges et la complicité qu’on voit naître entre eux et j’ai surtout aimé leur façon de voir, de vivre le livre.
… lorsque vous vendez un livre à quelqu’un, vous ne lui vendez pas seulement un livre de papier, d’encre et de colle – vous lui vendez une nouvelle vie. L’amour, l’amitié, l’humour et une croisière en mer la nuit – il y a tour, de la terre aux cieux, dans un livre.
en bref Un classique de la littérature américaine du début du 20ème siècle enfin traduit en français!

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