Pocket, 2017 ( 16728)


Quand nous rencontrons quelqu’un pour la première fois, nous avons beau faire de notre mieux pour nous montrer sous notre meilleur jour, le risque de donner une fausse impression de qui nous sommes existe toujours.


Une disparition inquiétante d’enfant, l’attente, l’enquête, le mystère autour de tout ce qu’il a pu se passer… il ne m’en fallait pas plus pour me pencher sur ce roman captivant. L’auteur, Gilly Macmillan, de façon ingénieuse, construit son récit en plusieurs temps : le moment de la disparition et quelques mois plus tard, alternant les points de vue de Rachel et Jim à l’époque et les séances psy de Jim sur l’impact de cette enquête sur sa vie. Les divers personnages nous livrent leurs émotions à l’état brut. On assiste à la disparition, on se met à la place de Rachel qui est dévoré de l’intérieur par la perte de son fils. On vit son désarroi, sa peur viscérale. On comprend ses réactions, ses appels à l’aide, sa solitude. J’ai eu une réelle empathie pour ce personnage que les médias pointent du doigt. Ils la tiennent pour responsable et les commentaires sur le net n’en sont pas moins déprimants. Du côté des flics, ce n’est pas forcément mieux puisqu’ils ne l’écoutent pas forcément. Jim et son équipe sont dans le flou. Le temps presse quand il s’agit d’une disparition d’enfant. Ils le savent. Les pistes, les interrogatoires ne donnent rien.
Par les comptes rendus des différentes séances de Jim avec la psy du service près d’un an plus tard, nous donne lieu de penser que l’affaire a été lourde de conséquences, on craint le pire et cela intensifie notre lecture.
Du coup, pas d’ennuis pendant cette lecture. Bien au contraire ! Les pages se tournent toutes seules pour la simple et bonne raison qu’on a envie de savoir ce qu’il a pu se passer. La lecture est prenante et assez obsédante car à chaque fois que je posais mon livre il me tardait de le retrouver.
Rachel est un personnage mal mené par l’auteur mais aussi par les autres personnages. Entre la disparition de son fils, les accusations la visant, elle va devoir faire face à la vérité sur son passé car l’enquête va remuer des choses que certains auraient préféré que cela reste caché. Cette histoire va également avoir le mérite de révéler la vraie face des gens entourant Rachel. Comme on dit, ce sont dans les coups durs de la vie que l’on reconnaît ses véritables amis. Que l’enquête finisse bien ou mal, au fil des pages, on prend conscience que plus rien ne sera comme avant.
J’ai beaucoup aimé également le personnage de Jim. Un policier qui ne demande qu’à faire ses preuves, qui est droit dans ses baskets. Il est intelligent, efficace mais pourtant pas infaillible c’est ce que nous prouve ses séances avec la psy. Il a été ébranlé par cette histoire, professionnellement et personnellement. J’aime bien voir, pour une fois dans un roman, un enquêteur qui ne brille pas forcément, qui fait des erreurs et qui doit les assumer.
L’auteur, en tout cas, nous fait vivre une lecture vraiment intense et angoissante. Et le final nous offre une belle surprise que je n’avais pas vu venir! Mais qui est tout à fait « logique » si on peut dire!

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