Les Puissants est une dystopie teintée de fantastique vraiment passionnante. Vic James a créer un univers unique et original dont on a du mal à se détacher.
Nous voici dans une dimension alternative où la Grande-Bretagne est divisée en deux peuples : les Egaux et le « petit peuple », et où se mêle magie et esclavage. L’auteure met peu à peu les éléments en place. Et il y a un petit temps d’adaptation pour arriver à discerner le rôle de chacun et l’auteure ne nous dévoile pas tout. Les Egaux dirigent le pays et sont dotés de pouvoir (plus ou moins importants). Ils ont mis en place depuis plusieurs siècles un système d’esclavage afin d’établir un équilibre dans le pays (dans le reste du monde ils font figure d’exception). Ce système consiste dans le fait que les roturiers doivent dix années de leur vie à l’état. Ils choisissent de le donner quand ils le souhaitent (à leur majorité, à leur retraite…). Pendant ces dix ans, ils deviennent des objets, n’ont plus aucun droit. La majorité sont parqués dans des camps de travail, où ils enchaînent le dur labeur selon leurs compétences et leur utilité.
Abi a cru bien faire, avec l’accord de ses parents, en demandant d’effectuer leurs dix ans en famille. Elle a su jouer de ses compétences pour négocier que ces années soient effectuées auprès d’une famille d’Egaux, la puissante – effrayante et étrange – famille Jardine. Malheureusement, si Abi, sa petite-soeur et ses parents sont bien envoyés là-bas comme convenu. Son frère Luke est envoyé dans un camp. Sa vie s’en trouve complètement bouleversé. Il apprend à survivre, à avoir peur… mais la colère grogne et il se retrouve très vite en contact avec les membres d’une résistance qui e met en place afin de faire abolir l’esclavage.
Du côté d’Abi, la vie est un peu plus paisible mais le quotidien n’en est pas moins difficile. La famille Jardine est très particulière et les trois fils, Gavar, Sylien et Jenner, ont des caractères difficiles à cerner. Tantôt on les trouve cruels et sans coeur puis ils nous montrent une nouvelle facette de leur personnalité. Personnellement, ce sont les personnages que j’ai préféré dans ce roman, avec une petite faiblesse particulière pour Sylien. On a l’impression que ses actes sont tournés dans un seul but (et pour son propre intérêt) mais mon instinct me dit qu’il y a autre chose derrière tout ça! On devrait détester ces egaux pour ce qu’ils représentent et ce qu’ils font mais, en ce qui me concerne, je n’ai pas pu! Je pense que l’auteure va encore nous surprendre dans le tome 2 et j’ai hâte de voir ça!
L’auteure a su créer des personnages complexes, troublants et touchants. Un très bon cocktail. Du côté de la famille d’Abi, ma préférence va à Luke qui va grandir d’un coup en étant séparé de sa famille si brusquement mais aussi en étant confronté à la dure réalité de l’esclavage. Tout le système de rébellion mis en place par l’auteur est très ingénieux et là encore on a toujours envie d’en savoir plus.
Le roman va au-delà d’une lutte entre « bons et méchants », « pouvoir et esclavage ». L’univers de Vic James est complexe, enchevêtré, intelligent. Elle démontre, comme souvent dans les dystopies, les aberrations de notre société actuelle, le fossé entre les inégalités qui se creusent de plus en plus chaque jour, l’irrespect grandissant…
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