Roman "jeunes adultes"

Les optimistes meurent en premier de Susin Nielsen

Les optimistes meurent en premier

titre original : Optimists Die First

Autrice : Susin Nielsen

trad. de l’anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec

189 p.

Hélium, 2017

résuméDepuis la tragédie qui a anéantie sa famille, Petula a de nombreuses phobies, et prétend qu’une prudence et un hygiène extrêmes lui permettront de parer à la moindre catastrophe. Mais est-ce bien réaliste ? … Au lycée, contrainte et forcée, elle fait partie d’un atelier d’art-thérapie. Les adolescents « à problèmes » qui y assistent se supportent tout juste. Arrive Jacob, « l’homme bionique. Appareillé depuis qu’il a perdu son avant-bras, le jeune homme, grand cinéphile, est aussi moqueur qu’attentif aux autres…

çacommencepar La première fois que j’ai vu l’Homme bionique, j’étais couverte de paillettes.
C’était un vendredi après-midi comme les autres à l’atelier ART-PSY. j’essayais d’aider Ivan le Terrible à terminer l’un de ces projets d’art-thérapie plus débiles les uns que les autres. Comme d’habitude, Ivan ne tenait pas en place; et donc, il m’a déversé un tube entier de gel pailleté arc-en-ciel sur la tête, redécorant mon bonnet chat au passage. Alonzo a eu un claquement de langue compréhensif. Koula, un hennissement de rire.
Bienvenue au paradis.

 

cequejenaipensé Les optimistes meurent en premier est un roman touchant, attendrissant et où l’autrice a su exprimer la culpabilité que l’on peut ressentir avec beaucoup d’empathie. Une culpabilité qui peut rendre malade.

Susin Nielsen s’est fait connaître en France avec Moi, Ambrose, roi du scrabble et Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?. Le Second titre attire mon regard à chaque fois que je le vois mais je ne l’ai toujours pas lu. Je découvre donc la plume de l’autrice avec ce titre paru l’été dernier chez Hélium. Une plume qui m’a charmé par son humour, sa dérision, sa justesse dans les émotions. Mais aussi par toute sa galerie de personnage haut en couleur. A commencer par Pétula, l’héroïne de cette fiction.

Pétula et sa famille ont connu un terrible drame. Quand l’autrice l’évoque dans les premières pages je dois avouer que je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi dur. On comprend aisément d’où viennent les phobies de la jeune fille et son besoin de tout contrôler, de se rassurer sans cesse. Suite à ce drame, elle s’est isolée, s’est créé une sorte de bulle de sécurité. Peu de personnes l’approche et pour elle c’est tout à fait normal puisqu’elle pense être une mauvaise personne. Susin Nielsen n’en fait pas seulement son personnage central elle en fait aussi son narrateur. Ainsi, le lecteur est à même de comprendre ses manies, ses réflexes mais surtout ses raisonnements (qui il faut l’avouer ne sont pas dénuer de sens!). Pétula est assez directe dans sa façon d’être et surtout de parler. J’ai beaucoup aimé ses sarcasmes et son ironie. Son mal-être et sa culpabilité en font un être attachant. Et on a envie qu’elle se laisse de nouveau « apprivoiser ». Peut-être que le nouveau du lycée sera y faire avec elle. Il s’agit de Jacob, alias l’homme bionique (Pétula aime beaucoup donner des surnoms à son entourage!). Jacob arrive de Toronto et a la particularité d’avoir un bras bionique. Il est passionné de cinéma et semble beaucoup s’intéresser à Pétula. Et puis il y a Betty, la thérapeute colorée et créative, Koula, Ivan et Alonzo. La particularité de ses personnages que tout semble opposer est qu’ils se retrouvent une fois par semaine pour leur séance d’art thérapie. Tous ont vécus un drame, un événement dans leur jeune vie qui les a chamboulé, blessé. Ils sont là pour s’entraider, à retrouver un espoir, un équilibre. Et ce n’est pas gagner!

Susin Nielsen arrive à mettre des mots sur les douleurs de chacun. De montrer à quel point le regard des autres peuvent blesser, culpabiliser les êtres plus sensibles. Comment un seul fait peut bouleverser une vie à jamais. J’ai aimé la façon dont ses ados vont tisser des lien. Tous avec des blessures différentes mais tous solidaires et compréhensifs.

 

en bref Un roman est d’une grande sensibilité, d’une terrible justesse dans les émotions et les relations humaines. 

 

2 réflexions sur “Les optimistes meurent en premier de Susin Nielsen

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