titre original : Flicka försvunnen
Autrice : Sara Lövestam
trad. du suédois par Esther Sermage
301 p.
Pocket, 2018
« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. » Kouplan, détective sans-papiers.Depuis trois ans, Kouplan est en « situation irrégulière ». Sa demande d’asile a été rejetée par la Suède mais il ne peut rentrer dans son pays, l’Iran, sans risquer sa vie. Dans l’attente d’un avenir meilleur, il lui faut échapper à la vigilance quotidienne des autorités, tout en gagnant assez d’argent pour subvenir à ses besoins : ex-journaliste, il songe à poursuivre dans l’investigation.Un jour, il propose ses services sur Internet et une femme lui répond : sa fille de six ans a été enlevée. Cette enquête va le précipiter dans le Stockholm underground, ces recoins de la ville où les clandestins sont des proies faciles pour les criminels…
Observer sans être vu, disparaître dans le décor et guetter le moindre détail, être à l’affût d’un mouvement anormal et se fondre dans la foule jusqu’à ne plus exister… c’est le comportement instinctif du chasseur, du prédateur. C’est aussi le comportement de la bête traquée qui cherche à échapper à la menace, l’attitude de l’étranger en situation irrégulière, du migrant sans papiers.
J’étais assez curieuse de découvrir ce titre car j’aime beaucoup la littérature noire nordique et celui-ci trouve son originalité dans son personnage principal : Kouplan, un jeune détective mystérieux et surtout sans papier. Son accroche pour attirer les clients : « si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. »Cela tombe plutôt bien pour sa première cliente : Pernilla. Sa fille Julia a disparu mais, pour d’obscures raisons, elle ne peut aller voir la police. Kouplan accepte le défi… surtout qu’il a besoin d’argent pour sa vie clandestine. Il va alors faire des recherches, multiplier les pistes, creuser le passé de Pernilla. Quelque chose l’interpelle dans l’histoire et la personnalité de Pernilla. Mais quoi ?
Kouplan n’est qu’à ses débuts et il veut faire les choses bien. Même si sa technique est assez faible, sa conscience professionnelle et son instinct sont avisés! Ceux qui interpellent aussi beaucoup dans ce texte c’est la propre histoire de Kouplan : on va comprendre peu à peu pourquoi il fuit les autorités suédoises… Les deux « récits » sont menés parallèlement, l’une ne fait pas de l’ombre à l’autre, l’une et l’autre font que les deux personnages, Kouplan et Pernilla, se comprennent mutuellement vis à vis de leur vie clandestine, chacune à un niveau différent. Tous deux vivent dans la crainte d’être découvert, vivent dans une paranoïa constante.
La première partie du roman soulève énormément de questions : pourquoi ne pas avoir déclaré la disparition de sa fille à la police ? qui était le père ? Fuyait-elle de la violence familiale ? comment retrouver une fillette sans savoir à quoi elle ressemble ? Qui peut-en vouloir à Pernilla pour faire ça ? Et puis les doutes s’insinuent… Au début de ma lecture, ce roman m’a fait pensé par de nombreux points à un autre roman lu il y a quelques temps : Little Girl gone d’Alexandra Burt. Une histoire de disparition d’enfant là aussi, mais sur fond de dépression.
La seconde partie accélère un peu le rythme. On devine vers quoi nous dirige l’autrice, sans nous surprendre vraiment. L’ambiance de la première partie fait que cela semble tout à fait logique, peut-être même un peu simple comme explication.
L’écriture de Sara Lövestam est agréable à lire. Les pages se tournent facilement car on a envie de savoir le fin mot de tous ces mensonges. Cependant, pour moi, ce qui a créé une véritable surprise c’est la singularité du personnage principal : Kouplan. J’ai apprécié son esprit débrouillard et intuitif. Et on est surpris par les dernières lignes qui m’a donné envie d’en savoir plus sur ce personnage, même si je pensais ne pas mettre suffisamment attaché à lui pour avoir envie de découvrir d’autres enquêtes de lui !
L’écriture de Sara Lövestam est agréable à lire. Les pages se tournent facilement car on a envie de savoir le fin mot de tous ces mensonges. Cependant, pour moi, ce qui a créé une véritable surprise c’est la singularité du personnage principal : Kouplan. J’ai apprécié son esprit débrouillard et intuitif. Et on est surpris par les dernières lignes qui m’a donné envie d’en savoir plus sur ce personnage, même si je pensais ne pas mettre suffisamment attaché à lui pour avoir envie de découvrir d’autres enquêtes de lui !
Une intrigue qui sait susciter une certaine part de curiosité notamment vis-à-vis de ses protagonistes.
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