Nos destins inachevés
Autrice : Sophie Audouin-Mamikonian
427 p.
Michel Lafon, 2018
Catherine abandonne ses recherches sur la vie éternelle après l’assassinat de son mari, également scientifique. Afin d’essayer de se fondre dans l’anonymat, elle décide de travailler en tant que femme de ménage à New-York pour un grand laboratoire pharmaceutique. Maximilien, l’industriel propriétaire des lieux, se méfie d’elle avant de tomber sous son charme.

Sophie Audouin-Mamikonian et son nouveau thriller
Ce nouveau thriller a une intrigue bien prenante. Catherine est femme de ménage à New York. elle se cache. A fui Paris. A changé d’identité. Elle se fait le plus discrète possible. Quelques mois auparavant, elle était une brillante chercheuse. Elle était mariée mais voulait divorcée. Son mari, chercheur également, a été tué sous ses yeux. On l’a accusé. Puis elle a découvert les secrets de son mari et sa vie a continué à être détruite. En danger, elle a du se résoudre à disparaître et à se faire discrète.
Lui, Max, est milliardaire. Chercheur également. Il vit à New York et adore cette ville mais déteste ses habitants… et les gens en général (on comprendra pourquoi plus tard). Ses recherches sont très proches de celles menés par Catherine. Quand il découvre que cette dernière fait partie de l’équipe de nettoyage de sa maison, il croit à l’espionnage mais bien sûr ce n’est pas ça…
Et tous les deux vont disparaître… qui en veut à leur recherche? Pourquoi les kidnapper ensemble? Leurs recherches autour de l’immortalité des cellules intéressent vraisemblablement quelqu’un…
En commençant ma lecture, je pensais qu’il s’agissait d’une romance (cf. la quatrième de couverture). J’ai donc été surprise de découvrir le côté scientifique et thriller du roman. Surprise qui m’a agréablement surprise. On apprend énormément de chose vis à vis des recherches génétiques même si l’autrice admet avoir pris quelques libertés pour coller à son histoire. Quant à la romance, oui il en a bien une et d’ailleurs on la voit venir très vite (même si on n’a pas lu le résumé!). Et c’est peut-être la partie de l’intrigue que j’ai le moins apprécié car l’histoire est maladroite, trop évidente et parfois un peu trop irréaliste pour moi. Néanmoins, elle apporte une respiration dans un récit qui aurait pu être trop glauque, une légèreté qui est l’une des marques de fabrique de l’autrice.
Un autre point qui m’a un peu déçue est le côté caricatural des deux personnages principaux : ils sont beaux riches et chercheurs à succès… ça fait un peu beaucoup pour une même personne non ? Bon après on fait ce qu’on veut dans les romans mais un peu de réalisme fait du bien quand il s’agit de thriller… à mon sens.
Une lecture surprenante
Mais en lisant ces lignes vous devez penser que je n’ai pas aimé ce roman ! Et pourtant si j’ai adoré cette lecture! Que j’aurai certainement dévoré en moins de 24h si elle n’était pas tombé à un moment difficile à vivre pour moi car trop proche de ce que j’étais en train de vivre.
J’aime définitivement l’écriture de Sophie Audouin-Mamikonian qui a su prouver que son énergie littéraire peut aller de pair avec l’écriture de thriller (je sais qu’elle en a déjà écrit un autre La Danse des obèses que je n’ai pas encre eu l’occasion de lire). Dans ce roman, j’ai retrouvé son dynamisme et aussi son imagination débordante et fertile. Elle a su ici s’appuyer sur des recherches scientifiques récentes qu’elle cite et annote (j’ai bien aimé ses petites notes de bas de pages : « Véridique! »). D’ailleurs, ces faits scientifiques font parfois froid dans le dos quand on se rend compte jusqu’où les cherches vont t vers quoi ils veulent aller…
J’ai aimé cette intrigue bien ficelée, qui amène bon nombre de rebondissements que ce soit au niveau des découvertes ou au niveau des personnages (notamment un mystérieux personnage anonyme à qui l’autrice consacre plusieurs chapitres). C’est un thriller efficace, pleins de suspens, peu délicat pour les personnages( qu’ils soient du bon ou du mauvais côté). C’est sombre, parfois/souvent violent. On y parle de viols, de tortures, de meurtres, d’expériences. C’est parfois léger grâce à la romance et à l’humour existant entre les héros et certains personnages secondaires. Et je tiens à préciser – si je n’ai pas été suffisamment claire jusque là 😉 – (car certains libraires croyant bien faire l’ont mis en avant dans le mauvais rayon) : ce n’est PAS un roman jeunesse.

Nos avis sont très similaires
oui j’ai vu ça en allant lire ta chronique! Et encore je n’ai pas pu tout dire au niveau de ce qui me dérangeait pour ne pas trop en dévoiler! Mais bon au final j’ai passé un bon moment donc on va dire que c’est ce qui compte!!
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