La Vérité sur l’affaire Harry Quebert
Auteur : Joël Dicker
855 p.
Editions de Fallois, 2012 (L’âge d’homme)
À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
– Centrale de la police, quelle est votre urgence ?
– Allô ? Mon nom est Deborah Cooper, j’habite à Side Creek Lane. Je crois que je viens de voir une jeune fille poursuivie par un homme dans la forêt.
La Vérité sur l’affaire Harry Quebert faisait partie de ma longue liste de livres à lire un jour…. Et puis j’ai appris qu’une série était en cours de tournage et je me suis dit qu’il faudrait que je le lise avant la diffusion… et comme le temps passe vite l’adaptation est arrivée sur TF1 avant que je passe à l’acte! Avec Elixir de livres,
nous avons regardé ensemble – mais à des kilomètres de distance (la magie des réseaux lol – les premiers épisodes et ça nous a donné envie de nous lancer dans une lecture commune : 2 chapitres par jour pour venir à bout de ce petit pavé de 855 pages!
Alors que la série n’a pas encore été totalement diffusée, nous avons fini ce roman et personnellement j’ai été parfois frustrée de devoir m’arrêter dans ma lecture!
Je comprends désormais l’engouement autour de ce roman!
Marcus Goldman souffre de la pire angoisse de l’écrivain : la page blanche! Il tourne en rond. Il sait qu’il est attendu au tournant suite à l’énorme succès de son premier roman. Le temps passe, l’ultimatum de l’éditeur se rapproche et le stress monte. Il se réfugie chez son ami et mentor l’écrivain Harry Quebert. Celui-ci vit depuis des années à Aurora. Il va lui offrir une épaule pour se confier, un endroit où s’isoler… sauf que le passé rattrape Harry Québert… le corps d’une adolescente, Nola Kellergan, disparue en 1975 est retrouvé dans son jardin !
Scandale! Horreur! Surtout qu’on découvre assez vite qu’Harry était amoureux de cette jeune fille de 17 ans alors qu’il en avait plus de 30.
Que s’est-il vraiment passé cette été 1975 ? quelle était la véritable relation entre ces deux-là? Qui était cette Nola ? Qui est vraiment Harry Quebert ?
– Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu’un?
– Non
– C’est de le perdre.
Marcus décide de mener sa propre enquête. Harry, vénéré jusque là, tombe en disgrâce. Seul Marcus le croit innocent et au non de leur amitié il va remuer le passé.
Nous voilà partie dans cette lecture passionnante de 31 chapitres… comme les 31 conseils qu’a donné Harry Quebert à Marcus pour écrire un bon roman, LE roman. Et Marcus va suivre ces conseils car pris par les événements il décide d’écrire la vérité, SA vérité sur son ami, sur son histoire et sur la Nola qu’il va découvrir au gré de ses recherches, de ses échanges avec son mentor ou avec les différents protagonistes.
L’auteur s’est amusé à construire son récit entre passé et présent. On peut ainsi se faire notre propre idée sur qui était Nola, sur ce qui a pu se passer. Mais entre ce que l’on lit sur ce passé ne correspond pas forcément à ce que Marcus découvre dans le présent. Les personnalités de chacun sont mis en avant et met le lecteur dans le doute en ce qui concerne ses différentes théories sur le coupable…
J’ai vraiment accroché à l’intrigue et à l’écriture de Joël Dicker. La construction est travaillée avec soin. Les rebondissements et les révélations se jouent de cette dualité temporelle.
Les 800 pages se lisent finalement très facilement tellement j’ai été prise dans le récit et tellement je voulais avoir le fin mot de l’histoire! J’ai été assez « active » pendant cette lecture que j’ai commenté plus d’une fois à voix haute!
Le roman est l’occasion de question sur l’amour, la relation à l’autre, la solitude de l’écrivain, de la gestion du succès, de l’angoisse de la page blanche et de l’écriture, entre autre. Ce roman pour lequel on peut penser qu’il est sombre contient aussi beaucoup d’humour, notamment avec la présence du personnage de la mère de Marcus – une femme parfois/souvent étroite d’esprit mais aimante! Cela permet d’alléger un peu l’ambiance !
– Pourquoi tu cours t’occuper d’un vieux professeur au lieu de te chercher une femme? Tu as trente ans, et tu n’as marié personne encore ! Tu veux qu’on meure sans t’avoir vu marié?
– Tu as cinquante-deux ans, maman. On a encore un peu de temps.
– Cesse d’ergoter ! T’a-t-on appris à ergoter, hein? […]
– Markie chéri, écoute, je dois te demander : es-tu amoureux de ce Harry? Fais-tu de l’homosexualité avec lui?
– Non ! Pas du tout ! […]
– Tu me demandes si je suis homosexuel? non ! Et même si c’était le cas, il n’y aurait rien de mal à ça. Mais j’aime les femmes, Maman.
– Les femmes? Comment ça, les femmes? Contente-toi d’en aimer une, veux-tu ! Les femmes ! Tu n’es pas capable d’être fidèle, c’est ça que tu essaies de me dire? Es-tu un obsédé sexuel, Markie? Veux-tu aller chez un docteur psychiatre pour te faire faire des soins mentaux?
Je finis par raccrocher, dépité.
En ce qui concerne l’adaptation en série, je la trouve assez fidèle pour l’instant (il me manque les 4 derniers épisodes), mis à part quelques changements comme le nom de la ville ou certains faits non évoqués (mais du coup je me suis dit que ce n’était pas essentiel pour comprendre le fin mot de l’histoire). Le roman est très visuel, cinématographique et cela ne m’étonne pas du tout qu’on en est fait une série! Il me tarde désormais de revivre la fin de ce roman pendant le visionnage des derniers épisodes!
Les livres sont comme la vie, Marcus. Ils ne se terminent jamais vraiment.
Un roman que j’ai adoré découvrir enfin! Une attente récompensée par une lecture addictive et une envie de continuer à découvrir les autres écrits de Joël Dicker !
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