Roman "jeunes adultes"/SF / Fantastique

L’île des disparus – 2. Le Secret du brouillard de Camilla et Viveca Sten

L’Île des disparus
tome 2. Le Secret du brouillard

titre original : Sjörök

Autrices : Camilla et Viveca Sten

trad. du suédois par Marina Heide

360 p.

Michel Lafon, 2019

résuméChoisis ton destin, Fille de l’eau !Le printemps est là, et pourtant, un épais brouillard a envahi l’archipel suédois. D’après la légende ancestrale, cette brume opaque annonce de terribles événements. Bientôt, elle va noyer les navigateurs et perturber les signaux des GPS, troublant l’équilibre de l’île.

Changelin parmi les humains, la jeune Tuva tente par tous les moyens de découvrir la vérité, sur elle-même et sur le danger qui menace sa terre natale. Aux côtés de son meilleur ami Rasmus, et de Maria, sa fidèle alliée mara, la jeune fille comprend qu’une créature mythique offensée par les hommes s’est réveillée sous la forme de ce brouillard. Le peuple des océans dont elle pensait être la seule survivante est loin d’avoir dit son dernier mot.


çacommencepar Il était trempé, transi de froid et n’avait rien mangé depuis des jours. Cela faisait quarante-huit heures maintenant qu’il dérivait dans le brouillard, sur quelques planches arrachées à la coque fracassée.

cequejenaipensé Il y a un an, pratiquement jour pour jour, je vous parlais de ma lecture du premier tome de L’Ile des disparus. Me voici donc de retour avec ma lecture de la suite des aventures de Tuva, la fille de l’eau.

Nous sommes de retour dans l’archipel située près de Sandham. Nous sommes au printemps et un terrible brouillard pèse sur les îles. Une brume épaisse, suffocante, inquiétante. Elle est là depuis des jours et rend la vie peu agréable et la navigation difficile. Cette brume inquiète et fait parler. Problème météorologique? Changement climatique? Surnaturel ? Les hypothèses sont nombreuses mais peu de réponses sont apportées…

Je fixe la surface de l’eau. Ou plutôt, j’essaie. Avec l’épais brouillard qui engloutit la mer, on n’y voit pas à plus de deux mètres. Mon souffle résonne plus fort que d’habitude, comme si j’étais enfermée dans un espace clos. C’est à cause de la brume. J’ai beau le savoir, je ne trouve pas ça moins étrange.
Elle inonde tout. Elle isole tous les bruits et enveloppe le monde dans du coton, un duvet non pas blanc et doux mais froid et humide, une masse grisâtre, mouillée, qui étouffe le reste. J’ai l’impression de ne pas avoir été au sec depuis des semaines, l’humidité se glisse dans mes vêtements et me plaque les cheveux sur le front. Même mon blouson ne parvient pas à sécher, alors que je l’accroche au-dessus du radiateur dès que je rentre de l’école.

Tuva, qui a appris qu’elle était une fille de l’eau dans le tome précédent, a accepté ce qu’elle est mais ce sent encore plus isolée. Rasmus ne lui adresse plus la parole et elle ne sait pas pourquoi. Son père est devenu une loque dans son canapé, sa mère l’évite, et elle préfère rester discrète à l’école. Mais son instinct (mais aussi celui du lecteur), sait que cette brume n’est pas naturelle, et que cela n’augure rien de bon. Tuva va partir en quête de réponse sur son rôle dans tout ça quand alors qu’elle est sur les flots une voix lui annonce que « Tu ne peux rien y faire, fille de l’eau. Le pacte est rompu. ». Quelle est cette voix? ce pacte? Elle le sent au fond d’elle-même ce n’est pas les créatures qu’elle a dû déjà affronter qui reviennent, il s’agit d’une autre menace mais elle n’a pas les clés pour l’affronter. Mais la jeune fille timide et hésitante du premier tome a bien changé. Elle a pris de l’assurance et sait qu’elle est la seule qui peut changer les choses même si elle ignore encore comment. Les autrices installent petit à petit un nouveau pan de leur mythologie aquatique.

Ce second tome est vraiment bien mené. Les autrices, Camilla et Viveca Sten (mère et fille), n’ont plus à nous présenter le décor ni l’univers dans lequel évolue leur héroïne. Elles laissent dès lors leurs imaginations fertiles se mettre en action! Pour notre pur plaisir. Elles continuent de mêler leur univers fantastique à un message de défenses écologiques. La Mer Baltique est une des mers les plus polluées du monde (les chiffres énoncés d’ailleurs en fin d’ouvrages font peur!). Camilla et Viveca Sten ont donc imaginé que le peuple ancien revenait se venger pour protéger la nature en péril, car l’humain a failli.

J’attendais beaucoup de cette suite, tellement le premier volet m’avait emporté. Et bien je suis très loin d’être déçue! Je n’ai pas vu passer les 360 pages que comptent ce roman. Tuva est un personnage complexe et attachant. L’univers fantastique proposé est intrigant, inquiétant. L’action et l’intrigue de cette seconde partie sont au rendez-vous pour lier le lecteur à son roman jusqu’à l’ultime page. Un compte à rebours est lancé, le temps presse et plus on s’approche du dénouement plus la tension est palpable.

 

en bref Un second tome qui répond largement à mes attentes!

Un petit mot ?