Bande dessinée

Le Joueur d’échecs de Thomas Humeau

Le Joueur d’échecs

Auteur : Thomas Humeau

librement adapté du roman de Stefan Zweig

124 p.

Sarbacane, 2015

résumé Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, deux joueurs d’échecs que tout sépare s’affrontent. Czentovic, orphelin taciturne, arrogant, et tacticien remarquable, devenu champion du monde, et Mr. B, un mystérieux et magnétique aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.

Cette histoire est écrite sur le principe du récit en abyme. Dans le huis clos sur le paquebot viennent s’intercaler deux récits. Le premier nous emmène dans une province russe reculée pour suivre l’ascension fulgurante du prodige Czentovic. Le second nous permet d’en apprendre plus sur le mystérieux Mr.B et l’enfer de son séjour dans la chambre d’hôtel autrichienne.

Deux personnages, deux destins, deux récits enchâssés… toujours d’actualité plus de 70 ans après !

 

cequejenaipensé Chaque mois, je participe à un club de lectures avec des amis. Ce mois-ci le thème était le jeu et notre lecture commune (pas obligatoire) était Le Joueur d’échecs de Stefan Zweig.

J’ai donc lu cette nouvelle que je n’avais pas encore lu et que j’ai apprécié. et j’en ai profité pour lire en suivant cette adaptation BD proposée par Thomas Humeau. J’ai ainsi pu apprécier son travail d’adaptation, la façon dont il a lu le texte original et dont il nous en propose ici un regard personnel. J’ai ainsi pu noter quelques petits changements par rapport au texte d’origine, mais cela ne choque en rien la lecture. D’ailleurs sur la première de couverture il est bien précisé qu’il s’agit d’une adaptation libre. L’auteur a ainsi pu démontrer en reproposant ce texte de façon illustrée que les thèmes mis en avant et le récit des deux personnages emblématiques ont toujours un écho dans l’actualité.

Sur un paquebot, le narrateur découvre qu’un champion du monde d’échecs est à bord du navire. Il faut par tous les moyens réussir à convaincre Mirko Czentovic de faire une partie. Une fois la partie engagée, le champion est en face de plusieurs passagers et la partie tourne facilement en sa faveur. La partie suivante est interrompue par le mystérieux Mr B. qui arrive à mettre le champion en échec! Le narrateur cherchera à comprendre comment une telle prouesse a été possible et Mr B. lui racontera son histoire, il est un rescapé des nazis.

Thomas Humeau dans sa version personnalise le narrateur dans une version féminine : elle sera la fille du Commandant de bord et aura un caractère bien trempée. Czentovic qui est dans le récit originel, un personnage plutôt effacé et niais sauf quand il s’agit du jeu, prend une ampleur différente ici un peu plus intelligent et manipulateur.

Quelque soit ces ajustements, l’ambiance et les thèmes sont respectés, fidèles au message de Stefan Zweig : la folie et la violence.

Les illustrations chaotiques, anguleuses reflètent d’ailleurs à la perfection ces deux thématiques. Les couleurs vont aussi dans le même sens avec des aplats de couleurs vives, des dégradés d’une même tonalité (rouge, bleus, vert…) selon le récit abordé ou l’ambiance voulue. Le lecteur est pris dans ce huis-clos où se joue une mise en abyme de ce qui se passe dans le monde à cette époque là. Un texte résolument moderne qui est encore d’actualité.

 

Les articles sont regroupés chez  Stephie cette semaine.

21 réflexions sur “Le Joueur d’échecs de Thomas Humeau

  1. J’avais bien aimé la nouvelle qu’il faudrait d’ailleurs que je relise. Quant à cette adaptation, l’auteur ayant pris la peine de préciser qu’elle était libre (sinon vive la déception), je la lirai avec plaisir si je la trouve à la médiathèque.

  2. J’avais beaucoup aimé l’adaptation proposée par David Sala, plus conforme au texte original.
    Celle-ci me tente bien même si le choix de couleurs saute aux yeux pour qui ne l’a pas entre les mains (impression à confirmer ou infirmer avec la lecture donc!)

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