Roman

Will you play ? d’Alicia Garnier

Will you play ?

 

Autrice : Alicia Garnier

320 p.

Harlequin, 2019 (&H New Adult)

résumé Les règles sont faites pour être brisées…Alors que sa carrière de galeriste démarre à peine, Dawn rencontre l’homme idéal. Celui qui va l’aimer, la faire se sentir unique et combler toutes ses attentes. Sauf qu’en trouvant l’amour, elle a l’impression d’avoir perdu Garrett, son meilleur ami. Celui qui a grandi à ses côtés, qui partageait avec elle le goût du danger, des paris insensés, et qui apportait le brin de folie qui donnait du sens à sa vie…Garrett n’en revient pas. Dawn en couple ? Avec ce type ? Monsieur Parfait a beau cocher toutes les cases, il n’a pas la moindre idée du diamant brut qu’est sa meilleure amie… Mais si Dawn ne voit pas que ce type est fade et banal, que peut-il y faire ? Rien. À part trouver, lui aussi, une copine. De préférence une qui causera à Dawn la même peine que celle qu’il ressent… Car tout ça n’est qu’un jeu, non ?

 

çacommencepar Ploc. Ploc. Ploc.
Le bruit de mes vêtements détrempés qui gouttent sur le sol est la seule chose à laquelle j’arrive à me raccrocher.
Ploc. Ploc.
Je ne pensais pas me retrouver un jour dans ce genre d’endroit, une pièce stérile, froide, impersonnelle. Tout est à l’opposé de l’homme qui repose dans ce lit, même si à l’heure actuelle il n’est que l’ombre de lui-même, sa vie ne tenant plus qu’à un fil. Mon cœur se brise à cette pensée. Le voir si fragile m’a plongée dans une sorte de torpeur, je tente de faire un pas de plus dans la chambre pour m’en défaire. Cependant, mes pieds refusent d’avancer, je reste figée.
Ploc.

 

cequejenaipensé J’avais hâte de découvrir ce roman mais j’avais aussi une petite appréhension. Et si je n’aimais pas le roman de Moody? Difficile de critiquer un roman d’une personne qu’on apprécie beaucoup…
J’ai donc commencé ce roman avec cette dualité de sentiments. J’ai lu quelques pages et sans m’en rendre compte… j’étais déjà à la fin de ma lecture! Et oui, l’espace d’une petite poignée d’heures, je n’ai existé que pour Garrett et Dawn.
J’ai été happée par leur complicité, leurs émotions, leur personnalités… Bref, j’ai aimé cette romance! Il y a certes quelques défauts ou plutôt maladresses dans l’écriture, mais il s’agit d’un premier roman. J’ai d’ailleurs trouvé la seconde moitié du roman beaucoup plus fluide, l’écriture moins saccadée que dans les premières pages. Comme si la plume de l’autrice répondait, reflétait aux émotions de ses personnages. 
Garrett et Dawn se connaissent depuis toujours (ou presque). Ils sont voisins depuis leurs trois ans et ont tissés très vite une relation fusionnelle entre eux. Leur propre langage, leur propre jeu. Une complicité unique en son genre, avec tellement de tendresse que leur joie d’être ensemble est communicative. Et ce n’est pas parce que leur amitié est si forte que les autres n’existent pas. Ils ont fait chacun de leur côté leur parcours professionnel mais vivre l’un sans l’autre est impensable : ils habitent donc l’un en face de l’autre au dessus de la galerie d’art de Dawn. Leurs portes d’appartement sont toujours ouvertes. Il règne un sentiment de sécurité, de bien-être dans leur vie. Mais… parce que forcément il y a un mais… quand l’amour frappe à la porte de Dawn, les signes de jalousie commence à apparaître chez Garrett, et vice-versa…

J’ai signé mon arrêt de mort.
Je n’ai aucun doute quant au fait que Dawn va me tuer à petit feu si elle apprend ce que j’ai fait, alors je l’évite depuis plus de deux jours. Je ne sais pas comment un tel miracle est possible, mais elle n’a pas franchi la porte de mon appartement comme la furie qu’elle est. J’ai passé mon week-end à tenter de trouver comment lui annoncer les choses sans qu’elle m’étripe dans la foulée. Et, à l’heure actuelle, je n’ai toujours pas eu d’illumination sur la façon de procéder pour qu’elle prenne bien la nouvelle. J’ai rarement été à court de mots dans ma vie, mais là je sais que j’ai commis une erreur et qu’il n’y a rien que je puisse dire ou faire pour la réparer. Toutefois, je ne perds pas espoir, les miracles arrivent bien de temps en temps, il faudrait peut-être que j’aille à l’église dans la journée…

Autour d’eux gravitent des personnages qu’on adore et d’autres qu’on a envie de frapper (oui je peux être violente parfois!). J’ai ri à leur côté, j’ai pleuré, j’ai crié, j’ai eu envie de les secouer, de leur ouvrir les yeux, de leur dire de parler! Eux qui ont toujours été si ouvert l’un envers l’autre… on a l’impression qu’ils ne savent plus se parler, s’écouter, ou tout simplement se décoder comme ils l’ont toujours fait! Mais ce qui ne changent jamais ni chez l’un ni chez l’autre, c’est qu’ils pensent toujours au bonheur des autres avant le leur, quitte à créer de très mauvais malentendus… Les non-dits, les quiproquos sont des éléments fondateurs des romances et Alicia les met très bien en scène.

Soudain, la porte de ma chambre se rouvre d’un coup, et je me relève d’un bond. Elle se tient devant moi et brandit une paire de ciseaux, ce qui me fait automatiquement reculer. Question d’habitude.
— Da-Re de me laisser te couper les cheveux ? lance-t-elle, avec une lueur de défi dans le regard, que je connais par cœur.
— Hors de question que tu t’approches de moi avec quelque chose qui coupe. Tu serais capable de m’éborgner avec, je me défends.
— Dans ce cas, tu dois aller courir pendant dix minutes dans le quartier…
Je ne pensais pas que mon gage pour refuser un massacre capillaire serait aussi facile. Elle sait que je me suis mis à courir régulièrement ces derniers mois. Je m’avance pour sortir de ma chambre et, lorsque je touche la poignée de la porte, elle lâche le dernier mot de son gage.
— … Nu !
Pour jouer à Da-Re, depuis que nous savons plus ou moins parler, je sais qu’elle ne lâchera pas l’affaire, quitte à ne plus m’adresser la parole, me torturer, faire des tracts pour les coller sur les poteaux du quartier… Tant que je n’aurai pas pris de décision, elle fera de ma vie un enfer.

En ce qui concerne, la temporalité du roman, l’autrice alterne entre le présent et des scènes de leur passé commun, des scènes illustrant la profondeur de leurs sentiments, les prémices de l’évolution de leurs sentiments l’un envers l’autre. Alicia Garnier alterne également les points de vue, faisant ainsi connaître à son lecteur les deux côtés de l’affaire! rien ne nous échappe en ce qui concerne les malentendus, ce qui en est que plus dur pour nous qui nous sentons impuissants face à ce qu’il se passe.
Les dernières pages m’ont particulièrement ébranlé. L’un des personnages ouvrent (enfin) les portes et « déballent » tout son ressenti, sa colère, son amour, son désespoir. C’est dur et c’est beau à la fois.
en bref Un roman touchant qui m’a fait vivre un tourbillon d’émotions. J’ai adoré Garrett et Dawn !
Lu dans le cadre du challenge Un mot des titres

2 réflexions sur “Will you play ? d’Alicia Garnier

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