Les règles sont faites pour être brisées…Alors que sa carrière de galeriste démarre à peine, Dawn rencontre l’homme idéal. Celui qui va l’aimer, la faire se sentir unique et combler toutes ses attentes. Sauf qu’en trouvant l’amour, elle a l’impression d’avoir perdu Garrett, son meilleur ami. Celui qui a grandi à ses côtés, qui partageait avec elle le goût du danger, des paris insensés, et qui apportait le brin de folie qui donnait du sens à sa vie…Garrett n’en revient pas. Dawn en couple ? Avec ce type ? Monsieur Parfait a beau cocher toutes les cases, il n’a pas la moindre idée du diamant brut qu’est sa meilleure amie… Mais si Dawn ne voit pas que ce type est fade et banal, que peut-il y faire ? Rien. À part trouver, lui aussi, une copine. De préférence une qui causera à Dawn la même peine que celle qu’il ressent… Car tout ça n’est qu’un jeu, non ?
Ploc. Ploc. Ploc.
Le bruit de mes vêtements détrempés qui gouttent sur le sol est la seule chose à laquelle j’arrive à me raccrocher.
Ploc. Ploc.
Je ne pensais pas me retrouver un jour dans ce genre d’endroit, une pièce stérile, froide, impersonnelle. Tout est à l’opposé de l’homme qui repose dans ce lit, même si à l’heure actuelle il n’est que l’ombre de lui-même, sa vie ne tenant plus qu’à un fil. Mon cœur se brise à cette pensée. Le voir si fragile m’a plongée dans une sorte de torpeur, je tente de faire un pas de plus dans la chambre pour m’en défaire. Cependant, mes pieds refusent d’avancer, je reste figée.
Ploc.
J’ai signé mon arrêt de mort.
Je n’ai aucun doute quant au fait que Dawn va me tuer à petit feu si elle apprend ce que j’ai fait, alors je l’évite depuis plus de deux jours. Je ne sais pas comment un tel miracle est possible, mais elle n’a pas franchi la porte de mon appartement comme la furie qu’elle est. J’ai passé mon week-end à tenter de trouver comment lui annoncer les choses sans qu’elle m’étripe dans la foulée. Et, à l’heure actuelle, je n’ai toujours pas eu d’illumination sur la façon de procéder pour qu’elle prenne bien la nouvelle. J’ai rarement été à court de mots dans ma vie, mais là je sais que j’ai commis une erreur et qu’il n’y a rien que je puisse dire ou faire pour la réparer. Toutefois, je ne perds pas espoir, les miracles arrivent bien de temps en temps, il faudrait peut-être que j’aille à l’église dans la journée…
Soudain, la porte de ma chambre se rouvre d’un coup, et je me relève d’un bond. Elle se tient devant moi et brandit une paire de ciseaux, ce qui me fait automatiquement reculer. Question d’habitude.
— Da-Re de me laisser te couper les cheveux ? lance-t-elle, avec une lueur de défi dans le regard, que je connais par cœur.
— Hors de question que tu t’approches de moi avec quelque chose qui coupe. Tu serais capable de m’éborgner avec, je me défends.
— Dans ce cas, tu dois aller courir pendant dix minutes dans le quartier…
Je ne pensais pas que mon gage pour refuser un massacre capillaire serait aussi facile. Elle sait que je me suis mis à courir régulièrement ces derniers mois. Je m’avance pour sortir de ma chambre et, lorsque je touche la poignée de la porte, elle lâche le dernier mot de son gage.
— … Nu !
Pour jouer à Da-Re, depuis que nous savons plus ou moins parler, je sais qu’elle ne lâchera pas l’affaire, quitte à ne plus m’adresser la parole, me torturer, faire des tracts pour les coller sur les poteaux du quartier… Tant que je n’aurai pas pris de décision, elle fera de ma vie un enfer.
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