Audiolib, 2019
Editions La Manufacture de livres, 2019
Editions La Manufacture de livres, 2019
« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile ». – Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? Demandais-je. – Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. – De quoi parlez-vous ? – Les cahiers… Ceux de Rose. Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

C’est un véritable coup de cœur que j’ai eu pour ce récit beau et cruel à la fois.
Le Père Gabriel récupère de mystérieux carnets auprès du corps d’une aliénée qui vient de décéder. Il y découvre le sombre passé d’une certaine Rose. Cette dernière y raconte son histoire. A quatorze ans, son père a décidé de la vendre au Maître des Forges. Elle devient alors la domestique de ce Maître et de sa mère. Elle va trouver un allié auprès de l’homme à tout faire, Edmond, qui la prévient de ce qui l’attend…
Il a ramené une gamine, hier.
Elle s’appelle Rose.
Bon Dieu, ça peut pas être le hasard.
Rose.
Elle est belle comme un jour de soleil.
Elle dit qu’elle a seize ans.
L’histoire est sombre, très sombre. Dure. Elle prend aux tripes, nous enserre la gorge. Nous révolte.
L’histoire de Rose est puissante, intense.
L’histoire de Rose est puissante, intense.
On nous y parle de l’innocence perdue, de la violence de l’être humain.
On nous parle de courage, de folie, de peur.
La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient. Au moins, les mots, eux, ils me laissent pas tomber. Je les respire, les mots-monstres et tous les autres .
J’ai aimé Rose pour sa fragilité, mais aussi sa force de caractère qui va l’aider dans tout ce qu’elle va traverser. J’ai aimé Rose pour ce qu’elle incarne, pour ce qu’elle va traverser.
C’est tout le problème des bonnes gens, ils savent pas quoi faire du malheur des autres. S’ils pouvaient en prendre un bout en douce, ils le feraient, mais ça fonctionne pas comme ça, personne peut attraper le malheur de quelqu’un, même pas un bout, juste imaginer le mal à sa propre mesure, c’est tout.
Les mots de Franck Bouysse sont pleins de réalisme et c’est sûrement pour ça que ce roman nous remue autant. En alternant les voix, il nous permet d’englober l’histoire de Rose dans son ensemble, entre ce qu’elle livre elle-même de son histoire mais ce qu’elle n’a pu savoir avec le point de vue d’Edmond notamment. L’écriture du romancier est précise, la langue est riche et intense. Elle sert en tout point une intrigue qui révèle son lot de rebondissements.
L’intensité des émotions a été accentuée ici par les voix de Cachou Kirsch et Simon Durpez qui ajoutent une dose d’émotion et de tension narrative.
Un roman fort que je ne suis pas prête d’oublier et que je ne peux que vous en conseillez la découverte si ce n’est pas déjà fait !
J’ai tellement trouvé ça dur de l’écouter… on peut pas passers vite quand c’est insoutenable.
C’est ce qui me fait un peu peur, même si le livre a l’air bien !
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