La Saison des feux
titre original : Little Fires Everywhere
Auteure : Celeste Ng
trad. de l’anglais (américain) par Fabrice Pointeau
470p.
Pocket, 2019 ( 17363)



En effet, dans ce quartier très chic de Cleveland, tout le monde s’observe, se critique et les faits divers et rumeurs entretiennent les conversations. Mais derrière toutes ces apparences de familles heureuses et épanouies se cachent des choses pas toujours très roses. Bien au contraire! Ne dit-on pas qu’il faut se méfier des apparences?
Un incendie est en train de détruire la demeure des Richardson. Tout le monde semble sain et sauf mais il manque la petite dernière. Instable, rebelle elle semble la coupable tout désignée? Mais pourquoi aurait-elle fait ça? Est-ce la seule à avoir réellement un mobile?
Retour en arrière. Nous faisons plus ample connaissance avec cette famille modèle : père avocat, mère journaliste, 4 ados. Et nous découvrons toute une galerie de personnages qui gravitent autour d’eux, dont une mère et sa fille qui viennent de s’installer dans une de leurs locations. Ces deux familles se rapprochent apprennent à se connaître, à vivre à côté et plus… jusqu’à que leurs deux mondes se percutent dangereusement.
Pour un parent, un enfant n’est pas une simple personne : c’est un endroit, une sorte de Narnia, un lieu vaste et éternel où coexistent le présent qu’on vit, le passé dont on se souvient et l’avenir qu’on espère.
J’ai adoré décortiquer ce monde où règne les faux semblants, les non-dits et les secrets. Peu à peu, l’autrice plonge dans les méandres des secrets de chacun, des relations qui se tissent entre eux, souvent basés sur des mensonges. J’avais déjà beaucoup apprécié l’écriture dramatique de Celeste Ng dans son précédent opus, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit. Ici elle s’amuse une nouvelle fois avec les secrets, avec les codes de la bourgeoisie. L’intolérance, le racisme, la méfiance, le manque de communication, les disparités sociales, la bêtise humaine amène à une situation explosive.
C’était tellement facile, songea-t-elle avec un peu de dédain, de se renseigner sur les gens. Tout était là, toutes les informations les concernant. Vous n’aviez qu’à chercher. Vous pouviez tout découvrir sur une personne si vous vous en donniez la peine.
Celeste Ng signe une nouvelle fois avec cette histoire un roman noir, dramatique avec tous les éléments réunis pour donner envie au lecteur de tourner les pages pour savoir si le postulat du départ est le bon ou pas. Et si oui, pourquoi en être arrivé là.
Parfois il faut tout brûler et recommencer. Après avoir brûlé, le sol est plus riche, et la végétation peut repousser. Les gens sont pareils. Ils repartent de zéro. Ils trouvent un moyen.
