La carrière de Gérard Fulmard n’a pas assez retenu l’attention du public. Peut-être était-il temps qu’on en dresse les grandes lignes.
Après des expériences diverses et peu couronnées de succès, Fulmard s’est retrouvé enrôlé au titre d’homme de main dans un parti politique mineur où s’aiguisent, comme partout, les complots et les passions.
Autant dire qu’il a mis les pieds dans un drame. Et croire, comme il l’a fait, qu’il est tombé là par hasard, c’est oublier que le hasard est souvent l’ignorance des causes.

Je ressemble à n’importe qui en moins bien.
Gérard Fulmard, ancien steward, décide de se trouver un nouvel emploi. Et il se dit que détective privé ça ne doit pas être si compliqué que ça. Alors il réaménage son petit appartement, passe une annonce dont il est assez fier. Et ça fonctionne. le premier client débarque chez lui (et il se campe dans le rôle du détective qui a beaucoup de travail pour montrer qu’il n’est pas un débutant). Mais son manque d’expérience va se retourner contre lui et il va se retrouver inconsciemment le jouet d’un parti politique où complot rime avec rêve de succès…
Jean Echenoz joue avec les codes du roman policier et met en scène un anti-héros un peu gauche, très maladroit et peu réfléchi mais avec beaucoup d’imagination, dans un monde qu’il ne connaît pas, un monde dangereux et complexe, celui de la politique. L’auteur a une écriture pleine de fantaisie. Son roman tourne sur le registre de l’absurde.
Voici donc qu’après le coup de l’arme à feu, figure imposée dans ce genre d’histoire comme l’a pertinemment fait observer Gérard Fulmard, voici qu’on va vous faire le coup de l’exotisme. Ne manquerait plus maintenant qu’une scène de sexe pour remplir tous les quotas – mais alors une vraie scène de sexe, bien sûr, savamment menée, moins déprimante et ratée que celle de Franck Terrail à Pigalle. Nous verrons cela plus tard. Gardons-la en réserve si l’occasion se présente.
On se demande tout du long où tout ça va mener notre anti-héros, où l’auteur veut nous amener.
On a ici un roman atypique dont j’ai apprécié la langue et l’inventivité. J’ai encore plus apprécié la lecture que noue propose Dominique Pinon. Je trouve que sa voix se marie à merveille avec la naïveté du personnage, la langueur du récit. Il ajoute au côté ironique de l’intrigue aussi.
Mais même si j’ai apprécié le ton, le burlesque, l’absurdité des propos, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire, à continuer mon audiolecture avec intérêt. Je suis donc assez partagée entre la qualité d’écriture toujours aussi savoureuse que dans mon souvenir et l’intérêt de l’histoire en elle-même pour laquelle je n’ai pas adhéré.
A vous de voir!