Roman "jeunes adultes"

Un si petit oiseau de Marie Pavlenko

Un si petit oiseau

Autrice : Marie Pavlenko

393 p.

Flammarion, 2019

résumé Après un accident de voiture qui l’a laissée meurtrie, Abigail rentre chez elle. Elle ne voit plus personne. Son corps mutilé bouleverse son quotidien, sa vie d’avant lui est insupportable. Comment se définir quand on a perdu ses repères, qu’on ne sait plus qui on est, que la douleur est toujours embusquée, prête à exploser ? Grâce à l’amour des siens. Grâce aux livres. Grâce à la nature, au rire, aux oiseaux. Avec beaucoup de patience, peu à peu, Abi va réapprendre à vivre.

çacommencepar Elle se souvient de l’air.
Doux.
Effervescent.
Le soleil couchant dissimulé derrière une rangée de vieux peupliers dont les feuilles vibrionnaient dans la brise tiède.

cequejenaipensé Un drame. Une vie changée à jamais. Une reconstruction psychologique douloureuse, angoissante. La peur.

Voici un roman qui ne vous laissera pas insensible. C’est impossible. L’autrice, Marie Pavlenko, a su me faire ressentir les peurs, les douleurs de son héroïne. J’ai pleuré longuement à ses côtés.

Premières pages et le contexte est posé : Abi est en voiture avec sa mère et c’est l’accident.

Puis on la retrouve quelques mois plus tard. elle entre dans un salon de coiffure. Elle angoisse du regard de la coiffeuse. Des autres. Elle a décidé de couper ses longs cheveux. Ce sera plus pratique. Depuis cet accident elle n’est plus la même. Elle doit réapprendre chaque geste du quotidien. Mais surtout elle a peur. Dans cet accident, elle a perdu son bras. Elle a qui la vie souriait et lui promettait un bel avenir. Elle ne sait plus qui elle est. Elle se sent perdue. Elle s’est coupée de ses amis. De tout.

Elle est consciente d’être en sécurité chez elle. Dehors, il y a les regards, les changements d’attitude quand on se rend compte. La pitié, le dégoût parfois. Mais pas seulement. Parfois il y a des réactions positives qu’elle ne voit pas.

A sa sortie du salon de coiffure, elle va rencontrer un ami d’enfance, Aurèle. Des retrouvailles inattendues qui vont changer ce nouveau quotidien. On va la voir changer, s’accepter, prendre confiance en elle. Petit à petit. Car c’est un long combat avec elle-même qu’elle mène. Elle trouvera, grâce à un messager mystérieux, un alter ego : le poète Blaise Cendrars, qui a lui-même dû vivre avec l’amputation d’un bras et qui a beaucoup écrit sur le sujet.

On ressent une énorme empathie pour ce personnage en souffrance quand on lit ce texte. La gorge se serre, on pleure à ses côtés quand elle partage ses angoisses. Et puis on sourit quand on voit qu’elle commence à s’adapter, à s’ouvrir aux autres même si elle n’en a pas conscience. Instinctivement, elle a su sur quelle épaule elle pouvait se pencher. J’ai aimé aussi que l’autrice parle de la souffrance de son entourage. Ses parents qui font tout pour se montrer forts face à elle, qui sont là pour l’épauler, la soutenir mais qui souffrent aussi de cette situation. Sa sœur qui est en colère. Qui a l’impression que sa vie passe en second plan. Que ses parents ne la regardent plus, ne font plus attention à elle. Mais cette colère n’est pas juste nourrit par la jalousie, il y aussi la peur pour sa sœur qu’elle aime.

C’est un roman sur la reconstruction psychologique. C’est un roman riche en émotion. Un roman qui apporte une belle leçon d’humanité, d’entraide, de soutien. Un roman qui parle aussi d’amitié et d’amour.

Au cour de ma lecture, je me suis fait la remarque que les mots de l’autrice avaient beaucoup de justesse, de sensibilité. J’avais l’impression que c’était des émotions, parfois des situations qu’elle avait connu. Et j’ai compris pourquoi dans son « à propos de ce livre ».

J’ai envie de dire merci à Marie Pavlenko pour ce beau roman. Merci car il aidera je pense les personnes qui vivront la même situation qu’Abi, mais aussi leur entourage.

Je pense que si vous avez aimé ce roman ou que vous aimeriez le lire, vous devriez regarder la très belle émission de Frédéric Lopez Comme les autres (diffusée le 5 mai dernier sur France 2) qui a fait un bel écho à cette lecture.

en bref Un roman profond, touchant, émouvant. Profondément humain. A lire de toute urgence!

Challenge Jeunesse Young adult

4 réflexions sur “Un si petit oiseau de Marie Pavlenko

  1. Le roman qui m’a fait découvrir l’auteure, et quelle découverte ! 🙂 Maintenant je suis partagée entre en lire d’autres ou rester sur cette super impression pour ne pas être déçue. ^^ Mais je pense quand même me tourner prochainement vers « Un si beau soleil ». En tout cas, comme toi, ça a été un moment de lecture magnifique, juste et émouvant. 🙂

  2. Je connais cet auteur avec le livre de Saskia que j’ai beaucoup aimé. Je lis surtout du fantastique mais ce livre a l’air tellement touchant que cela me donne envie de lire dans un autre genre

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