Roman

Oh Happy day d’Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Oh Happy day

Auteurs : Anne-Laure Bondoux, Jean-Claude Mourlevat

336 p.

Fleuve éditions, 2020
 
résumé Après quatre ans de silence et ce qu’il appelle son  » grand malheur « , Pierre-Marie Sotto décide d’écrire à Adeline Parmelan au sujet d’un certain carnet qu’il aurait laissé chez elle. Est-ce un prétexte pour reprendre contact avec celle qu’il n’a jamais oubliée depuis leur rupture ? En ce cas, le moment paraît très mal choisi. Occupée par son prochain déménagement vers le Canada avec l’homme qui partage désormais sa vie, Adeline a bien d’autres projets en tête que de renouer avec lui.
Seulement, c’est sans compter sur le lien indéfectible qui les attache l’un à l’autre. De surprises en confidences, leur correspondance va les entraîner dans un tourbillon inattendu d’émotions.

 

cequejenaipensé Depuis qu’Anne-Laure Bondoux m’avait dit, lors de notre rencontre au salon du livre Lire en poche en octobre dernier, qu’ils étaient en train de préparer la suite de Et je dans aussi, j’étais impatiente de le tenir entre mes mains et de retrouver ce duo d’écriture et leurs personnages.
Tu as écrit que tu étais «tombée amoureuse» de moi. Ça m’a ému parce qu’il y a quelque chose de naïf et d’adolescent dans cette formulation. Merci de nous laisser croire qu’à nos âges et surtout au mien nous pouvons encore graver des cœurs sur les arbres.
On les avait quittés alors que Pierre-Marie et Adeline étaient sur le point de se rencontrer en vrai, après des mois de correspondances par mail. On comprend qu’une courte relation a eu lieu entre eux mais que la vie les a séparé. Après quatre ans sans s’être donné de nouvelles, Pierre-Marie n’arrive plus à écrire et décide de reprendre contact avec elle pour récupérer un carnet qu’il a sans doute oublié chez elle. Adeline lui répond qu’elle ne l’a pas et lui donne de ses nouvelles : elle vient de se marier et va partir vivre de l’autre côté de l’Atlantique. Une nouvelle vie s’offre à elle. Elle a plein de projets dont un qu’elle garde pour elle car elle craint la réaction de Pierre-Marie. Cette reprise de contact est le déclic pour reprendre contact, ils vont de nouveau échanger avec leur tendresse, leur humour et l’empathie qu’on avait tant aimé chez eux. Le temps a passé, ils ont un peu changer mais on retrouve les attentions délicates qu’ils ont l’un pour l’autre, l’envie d’aider l’autre, de le protéger. Car Adeline va être confronter à de graves difficultés et cela va donner une énergie nouvelle à Pierre-Marie.
La vie passe, les sépare mais le lien entre eux est tellement intense, qu’il ne pouvait que renaître et faire de nouvelles étincelles.
Longtemps je me suis dit que je mourrais sans avoir pu décider au juste si la vie était une tragédie ou une grosse poilade. Aujourd’hui je sais qu’elle n’est ni l’une ni l’autre. Elle est juste là, sidérante d’inventivité, parfois difficile à tordre, mais parfois si incroyablement, miraculeusement, éperdument (merde pour les adverbes)… belle.
J’ai aimé retrouvé ces deux là, j’ai aimé retrouvé la complicité entre les personnages mais aussi entre les auteurs. Cette suite n’était pas prévu mais l’envie de reprendre l’écriture à deux a pris le dessus. Et il fallait (pour ça je suis bien d’accord avec eux) que ces retrouvailles passent forcément par l’écrit, par ces échanges de courriel car c’est le fondement même de leur relation. On vit très vite (peut-être avant eux, ou en tout cas au moins avant l’un d’entre eux) que les sentiments amoureux sont toujours là. Pierre-Marie a toujours autant d’humour dans ses écrits (cf. son amour pour la ponctuation!), dans sa façon d’aborder les choses. Mais cet humour cache de nouvelles blessures, de nouveaux drames qu’il a dû affronter depuis qu’on l’a quitté. Adeline, elle, est tellement confiante en l’être humain, qu’elle fait de mauvais choix. C’est douloureux de lire ce qu’elle vit et on (le lecteur) aimerait s’immiscer dans ces échanges pour l’aider.
J’ai aimé retrouver certains personnages secondaires notamment Max le meilleur ami de Pierre-Marie (qui lui aussi va se mettre à écrire des mails!), faire la connaissance de nouveau comme la petite pomme d’amour d’Adeline.
Mais dans cette suite, il y a aussi une nouveauté. Dans le premier volet, tout se passer exclusivement par mail, ici les auteurs ont choisi d’ajouter un narrateur omniscient qui permet de faire le lien entre les échanges de deux personnages principaux. Un narrateur qui comble les silences, qui dit ceux que taisent les personnages. J’ai trouvé que c’était un choix judicieux, permettant d’éclaircir les réactions de chacun, d’étoffer l’action car tout ne peut pas être raconter dans des lettres.
Alors oui, elle venait d’avouer l’inavouable à Pierre-Marie. C’était un premier pas. Mais vers quoi ? Comment s’échappe-t-on d’un enclos que l’on a soi-même efficacement bâti ?
J’ai donc été ravie par cette lecture dans la continuité du premier tout en prenant une nouvelle direction. J’aimerais retrouver les personnages et leur complicité, peut-être n’avons nous pas fait le tour de ce qu’ils ont à se raconter et pourquoi pas faire un spin off où ce seraient les personnages secondaires qui prendraient à leur tour leur plume/clavier pour nous faire partager un moment de leur vie ?
Si vous écoutez la version audio parue chez Lizzie ne manquez pas l’interview des auteurs à la fin de votre audiolecture!

12992811_10209213650040435_505270499_nUne suite savoureuse. Les auteurs ont su renouveler l’histoire sans dénaturer la relation si belle de Pierre-Marie et Adeline.

Retrouvez par ici ma chronique sur Et je danse aussi.

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7 réflexions sur “Oh Happy day d’Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

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