L’Heure des spécialistes
titre original : Die stunde der spezialisten
Autrice : Barbara Zoeke
trad. de l’allemand par Diane Meur
245 p.
Belfond, 2020
Allemagne, 1940.
Max Koenig est un professeur d’université spécialisé dans l’Antiquité. Ou plutôt, était, car depuis quelques temps il est à l’hôpital où il tente de soigner la « neuropathie » dont il souffre. Rongé par le mal, à peine lucide parfois, il se lie néanmoins d’amitié avec d’autres patients, le mutique Carl qui l’aide à écrire des lettres, la douce Elfie qui entend des voix et Oscar un petit garçon mongolien qui vient lui tenir compagnie. A l’hôpital, une routine presque joyeuse s’installe. Mais l’infirmière Rosemarie les met en garde. Car pour tous ces être fragiles, le Reich a un projet.
Max comprend qu’il est en danger, qu’ils sont tous en danger, et qu’il aurait dû écouter ses amis qui l’enjoignaient de quitter l’Allemagne. Alors que les bourreaux s’organisent et que son état de santé se détériore, Max va rassembler ses dernières forces pour sauver sa femme adorée, l’exubérante Felicitas, sa fille, Poupette et la belle et douce Elfie…
Une plongée au cœur des heures sombres de l’Allemagne nazie, avec l’instauration d’Aktion T4, un programme recouvrant l’assassinat de patients psychiatriques, malades, handicapés… Un roman terrible et poignant, ou comment la fiction donne souffle à des êtres fragiles, cabossés par l’existence et broyés par l’Histoire.


Dans les parties suivantes, on suit un des protagonistes qui est à l’origine de ce programme, sans le diaboliser (ce qui n’est pas évident avec le contexte). L’autrice de façon habile, montre comment des personnages instruits, cultivés basculent dans une forme d’obscurantisme, des personnages froids qui s’arrangent avec leur conscience sous couvert de science…

il me tente depuis sa sortie. je le regarde, je le repose mais il faudra bien que je me laisse tenter. l’histoire, terrifiante de faits réels, m’intrigue beaucoup