Pocket, 2020

– Perline !
Le nom ou plutôt le hurlement emplit la pièce, couvrit les trépidations des machines du rez-de-chaussée où travaillaient une vingtaine d’ouvrières. Perline qui préparait les fiches de paie sursauta en découvrant sa soeur adoptive Lucille, affolée et les cheveux en bataille.

Aucune femme ne mérite d’être tondue. Ce n’est pas nous qui faisons la guerre. Ce n’est pas nous qui l’avons déclarée, perdue, qui avons décidé de collaborer avec l’occupant. Nous ne faisons que survivre à leurs conneries. Survivre, tu m’entends.
On prévient Perline que sa fille vient d’être emmenée. Accusée à tort de relation avec un Allemand, Céleste se retrouve enfermée et le lendemain elle serait jugée par la vindicte populaire et tondue. Heureusement, sa famille la sauveront à temps. Mais terrorisée et blessée, la jeune femme ne se voit plus continuer à vivre dans leur village. Elle part s’installer, le temps de poursuivre ses études, à Lyon auprès des Sœurs, où elle aidera à soigner des soldat blessés. Elle y rencontrera Alexander, un GI.
On va ainsi suivre sa vie après cet acte effroyable. Comment elle arrivera à se reconstruire, comment elle va rencontrer l’amour et surtout quitter la France pour le suivre jusque dans le fin fond de l’Illinois où elle fera la connaissance avec sa famille, puritaine et à l’opposée de la sienne.
Céleste a un saré caractère et elle ne se laisse pas faire. j’ai d’ailleurs beaucoup aimé ça, surtout qu’à l’époque, pour une jeune femme, c’était loin d’être facile de ne pas se laisser marcher sur les pieds, de l’ouvrir et de s’exprimer. Elle a eu une famille exceptionnelle, assez libre qui a su l’instruire et éveiller son caractère indépendant, sa soif de liberté. Elle sait qui elle veut être même si sa rencontre avec Alexander va changer beaucoup de chose.
Dans la seconde partie du roman, l’autrice tracera le destin d’un autre personnage, qui n’a pas eu le même parcours que Céleste et qui prendra des décisions différentes.
J’ai aimé le parallèle de ces deux personnages féminins que nous propose Jeanne-Marie Sauvage-Avit dans ce roman historique court et qui se lit très vite. On passe ainsi par tout un panel d’émotions (espoir, colère,…). L’autrice donne la voie au camp des femmes à la sortie de la guerre. Elles qui ont occupé la place des hommes, dans les usines, dans les champs, qui ont obtenus le droit de vote, et que les hommes revenus du champ de bataille voudraient qu’elles regagnent leur place légitime, dans un pays ravagé par la guerre, dans un pays qui doit se reconstruire. Mais les femmes, telle que Céleste, ont envie désormais de s’exprimer, de montrer qu’elles peuvent elles-aussi remplir un rôle dans la société.
Les lois, les religions, quelles qu’elles soient, ont été faites par des hommes et pour les hommes. Depuis des siècles, les femmes n’ont qu’un seul et unique rôle à jouer, tenir la maison de celui qui vit à leur côté.

Oui finalement que d’énergie et de combats !
Ça me donne envie de lire les 2 !!!