
Ce roman s’inscrit dans la période très particulière du confinement et des différents évènements qui ont marqué cette époque, des cours virtuels, de l’éloignement du collège et des copains-copines, et de la découverte des voisins et des voisines… et peut-être même de l’amour.
Yaël Hassan nous propose ici un roman ancré dans l’actualité. Nous sommes en mai 2020 et Junior, notre protagoniste, est collégien. Crise sanitaire oblige, il doit suivre ses cours à distance. Son professeur de lettres a donné un devoir qui l’inspire beaucoup : rédiger une biographie d’une personne qui a tenté de changer le monde. Junior, touché par ce qu’il vient de se passer aux États-Unis (les violences policières, la mort de George Floyd, les manifestations antiracistes), pense à quelqu’un dont son grand-père lui parle depuis toujours : Tommie Smith qui lors des Jeux Olympiques de 1968 a levé son poing au moment de la remise des médailles, un geste symbolisant la force de l’Amérique noire, et le désir de la fin de la ségrégation et du racisme…
Junior est un personnage réaliste. Collégien, il doit jongler entre ses devoirs d’élèves et d’ados. L’époque particulière qu’il est en train de vivre lui permet de voir le monde autrement, de prendre le temps de comprendre ce qui l’entoure. On vit également à ses côtés ses amitiés et peut-être même le début d’une histoire d’amour.
Ce roman permet donc de vivre une tranche de vie d’un adolescent lambda, qui doit faire face à une vie normal dans un contexte, une ambiance étrange. Malgré le virus, malgré la crise sanitaire, il reste un ado, la vie continue. Et c’est aussi pour montrer cette continuité dans la réalité que l’autrice intègre à son récit les violences policières et la mort de George Floyd d’une façon très ingénieuse. A travers un devoir de classe et le choix du personnage étudié par Junior, elle montre que la problématique de la discrimination, du racisme, des violences policières ne datent pas d’hier et que, malheureusement, les choses avancent très lentement. Tommie Smith a lutté en son temps contre les inégalités et son geste a eu d’énormes répercussions dans sa vie. Bien sûr je connaissais ce sportif et son geste mais je n’avais jamais pris le temps d’en savoir plus sur sa vie. Le regard offert par l’adolescent qui nous raconte cette histoire est un point de vue intéressant, qui relève les moments clés de sa vie avec sensibilité.
Le roman et le parcours de ce athlète m’ont fait pensé à un autre roman mettant en avant l’injustice et les discriminations et je vous invite à le lire aussi : Le garçon qui courait de François-Guillaume Lorrain aux éditions Sarbacane qui revient sur la vie de Sohn Kee-Chung, un marathonien coréen qui a dû courir sous les couleurs du Japon aux Jeux Olympiques de 1936…
Un roman actuel qui dénonce les discriminations raciales et le racisme…
Ca me tente beaucoup ! Je viens de suggérer à ma médiathèque de l’acheter !
Bonne suggestion! 🙂 Et valeur sûre avec Yaël Hassan : ils l’achèteront sûrement! 😉