Le Poète
titre original : The Poet
Auteur : Michael Connelly
trad. de l’anglais par Jean Esch
Lu par Benjamin Jungers
16h43
Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d’une affaire de meurtre abominable, son enquête n’avançait pas. Lorsqu’il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d’y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d’autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d’adieu composées d’extraits de poèmes d’Edgar Poe. Un effrayant tableau d’ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu’une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.
Celui-ci cela faisait bien longtemps qu’il était dans ma liste des livres à lire ABSOLUMENT un jour. A l’occasion de ses 25 ans, Audiolib nous permet de le (re)découvrir dans un nouveau format. Une adaptation menée avec beaucoup de talent par Benjamin Jungers. Peut-être connaissez-vous peut-être déjà ce titre, mais je suis sûre que vous ne regretterez pas de le redécouvrir de cette façon : une voix posée, s’adaptant aux différents moments de tension, un brin mystérieuse…
Michael Connelly est un maître du polar. Et ce roman est sans doute le plus connu de l’auteur, ou du moins celui qui a donné le ton à sa carrière d’écrivain.
Le personnage principal, Jack McEvoy, chroniqueur judiciaire pour la presse, doit faire face au suicide de son frère jumeau Sean. Ce dernier était policier et était en charge d’une affaire d’un meurtre atroce. Cette affaire l’aurait déprimé au point de mettre fin à ses jours. Même si le temps et leurs métiers les avaient un peu éloigné l’un de l’autre, Jack ne croit pas à cette théorie. Cela ne lui ressemble pas. Alors, en bon journaliste, il cherche, il creuse, analyse les témoignages… et il finit par découvrir des points communs avec d’autres suicides de policiers, mis à mal par des enquêtes de meurtres. Un point commun se détache : à côté de chaque policier, une lettre composés de vers d’Edgar Alan Poe. Jack sait qu’il tient quelque chose… et le FBI le comprend assez vite, au point de mettre en place une cellule d’urgence pour découvrir qui se cache derrière tout ça…
Mon unique talent dans la vie consistait à assembler des mots pour raconter une histoire cohérente et intéressante, mais à l’intérieur de moi les mots me manquaient pour exprimer ces choses.
Jack porte ce roman. Par son esprit de déduction, son sens de l’observation, par son obstination. Il est journaliste et cela concerne son frère : il ne peut pas lâcher l’affaire. Il devra prendre sur lui pour faire équipe avec le FBI et observer une certaine procédure… qui est loin d’être dans ses habitudes de journalistes, où il est plutôt dans la chasse à l’exclusivité. Jack est assez abrupt, fonceur. Son esprit fonceur de journaliste prend souvent le dessus sur la raison mais au contact de certains agents du FBI, on sent qu’il change un peu… mais il aime avoir raison.
Poe était un maître de l’atmosphère et du rythme. L’atmosphère était lugubre, le tempo souvent frénétique.
Publié en 1996 pour la première fois, cela se ressent dans les moyens techniques mis en œuvre pour l’enquête (Internet par exemple…). Mais malgré cette technologie aujourd’hui obsolète, l’intrigue n’est pas datée et on s’y plonge sans problème. Le suspense et le personnage charismatique de Jack a su m’emporter, me transporter de lieu en lieu, à la recherche d’un coupable. Et le lecteur, mis au même niveau que le héros, est amené à élaborer ses propres hypothèses et tout comme pour Jack, on se met à douter de tous.
La mort, c’est mon truc. C’est grâce à elle que je gagne ma vie. Que je bâtis ma réputation professionnelle. Je la traite avec la passion et la précision d’un entrepreneur de pompes funèbres, grave et compatissant quand je suis en présence des personnes en deuil, artisan habile quand je suis seul avec elle. J’ai toujours pensé que pour s’occuper de la mort, le secret était de la tenir à distance. C’est la règle. Ne jamais la laisser vous souffler dans la figure.
Benjamin Jungers, acteur prêtant sa voix à la plume envoûtante de Michael Connelly, nous transporte dans cette ambiance sombre et nous fait oublier le temps passé. Plus de 16h d’écoute et on ne voit pas le temps passé. Il interprète chacun de personnages, sans caricature vocale; il a une tonalité qui lui permet d’ajouter une ambiance feutrée, grave à l’histoire.
Beaucoup de plaisir à l’écoute de ce roman et j’espère que les suites (L’Épouvantail, et Séquences mortelles) seront bientôt disponibles en format audio !
C’était ma dernière chronique dans le cadre du Prix Audiolib 2021… il ne me reste plus qu’à établir mon classement (et ce titre va être en bonne place!!) et à l’envoyer à qui de droit!
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