L’Inconnu de la forêt

Auteur : Harlan Coben

trad. de l’anglais par Roxane Azimi

414 p.

France Loisirs, 2020

Disponible en version audio chez Lizzie (lu par Audrey Fleurot)

WILDE.

SON NOM EST UNE ÉNIGME, TOUT COMME SON PASSÉ.

Il a grandi dans les bois. Seul.

Aujourd’hui, c’est un enquêteur aux méthodes très spéciales.

VOUS IGNOREZ TOUT DE LUI.

Il est pourtant le seul à pouvoir retrouver votre fille et cet autre lycéen disparu.

Le seul à pouvoir les délivrer d’un chantage cruel. D’un piège aux ramifications inimaginables.

Mais ne le perdez pas de vue.

CAR, DANS LA FORÊT, NOMBREUX SONT LES DANGERS ET RARES SONT LES CHEMINS QUI RAMÈNENT À LA MAISON.

Voilà bien trop longtemps que je n’avais pas lu un roman d’Harlan Coben. C’est désormais chose faite avec ce titre que j’avais gagné l’année dernière sur le blog des Lectures de Mylène et dont la couverture attirait mon regard à chaque fois que je regardais ma pile à lire !! Et cela a été une double lecture, car j’en ai audio-lu une bonne partie dans la version proposée par les éditions Lizzie (et lu par Audrey Fleurot dont j’adore la voix un peu râpeuse).

On fait tout d’abord connaissance ce fameux inconnu de la forêt, surnommé Wilde. Tout au long du roman, il y aura des aller-retour dans le passé, pour comprendre son histoire, son surnom et surtout sa façon de vivre. Désormais adulte, il ne connaît toujours pas ses origines mais a appris à vivre avec et à faire de sa vie en forêt une force. Il est devenu une sorte de père de substitution pour le fils de son ami disparu, Matthew. Ce dernier vient lui demander son aide. Une de ses camarades du lycée a disparu depuis plusieurs jours. Elle était victime de harcèlement et il craint qui lui soit arrivé quelque chose. Protecteur, Wilde accepte de mener l’enquête. Il aura besoin de l’aide de la grand-mère de Matthew, Esther, grande avocate pénaliste,… surtout que ses investigations vont le mener dans les méandres du passé d’une famille riche du coin, famille qui a un certain pouvoir dans le monde politique.

Il fut un temps où l’on aurait fouillé les tiroirs, regardé sous l’oreiller ou le matelas à la recherche d’un journal intime, mais les ados d’aujourd’hui gardaient leurs secrets dans leurs appareils high-tech. Le mieux, c’était le téléphone. C’est là que les gens stockent leur vie, et pas que les jeunes. Les adultes aussi. L’être humain a confié ce qu’il a de plus intime à ces gadgets, en échange de… on ne sait trop quoi. Une certaine commodité sans doute. Des liens artificiels peut-être, qui valent mieux que pas de liens du tout.

Harlan Coben tente ici un exercice littéraire mêlant les vicissitudes des adolescents (étude, jalousie, amour, harcèlement…) et celles du monde politiques (et de ses magouilles et autres jeux de rivalités). On se demande jusqu’à quel point les deux récits peuvent être mêlés, voire même s’il y aura un lien avec l’histoire des origines de Wilde. En tout cas, cette disparition d’une adolescente qui se révèlera dans un premier temps « anodine » (si on peut dire ça comme ça), l’intrigue prendra une tout autre tournure quand elle disparaîtra de nouveau. le ton devient plus dur, cassant, sombre.

La nature peint sa propre toile, puis l’homme arrive et croit pouvoir l’améliorer.

La double intrigue disparition d’ado / chantage envers un politique est somme tout assez classique car on retrouve les ressorts scénaristiques du genre. La part de surprise, d’inattendu tient dans le personnage de Wilde. Son charisme et toute l’aura de mystère qui tourne autour de sa personnalité, de son histoire, en font un personnage très attachant. Il y a une richesse de possibilité dans le développement de ce personnage. Et j’espère vraiment qu’Harlan Coben en fera de nouveau le personnage principal d’un de ces futurs romans, ou du moins qu’on le recroisera, car il reste quelques (beaucoup!) de zones d’ombres à élucider !