Et ton cœur qui bat
Autrice : Carène Ponte
258 p.

Voyag’Elles : un guide touristique « spécial femmes » que Roxane a créé avec son amie Sam, et auquel elle a adjoint un blog irrésistible où elle raconte ses péripéties dans tous les coins de France.
Roxane : en dehors de son blog, une boule de souffrance rongée de culpabilité et de haine envers le responsable de son malheur.
Mais dans l’hôtel où Roxane a décidé de poser ses valises, pour Voyag’Elles, il y a des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie… et y trouvent la force d’affronter le lendemain
Le rituel est chaque fois le même : elle referme le livre qu’elle est en train de lire, coupe la musique qu’elle aime laisser en bruit de fond, éteint les lumières, puis se dirige à pas de loup vers la chambre où dort sa fille depuis quelques heures déjà.
Je ne savais pas à quoi m’attendre en commençant ce roman. en effet, Carène Ponte fait partie de ses autrices à qui je fais confiance. Je me suis donc plongée dans cette lecture sans bon ni mauvais a priori.
Et j’ai pu faire la connaissance d’une femme forte, aventurière mais triste : Roxane. Avec une amie, elle a créé, quelques années auparavant, un guide de voyage pour les femmes. Alors que son amie Sam gère le côté administratif (pour résumé), elle voyage, fait des recherches sur le terrain et se charge d’alimenter le blog allant de pair avec leurs guides concernant des lieux à découvrir en France et où Roxane raconte ses péripéties. Cette fois-ci, elle va poser ses valises dans un charmant hôtel de Camargue « Au meilleur ami de l’homme »… Derrière ce doux nom, se cache un lieu très atypique : on y trouve des chambres – normales -, un lieu de restauration – normal. Le tout est géré par Frédéric avec une alliée de choc, Albane, 12 ans, sa fille. C’est d’ailleurs cette dernière qui est derrière l’idée insolite qui fait le charme du lieu. En effet, à chaque chambre est associée un chien. Abandonné il est à adopter, éventuellement, en fin de séjour.
A la chambre destinée à Roxane est associée la petite Neige, une boule de poils toute blanche, une Loulou de Poméranie. Roxane tombera-t-elle sous le charme ? Est-ce que Neige l’aidera à aller mieux ? Même si dans un premier temps, Roxane nous semble être une femme forte, volontaire, enjouée… on découvre vite une part plus triste, secrète. Elle évite certains sujets et préfère découvrir ses hôtes mais aussi l’histoire d’un des pensionnaires. Cet hôtel va se révéler être vraiment à part… un lieu de rencontres, un lieu où on peut trouver la paix, et peut-être panser sa culpabilité…
Il parait qu’avec le temps la douleur s’atténue. Foutaises ! Il n’y a qu’une personne qui n’a jamais vécu le pire pour sortir une énormité pareille. La douleur ne s’atténue pas, elle est comme une bête enfouie qui ressurgit à la moindre occasion, prête à vous faire exploser le cœur.
Comme je vous le disais plus tôt, je fais confiance à Carène Ponte pour m’emporter dans son univers et là elle y est arrivée parfaitement : j’ai pu moi aussi poser mes valises dans cet hôtel et j’ai eu mal au cœur en refermant celles-ci. Et j’aimerais y retourner voire même y aller pour de vrai (je sais c’est de la fiction! Laissez-moi rêver!).
La vie est mal faite, on devrait savoir que le moment arrive de prononcer les phrases qui comptent.
L’histoire de Roxane va se révéler bouleversante. J’ai aimé aussi la petite Albane, espiègle, franche et très observatrice. Elle m’a fait rire plus d’une fois! Gwenole et Frédéric sont, eux-aussi, deux personnages qui valent le détour.
J’aimé l’humour et l’autodérision dans les billets de blog de Roxane que l’autrice nous partage. On s’en délecte ! Par contre, dans la réalité, son humour est plus sous une forme défensive au départ. Elle semble blessée et a mis en place une carapace autour d’elle, qui l’empêche de penser trop souvent à ce qui l’a fait souffrir et qui font qu’elle peut paraître aigrie voire désagréable. Quand on découvre ce qu’il en est, et tout ce qui en découle, il est difficile de comprendre ce qu’elle ressent, ce qu’elle vit mais on ne peut que ressentir de l’empathie pour elle, grâce notamment aux émotions qu’arrivent à faire passer l’autrice mais aussi aux différents points de vue des protagonistes.
On me dit qu’il faut que j’aille de l’avant, que je pardonne, mais comment faire lorsque c’est impardonnable ?

