Roman policier / Thriller

Pour seul refuge de Vincent Ortis

couv43263071Pour seul refuge

Auteur : Vincent Ortis

365 p.

Pocket, 2021
résumé La plus terrible des prisons est celle qui n’a pas de murs. De la neige à perte de vue, une ourse affamée, pas une habitation à des kilomètres à la ronde.
Seuls, perdus dans les immensités sauvages du Montana, à plus de deux mille mètres d’altitude, deux hommes se font face : un jeune Indien accusé de viol avec tortures et le juge qui l’a condamné.
Chacun possède la moitié des informations qui pourraient les sauver, or : ensemble, ils s’entretueront. Séparés, ils mourront.

çacommencepar Elle avait encore cent soixante-sept pas à vivre. Des pas de petite filles.
Elle cheminait sur Yellowstone River Road, hypnotisée par l’écran vert de sa Game Boy. Insensible aux maisonnettes dupliquées à l’infini avec leur gazon ras qui précédait un perron en bois.

cequejenaipensé Retour sur une lecture faite également dans le cadre du prix Nouvelles Voix du polar. Une découverte pour moi. Et un dépaysement géographique et météorologique!
Il faut arriver à la cabane avant la nuit. Il y a des ours, par ici. Au début de l’hiver, ils ne sont pas dangereux, seulement on peut tomber sur un atypique, on ne sait jamais. Un peu comme les humains…
Nous sommes dans le Montana et confrontés à un hiver rude dans les montagnes! Une lecture de saison… ou pas!!
Alors que son fils vient d’être arrêté un possession de drogue, un juge traverse l’état pour voir comment arranger les choses. Mais en route, sa voiture dernier cri tombe en panne. Un homme, un peu brute de décoffrage et moqueur, s’arrête. Il lui propose son aide : ils sont au milieu de nulle part, en pleine tempête de neige. Le juge accepte… et se réveille, plusieurs heures plus tard, dans un chalet au cœur d’une forêt montagneuse. Qui est cet homme? que lui veut-il ? Menaçant, il lui fait comprendre qu’il ne peut pas partir. Trop de neige et il ne saurait pas où aller. Le juge est coincé. Rien pour lui servir d’arme. Rien pour communiquer vers l’extérieur. L’homme lui explique calmement qu’il y a une raison à tout ça. Qu’il lui expliquera quand ce sera le moment. Quand il sera prêt à attendre…
En parallèle, on découvre aussi un autre homme enfermé depuis des semaines dans une grotte.
Il y a trois entités dans un procès: la victime, l’accusé et la douleur des proches. La victime a existé, l’accusé existe, la douleur existera.
Vincent Ortis, l’auteur, nous propose ici un huis clos oppressant malgré la nature sauvage qui entoure le chalet. Une nature dangereuse, où la neige efface toute trace de sentier, où la neige épaisse peut céder, ensevelir. Pas de point de repère pour se diriger quand on ne connaît pas le coin. Le lecteur est tout comme le juge pris au piège, pris dans le tourment de l’incompréhension, du besoin de réponse. Mais nous avons un avantage par rapport au juge car nous avons des passages se passant loin de ce kidnapping étrange, des passages qui nous apporte des éclaircissements sur l’homme, sur son identité, mais aussi des questionnements sur le pourquoi. Car même si nous savons qui il est ses actes ne correspondent pas forcément à l’idée que l’on s’en fait. Le motif d’une vengeance se dessine mais est-ce sa seule motivation?
La haine, ça vous pourrit la vie mais c’est une sacrée drogue. L’amour peut vous pousser au suicide ; la haine, ça vous pousse à vivre.
J’ai aimé évolué dans cette ambiance d’incertitude. J’ai ressenti de l’empathie pour le kidnappeur, pour sa rage. J’ai aussi ressenti une forme d’écœurement pour une partie de l’intrigue. Je me suis demandée plusieurs fois quel dénouement j’aimerais que l’auteur me propose et finalement il m’en a proposé un que je n’avais pas du tout pris en compte ! Il remet en question certaines choses qu’on a vécu au cours de cette lecture et j’aime cette façon de « revivre » un récit quand on l’auteur met un point final à son intrigue.
Nous avons là un thriller psychologique assez intense et oppressant si on arrive à se mettre à la place des différents personnages. Chacun a son mot à dire, sa vérité, ses souvenirs… qui ne correspondent pat forcément à la vérité de l’autre, à la réalité. Le puzzle prend forme à la toute fin et l’auteur s’est bien amusé en mélangeant les pièces au départ.
Le metteur en scène allait s’effacer, la première était pour bientôt. Quand les acteurs connaitraient leur rôle sur le bout des doigts.
J’ai aimé l’ambiance oppressante, le jeu des points de vue et des vérités de chacun.
 

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