Dernière nuit à Everland
titre original : Last but to Everland
Autrice : Sophie Cameron
Trad. de l’anglais par Anne Guitton
379 p.

Après un début de lecture peu convaincant, où je n’arrivais pas à entrer dans le roman, j’ai tout de même laissé une chance à son autrice, Sophie Cameron et à son héros, Broddy. J’avais l’impression qu’il avait des choses à me dire, qu’il avait besoin qu’on l’écoute. Et c’était bien vrai.
Broddy est un jeune ado, mal dans son peau. Il a un frère surdoué, une sœur artiste, une mère qui se démène au travail, un père devenu agoraphobe suite à une agression. Il n’a qu’une seule amie. Un chat nommé Clochette qu’il adore. Et il est sans cesse harcelé par deux pestes qui s’en prenne tour à tour à son père, à sa famille ou à son orientation sexuelle. Il a tout juste 13 ans et il en a déjà marre de sa vie (on peut le comprendre). Il déprime, voit tout en noir… Jusqu’au jour où IL prend sa défense face à ses harceleuses. Ce jour, où IL l’invite à le rejoindre à 23h21 le jeudi suivant.
IL c’est Nico. Il est beau, charismatique, un look extravagant, sûr de lui. Broddy tombe instantanément sous le charme. Et il se rend sur place. Alors qu’il ne le connaît pas. Mais quelque chose l’attire. La curiosité ? Une envie qu’il se passe enfin quelque chose dans sa vie ?
Ce soir-là, une étrange porte fait son apparition, une lueur en sort… et Broddy découvre un monde extraordinaire où tout le monde peut être ce qu’il veut, ce qu’il est vraiment. Et le temps y passe différemment que dans le monde réel. Un temps à part où Broddy va s’épanouir, prendre confiance en lui. Alors que dans le monde « réel » il est toujours aussi triste, mélancolique. Où il a l’impression de n’être personne, avec un avenir plus qu’incertain.
La vie ne se résume pas à ce qu’on sait faire. L’important, c’est d’être quelqu’un de bien.
Avec ce roman, l’autrice s’inspire largement du monde imaginaire des enfants perdus de Peter Pan, un monde où on ne grandit pas, où on vit ses rêves, sa meilleure vie. En se soustrayant du monde des adultes, on évite les problèmes du quotidien. A Everland, comme à Neverland de James M. Barrie, la chronologie n’est pas la même. Mais finalement le temps rattrape les personnages, et ils doivent faire face à des choix.
L’intrigue est inégale : parfois attrayante et captivante et parfois floue, avec l’impression de se perdre dans le fil de ce que veut nous raconter l’autrice.
Mais j’ai adoré son personnage de Broddy. Son mal être touche, se répercute en nous. On comprend ses hésitation, ses choix, ses humeurs. L’autre personnage fort, Nico, est quant à lui, intrigant. J’ai été hypnotisé par sa personnalité énigmatique, séduite par sa bonne humeur, sa pétillance. Mais quelle est sa part de réalité ? de jeu de rôle ? Il est au final assez secret et j’aurai aimé savoir un peu plus de chose sur lui.
Un roman entre deux mondes, une intrigue à la fois captivante et pleine de mystère. Un héros attachant. Un roman sur la confiance et l’estime de soi.
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