Roman "jeunes adultes"

A en perdre haleine de Deb Caletti

couv31852482A en perdre haleine

titre original : A heart in a Body in the world

Autrice : Deb Caletti

trad. de l’angalais (Etats-Unis) par Maud Desurvire

384 p.

Pocket, 2020

résuméSur un coup de tête, Annabelle décide de traverser les États-Unis en courant, soit plus de 4 300 km…Annabelle est une survivante, même si elle déteste ce terme. Un jour, sans crier gare, elle se met à courir. Dès les premières foulées, son projet prend forme : relier Seattle à Washington, l’équivalent d’un semi- marathon quotidien pendant cinq mois. Parviendra-t-elle à sensibiliser la nation tout entière à son combat ?

cequejenaipensé Courir pour fuir.
Courir pour échapper.
Courir pour s’échapper.
Courir pour survivre.
Courir pour ne plus avoir peur.
Courir… mais pourquoi ?
Annabelle, sur un coup de tête, sur une angoisse qui l’a attrapé au vol, un soir, part en courant. Elle est en jean. N’a pas ses baskets au pied. Mais elle se met à courir. A en perdre haleine. Plusieurs heures plus tard, elle répond enfin au énième appel de sa mère affolée. Annabelle lui dit qu’elle va continuer à courir, sans s’arrêter. Elle ne veut plus rentrer. C’est trop. Elle est dépassée. Elle a peur.
Sur ce même coup de tête, elle décide d’aller jusqu’à Washington en courant. Plus de 4000 km. Mais la remise des diplômes approche et un autre événement qu’on élude, qu’on ne nomme pas.
Son frère, sa famille et ses amis sont derrière elle. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle, elle ne fait pas tout ça pour se faire remarquer. Au contraire. Elle veut s’oublier, s’abrutir…
Le lecteur ne sait pas pourquoi non plus. On est au plus près d’elle. On suit sont parcours. On court à ses côtés sans savoir jusqu’où on ira dans son cheminement intérieur, dans cette fuite.
Peu à peu, elle laisse échapper un mot, une phrase, un nom. Une idée de ce qui a pu se passer se dessine. Un drame forcément. Mais lequel? comment? Pourquoi? Quand ?
Le roman avance au rythme du son des talons d’Annabelle contre l’asphalte. Le choc, l’un après l’autre. L’épuisement. La douleur qui en efface une autre. Ce road trip un peu particulier, où chaque étape donne lieu à un échange avec son grand-père qui la suit dans son périple avec son camping-car. Des rencontres, des récits, des discussions.

C’est comme ça, se dit Annabelle.

Souvent, cette formule la rassure. Ça l’incite à accepter la réalité plutôt que de la combattre. Mais là, ça l’énerve. Parfois « c’est comme ça » mais ça ne devrait pas. Ça n’aurait « jamais » dû. Ce « comme ça » existe uniquement pour des raisons tordues qui remontent à des générations perturbées, des raisons archaïques qui ne collent plus à la société actuelle. Parfois « ça » devrait avoir disparu il y a belle lurette et il faut que ça « change » sur-le-champ, radicalement et sans délai.

Peu à peu, Annabelle sort la tête de l’eau. Mais toujours les souvenirs se rappellent à elle, la clouent au lit, la tourmente, la terrifie. J’ai imaginé, vers la moitié du roman, ce qui avait pu se passer. J’avais raison sur une partie mais pas sur les circonstances menant au drame.

J’ai eu besoin d’un petit temps d’adaptation pour rentrer dans l’allure du roman. En étant du côté d’Annabelle, même sans savoir le pourquoi de tout ça, on prend le pli, un pas après l’autre, on ressent le besoin d’évacuer la peur, la colère, l’incompréhension qui sont ancrées en elle.
Cette peur que l’on ressent quand on est seul dans un parking couvert ou dans une rue déserte, le genre de peur quotidienne à laquelle les femmes sont si habituées qu’elles en oublient combien cette habitude n’est pas normale.
en bref Un roman haletant. On court vers un futur incertain, vers une renaissance.

Une réflexion sur “A en perdre haleine de Deb Caletti

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