La Course aux nuages
Auteur : Thibault Vermot
320 p.
Sarbacane, 2022

Un tremblement de terre a dévasté une partie de l’Amérique du Sud. Deux pilotes hors pair, l’Anglais Sir Orville Blake et la Française Salomé Declercq, décident de mettre sur pied une expédition de sauvetage – chacun de son côté. C’est donc un duel dans les airs qui s’annonce ; et comme dans tous les duels, il y a des règles : pas de sabotage, un seul coéquipier. Le but de l’opération ? Traverser la moitié du globe en trois étapes seulement – et en 48h ! Salomé, épaulée du jeune journaliste Edgar Loiseau, doit régler les derniers détails du raid ; le départ est dans huit jours. Mais le danger rôde partout, et de Paris à Puerto Montt en passant par le Sahara et l’océan Atlantique, les embûches qui attendent notre aventurière sont nombreuses…
Après un roman sombre et inquiétant, se passant aux Etats-Unis, à la sortie de la Seconde guerre mondiale (Colorado train), après un roman de capes et d’épées moderne (Fraternidad) Thibault Vermot est de retour dans la collection Exprim’ avec cette fois-ci un roman d’aventure exceptionnel dans le monde de l’aviation, à la fin des années trente.
1938 : un tremblement de terre en Amérique du Sud. Deux pilotes, chacun de leur côté, et sous forme de compétition, décident d’amener aux victimes du séisme vivre et premiers secours. D’un côté, l’illustre Sir Orville Blake, un pilote anglais aguerri mais perfide. De l’autre, notre héroïne, Salomé Declercq, une Française. Jeune femme décidée, combative, qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui n’a surtout pas froid aux yeux. Elle n’a plus besoin de faire ses preuves dans le milieu de l’aviation.
Une telle opération ne se monte pas en quelques heures comme de nos jours.
Il faut monter un équipage, choisir l’équipe, l’avion qui sera capable d’un tel périple. Surtout qu’entre Blake et Declercq il s’agit d’un pari avec des règles strictes : départ à la même heure, l’un de Paris l’autre de Londres, avec trois escales maximum et pas de triches. Qui arrivera en premier ?
Une course contre la montre commence.
Et c’est bien comme ça que se dévore ce roman.
Pas d’escales, pas de pauses. On est tenu en haleine. On assiste aux réunions de Salomé et son équipe, à la préparation la plus secrète possible pour qu’il n’y ait pas de l’espionnage industriel.
L’équipier de Salomé n’est pas un aventurier ni un pilote. Edgar Loiseau est un très jeune journaliste qui sera le témoin privilégié de l’exploit qu’il va vivre au coté de Salomé.
Au cœur de cette aventure, se noue aussi un contexte politique, sensible à cette période avec la montée en puissance du nazisme.
Au cours de l’Histoire, ça a toujours fonctionné comme ça : rien ne s’est jamais fait raisonnablement. L’Allemagne est dirigée par un cinglé. L’URSS également. Face à des cinglés, les démocraties n’ont jamais les bonnes réponses. On croit au dialogue, ils croient en l’acier. Nous ne parlons pas le même langage.
Salomé voit dans cette aventure une façon de faire avancer l’aviation, mais tous n’ont pas la même ambition.
J’ai adoré le personnage de Salomé : dynamique, sur d’elle, concentrée, elle en veut. Et elle ne se laisse pas abattre par les épreuves.
Son acolyte, Edgar Loiseau, est là pour apporter ce regard innocent, un regard de simple amateur, voire même d’ignorant dans ce monde particulier. Il pose les questions, s’étonne, réfléchit, éprouve les angoisses face un tel parcours. Il est en quelque sorte la voix du lecteur participant à l’aventure.
– J’écoute, dit-il. C’est la qualité première d’un journaliste.
– Ah oui ? Tu m’en apprends une bonne, je croyais que c’était de raconter un tas de salades.
Le roman se dévore à une vitesse folle : présentation des personnages, du contexte, mise en place du raid, préparation de l’avion, du voyage… Et le périple commence : Paris, Dakar, Natal, Puerto Montt… La côte Atlantique, les Pyrénées, le Sahara, l’Atlantique… Les paysages défilent…
Mais même si tout est prévu au millimètre près, quasi à la minute près par Salomé, les embûches s’accumulent. On craint pour leur vie. On craint pour leurs exploits. On craint pour le but même de cette aventure.
Thibault Vermot livre là un roman détonnant, explosif, dynamique, à couper le souffle.
Le domaine de l’aviation est quelque chose qui m’a toujours intéressée. Ce roman était donc fait pour moi !
Entre ces pages, nous croisons quelques noms illustres de l’aviation : Saint-Exupéry, Mermoz… Eux aussi pionnier de l’aviation et notamment pour leur traversée de l’Atlantique Sud…
Entre ces pages, nous croisons quelques noms illustres de l’aviation : Saint-Exupéry, Mermoz… Eux aussi pionnier de l’aviation et notamment pour leur traversée de l’Atlantique Sud…
Petit plus :
Pour moi, il manque deux pionniers qu’on oublie malheureusement souvent : Joseph le Brix et Dieudonné Costes. Ce sont eux les premiers français à avoir fait la traversée de l’Atlantique Sud et sans escale. C’était le 15 octobre 1927, entre Saint-Louis du Sénégal et Natal au Brésil, à bord d’un Bréguet 19 GR, baptisé Nungesser et Coli. (j’ai été bénévole dans le musée consacré à la vie de Joseph Le Brix, dans son village natal : Des passions et des ailes à Baden. Un musée que je vous conseille!). Mermoz, que l’on cite souvent comme le premier, et en fait le premier avoir fait une traversée commerciale en mai 1930. Petite précision importante pour l’histoire de l’aviation française non ?


Ma fille de 12 ans m’a déjà dit « oh il a l’air trop bien » donc je vais le noter pour nous deux ;). Enfin sauf si tu me dis qu’il ne sera pas adapté à son âge oO
Si elle a un bon niveau de lectures je pense que ça devrait lui plaire! 🙂
Oh oui elle dévore tout comme sa sœur de 10 ans romans jeunesse et mangas.
Alors fonce 😉