Tout ce qui est à toi brûlera
titre original : The Last Thing to Burn
Auteur : Will Dean
266 p.
Belfond, 2022
Il est son mari, elle est sa prisonnière.Dans le sillage de Misery, Room et de Né d’aucune femme, un roman au suspense psychologique dévastateur et hautement immersif, un huis clos terrifiant sur la folie et l’emprise, dans lequel même le lecteur est retenu captif.
Il est son mari, elle est sa prisonnière.
Il l’appelle Jane, mais ce n’est pas son nom.
Thanh Dao a quitté illégalement son Vietnam natal pour rejoindre l’Angleterre, ses universités, sa liberté. Mais le rêve a viré au cauchemar. Personne ne soupçonne qu’elle est là, prisonnière de cette ferme perdue au milieu de nulle part. Personne ne viendra la sauver.
Sept ans que la jeune femme subit les remontrances, les humiliations, les punitions de l’homme qui l’a achetée. Bien sûr, elle a tenté de s’échapper, mais comment fuir ces plaines où le regard porte jusqu’à l’infini ?
Pourtant, aujourd’hui, elle a plus de raisons de lutter que jamais. Il y a cette vie minuscule qui grandit en elle. Et cette femme, cette voisine charmante et naïve venue se présenter un matin. Une étrangère dont Thanh est convaincue qu’elle est porteuse d’espoir…
Sept ans.Sept ans de cauchemar pour Thanh Dao.
Elle a quitté son Vietnam natal avec sa sœur dans l’espoir d’une vie meilleure, pour elles et leur famille restée au pays. Mais le rêve, l’espoir a viré au cauchemar.
Depuis sept ans, elle vit dans une ferme isolée avec son « mari » Lenn. Il l’appelle Jane. Elle se plie à ses quatre volontés. Les tâches ménagères. La cuisine. La peinture anti-moisissure. Et tous les soirs, le rituel du lit… Elle vit avec la peur au ventre. Avec la menace qu’il s’en prenne à sa sœur. Elle veut l’aider même si ça fait sept ans qu’elle ne l’a pas vu. Qu’elle n’a que sa parole pour y croire. Dès qu’elle lui désobéit… il sévit.
Il brûle petit à petit ses derniers objets personnels. Il ne lui reste plus grand chose.
Après une tentative de fuite, il lui a broyé une cheville. Depuis elle marche péniblement, douloureusement. Son pied prend des couleurs étranges. Magnanime, il lui donne des comprimés anti-douleur pour animaux. elle ne sait pas exactement quoi mais elle prend. Cela l’assomme suffisamment pour pouvoir endurer son quotidien répétitif, terrifiant…
Bien sûr, elle a tenté de fuir. Plusieurs fois. Mais comment quitter cette prison à ciel ouvert ? Visible à des kilomètres à la ronde au milieu de cette plaine, Lenny la rattrape toujours. Alors la scène se répète : Thanh doit mettre au feu l’un des derniers objets lui appartenant ; les dernières traces de son monde. Il ne lui en reste que quatre, les plus important.
Dès qu’elle demande quelque chose pour améliorer leur quotidien, il lui rabâche qu’elle n’en a pas besoin. Que sa mère a su vivre sans alors qu’elle aussi devrait y arriver.
Jour après jour, même rengaine, même violence, même peur au ventre.
Jour après jour, elle se révolte intérieurement. Se répète son nom, relit les dernières lettres de sa sœur, continue d’espérer.
Surtout que malgré les précautions de Lenn, deux évènements vont venir perturber la vie de la ferme.
Will Dean est vraiment un maître pour poser une ambiance angoissante au possible. L’horreur que vit Thanh est oppressante. On est à sa côté. On se sent tellement démuni par rapport à ce qu’elle vit.
Les conditions de vie sont si rudimentaires qu’on en oublie l’époque. Une ferme insalubre, avec un sol en plancher défraichi, le sol de la salle demain posée à même la terre, l’humidité ambiante, le froid l’hiver…
On en oublie l’époque où les faits se déroulent. A notre époque. Les seuls signes de modernité : un ordinateur où Lenn consulte chaque soir les images des vidéos surveillances, braquées sur Thanh toute la journée.
Les conditions de vie sont si rudimentaires qu’on en oublie l’époque. Une ferme insalubre, avec un sol en plancher défraichi, le sol de la salle demain posée à même la terre, l’humidité ambiante, le froid l’hiver…
On en oublie l’époque où les faits se déroulent. A notre époque. Les seuls signes de modernité : un ordinateur où Lenn consulte chaque soir les images des vidéos surveillances, braquées sur Thanh toute la journée.
Uriner est douloureux. C’est à cause des cachets, j’ai besoin d’uriner plus souvent et c’est horriblement douloureux. Mon corps pourrit de l’intérieur à cause de ce combat constant. De cette dépendance. Des médicaments pour animaux qui polluent mon organisme humain. Je vais lui en parler aujourd’hui, je dois.
Volontairement, le texte nous coupe du reste du monde, à l’image de la protagoniste. On est isolé. On subit ce huis-clos étouffant et oppressant. J’ai eu la boule au ventre tout au long de ma lecture. J’ai tellement espérée que quelqu’un l’aperçoive, que quelqu’un lui vienne en aide.
Peu à peu, la personnalité du tortionnaire se dessine. Obsessionnel. Obsédé. Violent physiquement et psychologiquement. On finit par avoir peur au même titre que Thanh;
L’écriture de Will Dean est réellement puissante. Il nous baigne dans cette ambiance glauque en l’espace de quelques phrases seulement. Dès le départ on est piégé par sa plume et on ne peut qu’avancer au rythme lent des jours terribles qui se répètent.
Puissant, oppressant, exceptionnel : à lire !!! Et pour ma part, j’espère lire très vite d’autres romans de Will Dean !
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