Roman policier / Thriller

La Forêt des disparus d’Olivier Bal

couv52850697La Forêt des disparus

Auteur : Olivier Bal
480 p.
Pocket, 2022
Éditions XO, 2021

 » Dans cette forêt, tu peux toujours y entrer, mais tu n’en sortiras jamais… « 

Des murs d’arbres géants, séquoias millénaires qui se referment comme un piège. Des randonneurs qui disparaissent sans laisser de traces. Il ne fait pas bon traîner dans les bois de Redwoods, au bord du Pacifique, dans l’Oregon.

Au cœur de cette forêt maudite, un homme vit isolé de tous. Ici, on l’appelle l’Étranger. En réalité, son nom est Paul Green, un ancien journaliste qui a connu son heure de gloire avec l’affaire Clara Miller.

Un soir, une jeune adolescente, Charlie, vient frapper à sa porte. Elle est blessée, paniquée. Pour elle, Paul est le seul à pouvoir l’aider. Car là-bas, au milieu des arbres, Charlie a connu l’horreur…


 
cequejenaipensé J’ai été interpellée par le résumé très très tentant de ce roman, même si je n’avais pas encore lu L’Affaire Clara Miller (que j’ai désormais très envie de découvrir!). J’étais loin de me douter de ce qui allait se passer entre ses pages !
Avec une amie, nous avions décidé de le lire ensemble à raison de 5 chapitres par jour et d’en discuter ensemble… Mais on n’a pas tenu! Dès le premier jour on a dévoré les 100 premières pages, et les jours suivants il a  été difficile de laisser les personnages tant l’intrigue était prenante et stressante! On a quand même pris le temps de débriefer et nos exclamations, nos remarques et nos intuitions ont été assez pertinentes et parfois virulentes contre certains personnages qu’on a aimé détesté !
La peur est une maladie. La pire qui existe. Elle ne se soigne pas. Ne disparaît jamais vraiment. Elle reste là, tapie en nous , attendant de trouver un nouveau moyen de ressurgir.
Nous retrouvons donc le journaliste Paul Green, héros du précédent roman L’Affaire Clara Miller, qui s’est installé dans une cabane isolée dans les bois, au sein d’une petite ville d’Oregon, Redwoods. Il y vit une vie reculée, discrète au possible car il a beaucoup souffert de sa dernière enquête (ce qui me rend encore plus curieuse de la ire du coup!). Mais cette petite ville très calme et paisible est aussi le lieu où l’on disparait le plus. Chaque année, des dizaines de personnes semblent se volatiliser dans la forêt.
C’est donc dans cette forêt à la fois majestueuse et mystérieuse que vit Paul. Tout seul, avec un chien qui a débarqué là par hasard. C’est chez lui, que les gamins du coin aime à se faire en venant toquer à la porte de l’Étranger, comme il est surnommé. Lui, il joue le jeu, à la fois par amusant et pour assurer sa tranquillité. Mais parmi ces gamins, il y a une gamine qui vient régulièrement y trouver refuge… pour se cacher ? pour être au calme ?  Paul laisse faire car il a bien compris que la jeune fille souhaitait rester seule. Quand celle-ci, Charlie, vient frapper à sa porte complètement paniquée un soir, il lui ouvre sa porte. Ils ne se sont jamais parlé et pourtant elle lui fait confiance. Alors il l’écoute. Et même s’il tente de se convaincre du contraire, son instinct d’enquêteur/journaliste est réveillé !
Les branches des conifères retenaient encore la brume matinale. Leurs silhouettes se dressaient, tels de gigantesques totems. Je ne le savais pas encore, mais la région avait déjà commencé à m’ensorceler… Tout en elle racontait l’âpreté, la rudesse de la vie. Et il y régnait une sorte de mélancolie, voire d’amertume, qui semblait s’accrocher aux écorces, aux feuillages et aux âmes.
 
En parallèle, on fait la connaissance de Lauren, adjointe du shériff local et qui est surtout la seule à s’intéresser aux personnes disparues. D’ailleurs, une de plus s’ajoute au compteur dès le début du roman… C’est celle de trop… ou la réflexion de trop de son entourage… qui incite encore plus Lauren à creuser, à chercher.
 
Et la vérité sur ce village en apparence si paisible va se révéler à nous.
 
Ce que vont découvrir nos deux héros, d’abord séparément puis enfin ensemble (même si leur rencontre est longue à arriver!), est difficile à concevoir! Dans la communauté de Redwoods, tout le monde se connait depuis plusieurs générations. On s’apprécie (plus ou moins), on vit en osmose (plus ou moins). Et la ville est devenue une sorte d’havre de paix. Car mis à part ces disparitions inexpliquées, il y a peu de délits à recenser… Mais quand quelqu’un de l’extérieur vient s’installer, comme Paul, on le regarde forcément d’un mauvais œil. Comme s’il allait porter malheur. Comme s’il n’avait pas sa place là. Difficile pour lui du coup de vivre une vie paisible sans histoire quand les autres passent leur temps à épier et à surveiller, à soupçonner. Alors forcément quand Charlie disparaît – même si nous nous savons qu’elle s’est juste réfugiée chez Paul – pour les habitants, il devient le coupable idéal. Ça ne peut être que lui le responsable ! Et d’ailleurs, pour les autres disparitions aussi non ?
On va alors découvrir peu à peu le système assez étrange, voir archaïque qui se cache derrière le fonctionnement de la cité. Et comprendre par la même le raisonnement faussé du cliché « étranger = mal = ennemi ».
Je suis leur trophée, celui qu’ils espèrent enfin trouver au terme de cette nuit d’hystérie. Un dernier sacrifié. Le sang aura coulé. La forêt sera rassasiée. Tout le monde pourra alors reprendre sa vie bien tranquille.
 
Ce roman est prenant dès le départ. En effet, dès la mise en bouche des premières pages, on découvre une partie du final : une sorte de grande chasse à l’homme où les habitants semblent être revenu dans une autre ère, assez sauvage. Une chasse à l’homme où la mise à mort semble être l’enjeu. Le problème c’est que cet homme, c’est Paul. Cette chasse se passe le 11 mai 2011.
Puis le roman commence vraiment. Nous remontons le temps environ un mois avant cette chasse. Et dès lors le compte à rebours semble être lancé. Pourquoi et comment on arrive à cette situation ? Comment un homme qui vit reclus a pu devenir en si peu de temps l’homme à abattre ?
Dès ce décompte enclenché, il devient difficile de lâcher le livre. La tension est de plus en plus dense, la pression autour des différents personnages s’amplifie. L’intrigue se dévoile, joue au jeu du chat et de la souris. Qui se cache derrière le masque ? qui manipule qui ?
 
J’ai vraiment passé un très bon moment en lisant ce roman intense. J’ai tremblé, versé une petite larme ici ou là, crié à l’injustice, tremblé (pour le chien ! toi aussi Aurélie ? 😉 ), j’ai cru que l’auteur allait éliminé un personnage et finalement c’est un autre qui a pris…
Le rythme est intense il n’y a vraiment pas d’autres mots !
On est ici dans un huis clos à l’air libre et à l’échelle d’une petite ville mais le côté oppressant et soupçonnant qui caractérise ce terme est bien présent ici.
Une belle réussite que ce thriller psychologique !
 
La pire des phrases qui existe, c’est :  » Si c’était à refaire…  » Bannis la de ton esprit. Il n’y a rien à refaire, rien à regretter, Charlie. Tout est à construire.

Un thriller psychologique captivant et angoissant! Difficile de le lâcher avant le dénouement !

Dès que vous aurez ouvert ce roman, le compte à rebours sera lancé. Prêt ?

 
 

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