Le Serpent majuscule
Auteur : Pierre Lemaître
Lu par Nicolas Djermag
7h04
Mathilde Perrin est tueuse à gages. A 63 ans, sa technique est rôdée, elle connait le métier par cœur et exécute les contrats sans sourciller. Pour tuer les gens, elle n’a pas besoin d’écouter son cœur mais lorsque sa tête commence à dérailler, c’est toute une organisation qui commence à vaciller… Bienvenue dans un roman noir détonnant, joyeusement amoral et toujours très savoureux !
Et voilà ! J’ai audiolu le premier et dernier roman policier de Pierre Lemaître ! Premier car c’est le tout premier roman policier qu’il a écrit mais il n’avait jusque là pas été encore publié. Et dernier… car si c’est le genre qui a fait connaître l’auteur au grand public, il s’est tourné vers un autre genre qu’il affectionne tout particulièrement désormais, le roman historique et sociétale. Et il est si inspiré pour de futurs romans qu’il ne se voit pas revenir à son premier roman, le roman policier.
En ce qui me concerne, c’est avec ce genre que j’ai fait sa connaissance : Robe de marié et Alex avaient été deux gros coups de coeur. Et même si j’ai beaucoup aimé Au-revoir là-haut ou encore Miroir de nos peines, je crois que je le préférais dans les intrigues plus sombres, dans les intrigues aux retournements de situation inattendus. J’étais donc très heureuse de savoir qu’il nous proposait ce premier/dernier roman pour dire au revoir au genre… Et j’ai beaucop apprécié ce roman même si’il est très différent des autres polars que j’avais lu jusqu’ici de lui. On a là un roman policier décalé, farfelu, drôle ! Il m’a fait penser par l’ambiance absurde et le côté comédie à certains romans de Romain Puertolas (et ce n’est pas du tout négatif car c’est un auteur que j’apprécie beaucoup également).
Avec Mathilde , jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures.
Dans ce polar humorisitique et déjanté, nous allons faire connaissance d’une tueuse à gage… inattendue ! En effet, si on la croisait dans la rue, on ne penserait jamais qu’elle exerce ce type d’emploi ! Comme quoi il faut se méfier des apparences !
Cette tueuse à gage s’appelle Mathilde Perrin. Elle a 63 ans. Et des manières à elle mais assez efficace dans son domaine. Quand elle a une cible, elle a tout un rituel à respecter pour étudier, passer à l’action et effacer toutes traces de son passage.
Mais voilà, il commence à y avoir quelques petits couacs dans son organisation. Une arme qu’elle ne fait pas disparaître mais qu’elle cache chez elle, un papier avec nom et adresse de victime retrouvé dans une poche alors qu’il aurait dû être détruit, et des victimes tués de façon plus brouillonnes qu’avant… Il y a quelque chose qui ne va pas chez Mathilde. Le lecteur se rend vite compte qu’elle a de plus en plus de trous de mémoire. Elle, elle n’en est pas consciente du tout… Et on se demande même si certaines cibles l’étaient vraiment…
Il faut scotcher le tout. Pour ça, à nouveau le rouler dans un sens, passer le scotch de l’autre côté, rouler le type dans le sens inverse et faire ça combien de fois, et ce lit qui est placé là, bon, dans une chambre, un lit, c’est ce qu’il y a de plus logique, mais quand on veut rouler un tueur dans un tapis, c’est encombrant.
D’ailleurs, son activité quelque peu chaotique a interpelé un agent de police. Pour deux victimes qui n’ont rien à voir… la même arme ! Plus un autre incident… l’enquêteur va être amené par son investigation à interroger Mathilde. Elle stresse. Lui la trouve étrange mais ne fait pas partie de sa short list de coupable potentiel. Le personnage ne colle pas avec la violence des différents assassinats. Mais elle a un comportement étrange qui l’interroge…
Mathilde est un personnage complètement immoral, qui abat assez froidement les gens… et pourtant son histoire est drôle, amusante et on s’attache même à elle et à ses trous de mémoire pourtant si dangereux!!
– Moi, je n’ai rien vu.
– Et vous n’avez rien entendu non plus ?
– Ah si, comme tout le monde ! Parce que je suis vieille, vous imaginez que je suis sourde ?
Pierre Lemaître nous propose ici un roman auquel je ne m’attendais pac par rapport à ce que j’avais lu de lui dans le même genre. Ici par contre on retrouve l’humour présent dans ses autres romans. Des personnages émouvants et amusants, des personnages qu’on n’attend pas là où il les amène. Il a ici une écriture très orale, qui se prête à merveille à une audiolecture. Une écriture vivante et dynamique.
Pour cette audiolecture, c’est Nicolas Djermag qui prête sa voix à cette histoire décalée. On sent qu’il s’amuse dans sa lecture, qu’il vit le personnage de Mathilde notamment (je ne vous ai parlé que d’elle, mais il y a d’autres personnages clés que je préfère vous laisser découvrir). J’ai apprécié sa voix et son interprétation.
Un roman policier où l’absurde règne en maître! Une intrigue surprenante et drôle! J’ai adoré!