Un si bel horizon
Autrice : Françoise Bourdin
261 p.
Plon, 2022

Mais le travail en famille est parfois paradoxalement un challenge plus difficile que les autres entreprises. Tout en essayant de laisser le plus d’initiatives possible à ses enfants, respectant leurs idées de changement, d’amélioration, de modernisation des conditions d’hébergement des clients, parfois même en allant jusqu’à donner raison à la jeunesse, Lisandra, qui a conscience de vieillir, n’est pourtant pas prête à s’effacer.
Et puis, au-delà de l’intendance de l’hôtel et du domaine, et des difficultés du quotidien – de la gestion du personnel et des egos, à celle de la clientèle exigeante voire capricieuse, en passant par les problématiques liées la récente crise sanitaire – il y a les tracas personnels de tout un chacun.

Au delà de parler entre ses pages du travail en famille et du milieu de l’hôtelerie de luxe, Françoise Bourdin s’attarde, comme à son habitude, sur la vie de chaque membre du clan. En effeet, il fond toujurs bloc face aux épreuves mais ils ont aussi chacun une vie avec son lot de joyauseté…
Dans la fratrie Bartoli, il y a Lucas, l’aîné. Lui ne s’occupe pas de l’affaire familiale. Il est devenu avocat et est mariéà Pia, qui, à son grand désepoir, n’arrive pas à tomber enceinte. Très amoureux, ils sont toujours là pour la famille. Giulia est maman solo d’un petit Matéo très dégourdi mais qui commence à se poser des questions sur son père. Elle est efficace dans sa gestion de l’hôtel et rêve de proposer un service de spa. Célibataire, elle ne s’autorise pas à vivre une histoire d’amour (ou elle a peur d’être à nouveau déçue). Il y a ensuite Ange, l’autre membre de la fratrie, a géré l’hôtel. Mais ila son esprit embué par sa fiancée, Inès. Ils doivent se marier sous peu mais cette dernière refuse le contrat qui est une condition essentiel à leur union, un contrat garantissant la succesion de l’hôtel. Mais ce contrat n’est pas qu’une condition financière, il est aussi là pour établir la sécurité du dernier membre de la famille : leur fils, Orso. Ce dernier a été diagnostiqué come ayant un trouble de la personnalité borderline, un trouble mental caractérisé par l’instabilité de l’humeur, du comportement et du fonctionnement.
Inès ne croit pas à cette version… mais la réalité c’est que c’est une vraie vipère, plus intéressée par la puissance de la famille Bartoli que par le réel amour qu’elle peut porter à Ange.
Si j’ai apprécié les liens qui existent entre les différents membres de la famille et les différents fils narratifs qui se jouent entre chaque personnage, si j’ai apprécié chacun d’entre eux, il y en a un que j’ai détesté de la première à la dernière minute (et elle est là pour ça!) : il s’agit d’Inès. Elle est LE personnage arriviste et détestable, LE personnage qu’on a envie d’envoyer valser ! Et même si elle peut paraître « trop », elle est malheureusement réaliste… Elle est prête à tout et ne se rend même pas compte que dans la famille Bartoli quand c’est non, c’est non !
J’ai apprécié aussi que l’autrice aborde la thèmatique du trouble de la personnalité borderline. Je crois que c’est la première fois que je le vois aborder ainsi de manière bienveillante. On sent une telle solidarité dans cette famille que ça fait chaud au coeur.
J’ai aimé aussi la description de cette Corse accueillante qui donne envie d’y aller, des paysages magnifiques qu’on a envie de voir de nos propres yeux et pas seulement par les images proposées par Françoise Bourdin.
