Roman policier / Thriller

La Constance du prédateur de Maxime Chattam

couv24917375La Constance du prédateur

Auteur : Maxime Chattam

Lu par Sylvain Agaësse

13h24

Audiolib, 2022
Éditions Albin Michel, 2022w

résuméLa profiler Ludivine Vancker enquête dans une mine abandonnée du nord-est de la France, où des cadavres vieux de plusieurs dizaines d’années ont été découverts.

Pourtant, l’ADN du meurtrier potentiel découvert sur place est identique à celui d’une affaire récente. La mise au jour d’un troisième charnier marqué du même ADN, datant cette fois des années 1920, complique encore ses investigations.

 cequejenaipensé C’est toujours un plaisir pour moi de commencer un Maxime Chattam ! C’est l’auteur que je suis depuis des années, dont je suis chaque publication avec intérêt. J’ai tout lu ou presque (j’ai Un(e)secte et Le Signal dans ma PAL).

J’étais ravie de retrouver Ludivine Vancker (la dernière fois c’était en 2018 avec L’Appel du Néant, un roman glaçant. Mais on peut tout à fait lire ce roman sans avoir lu les précédents). On retrouve donc Ludivine, toujours marquée par sa dernière enquête qui avait mal tournée pour elle. Elle a demandé sa mutation au sein du service de la gendarmerie qui s’occupe du profilage. Un nouveau service qui colle parfaitement avec ses capacités d’observation, d’analyse et de déduction. Sa mutation va prendre effet plus vite que prévu car un charnier vient d’être découvert dans le Nord-Est de la France. Dans une vieille mine abandonnée, un photographe explorateur a mis à jour une scène difficilement imaginable : des cadavres de femmes, vieux de plusieurs dizaines d’année. Mutilées, mises en scènes. L’affaire risque de faire grand bruit alors la gendarmerie met les grands moyens pour obtenir des réponses rapidement.

Sauf qu’au lieu de réponses, ce sont les questions qui vont se déchainer au portillon. L’ADN du meurtrier est retrouvé dans les victimes. Mais ce même ADN vient d’être retrouvé dans la région bordelaise sur le corps de deux femmes assassinées. Est-ce possible que ce soit le même meurtrier ? A autant d’années d’intervalles ?

Et ce n’est que le début des découvertes…

Ludivine va prendre très à cœur cette enquête. Plus que d’habitude. Plus qu’elle ne devrait. Elle veut prouver qu’elle a bien sa place dans ce nouveau service. Mais elle veut aussi se prouver qu’elle est toujours capable. Malgré ce qu’elle a vécu avant.

Maxime Chattam nous emmène encore plus loin dans la noirceur de l’âme humaine. Son meurtrier est machiavélique, habité par la noirceur. Il lui donne parfois la parole. On appréhende les mécanismes de sa psyché, torturée, complexe. Ludivine et sa nouvelle coéquipière Lucie vont arriver à établir un portrait psychologique du coupable avec les quelques éléments trouvés sur place. Un puzzle intellectuel qui s’étale sur plusieurs dizaines d’années.

Dans le halo de son téléphone portable encore allumé, Claire discerna le haut du visage de son agresseur. Elle vit ses yeux noirs, profonds comme des abîmes sans fond. Sans vie. Le même regard qu’un requin blanc en chasse. Celui d’une machine à tuer.

La tension est palpable, le stress de se tromper est bien là. Car le temps est compté : une nouvelle femme a été enlevée. La complexité du passé va se mêler à ce qui se passe aujourd’hui. On est perdu tout comme Lucie et Ludivine. On essaie de comprendre la mécanique mais Maxime Chattam joue avec nos nerfs (tout comme avec ceux de ses personnages).

J’étais pendue à la voix de Sylvain Agaësse qui ajoute une puissance dramatique et inquiétante à la plume déjà bien noir de Maxime Chattam, dans la version Audiolib de ce roman. Je n’ai pas vu passer les 13h d’écoute. Bien au contraire… j’étais (presque) triste d’arriver au bout tellement j’ai aimé l’ambiance, les personnages, la noirceur du scénario. Presque parce que quand même il fallait bien que ça finisse (en mal ou en bien) pour les personnages quand même !

C’était le pire dans une enquête criminelle, accepter sa défaite et se résoudre à laisser la main au meurtrier. Le genre de pensée qui vous fracassait.

L’écriture de Maxime Chattam est toujours aussi envoûtante. Il nous embarque dans son univers. Il prend certes des libertés nécessaires pour la dramaturgie de son scénario mais il rend le tout très (trop diraient certains) réaliste. La gorge se serre plus d’une fois. On tremble, on peut ressentir de dégoût, de l’incertitude, de l’incompréhension, de la colère aussi. On se demande où il peut encore trouvé des histoires pareilles… il se passe de drôle de choses dans son imaginaire morbide ! Mais j’espère qu’il en a encore pleins d’autres comme celle-ci !

Un roman noir, terrible, terrifiant, sombre… mais ultra addictif ! Du grand, du bon Maxime Chattam !
coup de coeur

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