L’Envol
titre original : If these wings could fly
Autrice : Kyrie McCauley
416 p.
Editions Pocket Jeunesse, 2021
Des milliers de corbeaux envahissent la petite ville d’Auburn, en Pennsylvanie, mais Leigh n’y prête aucune attention. Pour elle, la menace provient des crises terrifiantes de son père. Sa priorité : protéger ses deux petites sœurs coûte que coûte. Heureusement, un rayon de soleil éclaire ce sombre tableau : le beau Liam, différent des autres garçons, semble être le seul…
J’ai dévoré ce roman en une poignée d’heures. Captivant de la première à la dernière page.
Dans une petite ville de Pennsylvanie, nous allons faire la connaissance de Leighton. Elle est en terminale et ne rêve que d’une chose : fuir cette ville. Mais elle ne veut pas seulement fuir une ville ennuyante, elle veut fuir son quotidien violent. Un quotidien qui la terrorise autant qui la met en colère.
Dès qu’il est là, sa respiration, ses gestes, ses mots, tout comme ceux de ses deux petites sœurs et de leur mère, sont mesurées, pesées pour ne pas provoquer de crises, de cris. Elle est l’aînée et prend très à cœur son rôle de protectrice. elle cherche un moyen pour fuir cette maison, pour convaincre sa mère de partir. Mais cette dernière est sous son emprise. Peur des « qu’en-dira-t-on », des jugements, envie de croire encore en ce mariage qui fut un tant si heureux…
Cette année de terminale, elle se consacre à son but de partir dans une université lointaine : alors elle se donne à fond dans son cursus, dans son envie d’être journaliste pour dire la vérité.
Dans le même temps, la ville se voit confronter à un phénomène intrigant. Chaque jour les corbeaux sont de plus en plus nombreux. Bientôt, il y a même plus de corbeaux que d’habitants.
Ce ne sont pas les corbeaux qui enlaidissent Auburn.
C’est la complicité de tous ceux qui regardent ailleurs.
Autre effet mystérieux, la maison se fissure, se brise à chaque crise et le lendemain, il n’y a plus aucune trace de tout ça. Comme une métaphore de la mécanique de la violence domestique : le calme après la tempête, la fureur.
L’ambiance est parfaite. Tour à tour pesante et légère, tour à tour angoissante et pleine d’espoir. Leighton est un personnage attachant, combative. Elle est aussi en colère contre son père, contre sa mère et contre cette ville qui détourne les yeux.
Je n ai pas peur du noir. J ai peur de ne pas voir le matin…
