Les Longueurs
Autrice : Claire Castillon
185 p.
Editions Gallimard, 2022 (Scripto)

Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d’art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D’instinct, elles devinent. A peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus.
Dans la tête d’une enfant sous l’emprise d’un pédophile : un roman vertigineux et cru, porté par le talent magistral de Claire Castillon.

Il s’agit du récit de Lili. Elle raconte son histoire. La façon dont elle l’a vécue.
Lili vit seule avec sa mère suite à un divorce. Son père est très peu présent parce qu’il a déménagé de l’autre côté de l’Atlantique. Lili et sa mère vont pouvoir compter sur le soutien de George, un ami. Il sera toujours présent auprès d’elle et s’occupera souvent de Lili. Cette dernière pratique l’escalade et George la coache. Mais pas seulement en sport.
Lili va raconter. Ses 7 ans. Ses douze ans. Ses 8 ans. Ses 15 ans. Avec lui. Elle est sous son emprise. Elle pense l’aimer même si quelque chose lui dit que ce n’est pas normal. Il la manipule physiquement et psychologiquement. C’est insidieux.
Lili va raconter. Ses 7 ans. Ses douze ans. Ses 8 ans. Ses 15 ans. Avec lui. Elle est sous son emprise. Elle pense l’aimer même si quelque chose lui dit que ce n’est pas normal. Il la manipule physiquement et psychologiquement. C’est insidieux.
Ce roman est difficile à lire. Surtout pour un adulte qui prend conscience assez vite de ce qui se joue entre ses pages. Je serais curieuse d’avoir le retour d’un adolescent qui le lirait.
Lili raconte de façon imagée mais très réaliste ce qu’il se passe entre eux. C’est cru, c’est terrible, c’est révoltant. On espère que les mots qu’elle nous dit ici, seront des mots qu’elle arrivera un jour à dire à quelqu’un qui lui tendra la main, qui lui fera comprendre qu’il faut arriver à le dénoncer.
Lili raconte de façon imagée mais très réaliste ce qu’il se passe entre eux. C’est cru, c’est terrible, c’est révoltant. On espère que les mots qu’elle nous dit ici, seront des mots qu’elle arrivera un jour à dire à quelqu’un qui lui tendra la main, qui lui fera comprendre qu’il faut arriver à le dénoncer.
Ce n’est pas de ta faute, c’est lui le monstre, il n’a pas le droit. Toi, tu étais petite et tu ne savais pas, tu as cru à ses histoires.
Cette lecture est dérangeante, perturbante. Mais elle est aussi essentielle. Un roman comme celui-ci est marquant et apportera peut-être des réponses, des solutions à un/une enfant qui vivra une telle situation. L’emprise est difficile à nommer, à expliciter, à réaliser. Mais si on lit une histoire qui ressemble à ce que l’on vit, on peut mettre des mots sur ce qui ne devrait pas exister.
Claire Castillon a une écriture ciselée. Des phrases courtes, qui percutent. Qui provoquent les émotions.
Il sort de table pour descendre aux toilettes. Qu’est-ce qui m’empêche d’attraper maman par le bras et de l’obliger à s’évader avec moi ? Pourquoi je n’arrive pas à lui dire « Viens, maman, viens vite, on s’en va, il faut que je te parle ! » Pourquoi je ne peux pas crier avec les yeux, l’alerter, la secouer ?
Un roman dur mais important.