Projet Iceworm
titre original :The dark that doesn’t sleep
Auteur : Simon Wockler
trad. de l’anglais (Royaume-Uni) par Chloé Royer
362 p.
Belfond, 2024 (noir)
Sous la glace, personne ne vous entendra crier. Inspiré de faits réels, un thriller labyrinthique doublé d’un formidable roman d’espionnage qui ravive les démons de la guerre froide. Hiver 1967. Alors qu’une tempête de neige fait rage, trois soldats américains se retrouvent piégés dans l’incendie d’une base nucléaire secrète au Groenland. Un seul survit. Brûlé sur la quasi-intégralité du corps, l’homme n’a aucun souvenir de l’accident.Pour le faire parler, la CIA convoque Jack Miller, un psychiatre new-yorkais réputé, lui-même encore fortement marqué par la Seconde Guerre mondiale. Miller sent bien que le rescapé en sait plus qu’il ne veut le dire.
D’où vient cette peur dans son regard ? Quel mal étrange a conduit plusieurs de ses camarades à faire des séjours en asile psychiatrique ? Que se passait-il vraiment dans cette base arctique ?
Dans un monde rongé par la paranoïa, les secrets et les malentendus coûtent cher. Et à s’approcher trop près de la vérité, Miller pourrait vite en découvrir le prix…
Thriller psychologique, roman historique et roman d’espionnage! Un sacré mélange ! Un sacré défi! Et Simon Mockler le réussit haut la main dans son premier roman. Le projet Iceworm a bel et bien existé. En 1959, au nord ouest du Groenland, un projet fou voit le jour : créer une base de recherche dans la glace. Laboratoire, cinéma, église… tout une vie souterraine alimenté par l’énergie nucléaire. Les militaires vont ajouter à ce projet des kilomètres de galeries pour y cacher des centaines de missiles : le projet Iceworm. Nous sommes en pleine guerre froide. Mais ils constatent que la glace est vivante, et mouvante et que les tunnels risquent de s’effondrer. Alors le projet est abandonné. Tout cela restera secret jusqu’à un rapport danois concernant l’histoire des armes nucléaires au Groenland en 1997. Du fuel et des eaux usées sont encore sur place. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces ont eu pour conséquence de faire surgir de la glace les vestiges de cette base récemment et la mettrai potentiellement totalement à jour d’ici la fin de notre siècle (ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour la planète). N’hésitez pas à aller lire cet article du Figaro pour en savoir plus.
(source images Le Figaro)
On comprend aisément ce qui a pu nourrir l’imagination de l’écrivain à la découverte d’un tel récit ! Le terrain idéal pour un meurtre, des secrets et une bonne dose d’espionnage russe au cœur de la guerre froide! C’est donc ce mélange qui vous attend entre ces pages !
Nous sommes à l’hiver 1967. Trois soldats américains sont restés piégés dans la base souterraine secrète américaine. Un incendie s’est déclaré et un seul a survécu. Il est bien sûr en très mauvais état. Brûlé à 80%, dévisagé, et amnésique des derniers moments passés sur place. Il est pourtant le seul à pouvoir dire ce qu’il s’est passé.
Le psychiatre Jack Miller, newyorkais, est dépêché par la CIA auprès de cet homme, Connor, pour l’aider à retrouver la mémoire et l’accompagner dans sa convalescence. Mais le jeune soldat se mure dans le silence. La peur, l’amnésie ? Jack sent qu’il ne dit pas tout ce qu’il sait. Mais il compte bien gagner sa confiance pour éclaircir ce mystère. Le doute va le pousser à creuser, à aller chercher auprès de ses anciens camarades, à demander à ses collègues de la CIA le dossier et la brève enquête qu’il y eu sur place. Au cœur de la Guerre froide où la méfiance règne en maitre, il est persuadé que ce qu’il se passait dans cette base n’est pas anodin. Mais à force de remuer les choses, le danger se ressert autour de lui.
Je me suis passionnée par cette histoire entre faits rées et imaginaire de l’auteur. Je n’ai volontairement pas chercher à en savoir plus sur cette base pendant ma lecture. Je voulais faire confiance à l’imagination de Simon Mockler et ne pas risquer de me spoiler le récit par la part de réalisme des faits. Du coup, mon esprit s’est mis en mode guerre froide aussi : se méfier de tout le monde et voir des secrets et des espions un peu partout ! Démêler le vrai du faux, attendre les indics, les analyses, les photos, les comptes rendus d’interrogatoire et d’autopsie… nous sommes à la fin des années 60 cela va forcément plus lentement. J’aurai pu me douter vers où voulez nous amener l’auteur. J’ai eu des doutes et puis je suis partie vers d’autres hypothèses. J’ai adoré l’ambiance, l’écriture pleines de suspens et de tension psychologique, j’ai énormément apprécié la psychologie de ses personnages (il y en a un qui est terriblement… effrayant!).
Un thriller psychologique et roman d’espionnage efficace : à partir d’une histoire vraie, l’auteur a su imaginer un récit qui se tient et qui nous tient en haleine !
Les Lectures d'Azilis 
Ooh, tout à fait mon genre, je l’ajoute à ma liste d’envies ! Pas pour tout de suite, ma PAL a bien trop augmentée récemment, mais j’espère bien découvrir ce thriller 🙂
Je te le souhaite !!
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