Les Petites Voleuses
Autrice : Claire Renaud
215 p.
Sarbacane, 2024 (Exprim’)
Pauline, alias Popo, n’éblouit personne, à l’inverse de sa cousine Héloïse qui vit dans une banlieue très chic de Paris, fréquente un lycée bourgeois et organise des rallyes. Pauline l’admire et l’envie, et ferait tout, tout, tout pour rentrer dans ses grâces. Or, le seul truc qu’elles ont en commun, Pauline et Héloïse… c’est la kleptomanie. Incapables de s’arrêter, elles volent dans les grands magasins. Jusqu’au jour où Pauline se fait prendre (et pas Héloïse, bien sûr !).Plutôt que de payer l’amende, le vieux commissaire en retraite qui s’occupe de son cas lui propose alors un marché pour réparer ses torts… piéger sa cousine !
Paniquée, mais secondée par son meilleur ami, l’irrésistible Boubou, qui en pince pour elle, Pauline saura-t-elle se dépêtrer du guêpier dans lequel elle s’est fourrée ?
Une comédie familiale tendre et loufoque, débordante d’amour et de malice.
J’aime beaucoup suivre l’actualité littéraire de Claire Renaud. De cette autrice, je vous conseille de découvrir au plus vite Les Quatre gars pour lequel j’avais eu un gros coup de cœur mais aussi ses romans pour les plus jeunes comme sa série des Mamies et des papis qui attaquent et contre-attaquent !Alors forcément, j’étais au rendez-vous pour ce roman sorti chez Exprim il y a quelques semaines : Les Petites Voleuses. Une couverture colorée et énergique pour un roman au thème particulier : la cleptomanie chez les adolescents ainsi que la manipulation.
On suit l’histoire de Pauline alias Popo et de sa cousine Héloïse. Toutes les deux ont reçu une éducation à l’opposé. Chez la première, on lui a inculqué le respect de la famille et des autres, la solidarité ainsi qu’un rapport plutôt sain et raisonnable à l’argent.
Au contraire de la famille de Popo, la famille d’Héloïse vit dans une banlieue chic et elle a des rapports quasi inexistants avec ses parents. Son père est rarement présent et sa mère est dans le contrôle perpétuel de tout : apparence, nourriture, tout, tout, tout. Rien n’est jamais assez bien chez Héloïse pour sa mère. Et c’est un comportement qui gangrène petit à petit celui d’Héloïse. Avec Popo, elles ont toujours été proches. Elles font tout ensemble dès qu’elles peuvent se voir. Héloïse relooke sa cousine, lui apprend des choses. Et pour Popo c’est un plaisir. Elle adore sa cousine.
Du moins, c’est ce que l’on ressent quand on les observe.
Du moins, c’est ce que l’on ressent quand on les observe.
Mais quand on entre dans leur intimité comme l’autrice le fait en alternant les points de vue, on se rend compte que le comportement d’Héloïse est très malsain. Pour sa cousine Popo mais aussi pour elle-même.
Héloïse va entrainer Popo dans des vols d’objets de plus en plus luxueux. Elle développe un comportement de cleptomane. Elle aime l’adrénaline du vol plus que les objets qu’elle dérobe. De plus, elle essaie de façonner sa cousine à son image pour l’entraîner dans les soirées de ses amis, fêtes dans lesquelles elle parade en humiliant fréquemment Popo.
Petit à petit, ces attitudes minent le moral de Pauline qui commence à remettre en question leur relation sans assumer pleinement de couper les ponts. Difficile quand il s’agit de la famille. Difficile de mettre des mots sur tout ça quand on est en pleine construction de sa personnalité et de sa confiance en soi. Son meilleur ami Boubou veille sur elle mais ce n’est pas suffisant. Son comportement devient aussi plus agressif au sein même de sa famille.
Un jour d’un énième vol, Popo se fait attraper quand sa cousine réussit à s’échapper. Le commissaire en retraite qui l’a pris la main dans le sac, voit en elle une possibilité de laisser tout ça derrière elle. Il veut l’aider et passe un pacte avec elle.
Le roman est l’occasion de creuser les mécanismes de l’emprise amicale mais aussi de fascination qu’un ado peut avoir pour un autre ado. Envie de lui ressembler, de lui plaire, de ne pas faire de vague pour rester dans son cercle d’influence. Mais ce comportement toxique, malsain va à l’encontre de qui Pauline est et veut être. L’adolescence est le moment de la construction de la personnalité, de ses désirs et aspirations.
Héloïse va entrainer Popo dans des vols d’objets de plus en plus luxueux. Elle développe un comportement de cleptomane. Elle aime l’adrénaline du vol plus que les objets qu’elle dérobe. De plus, elle essaie de façonner sa cousine à son image pour l’entraîner dans les soirées de ses amis, fêtes dans lesquelles elle parade en humiliant fréquemment Popo.
Petit à petit, ces attitudes minent le moral de Pauline qui commence à remettre en question leur relation sans assumer pleinement de couper les ponts. Difficile quand il s’agit de la famille. Difficile de mettre des mots sur tout ça quand on est en pleine construction de sa personnalité et de sa confiance en soi. Son meilleur ami Boubou veille sur elle mais ce n’est pas suffisant. Son comportement devient aussi plus agressif au sein même de sa famille.
Un jour d’un énième vol, Popo se fait attraper quand sa cousine réussit à s’échapper. Le commissaire en retraite qui l’a pris la main dans le sac, voit en elle une possibilité de laisser tout ça derrière elle. Il veut l’aider et passe un pacte avec elle.
Le roman est l’occasion de creuser les mécanismes de l’emprise amicale mais aussi de fascination qu’un ado peut avoir pour un autre ado. Envie de lui ressembler, de lui plaire, de ne pas faire de vague pour rester dans son cercle d’influence. Mais ce comportement toxique, malsain va à l’encontre de qui Pauline est et veut être. L’adolescence est le moment de la construction de la personnalité, de ses désirs et aspirations.
J’ai trouvé l’histoire de Claire Renaud très touchante et réaliste à ce niveau là. On sent le combat intérieur que se livre Popo par rapport à ce qu’elle ressent pour sa cousine. On sent le cheminement psychologique pour savoir où se situent ses propres limites.
J’ai aussi apprécié d’avoir le point de vue de Héloïse. On voit son coté méchant, manipulatrice bien évidemment mais on ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie pour elle lorsqu’on voit comment sa mère la traite. Et on comprend que ce comportement est peut-être un moyen pour elle d’exister, de se faire remarquer, de faire réagir ses parents.
J’ai aussi apprécié d’avoir le point de vue de Héloïse. On voit son coté méchant, manipulatrice bien évidemment mais on ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie pour elle lorsqu’on voit comment sa mère la traite. Et on comprend que ce comportement est peut-être un moyen pour elle d’exister, de se faire remarquer, de faire réagir ses parents.
Une comédie dramatique sur fond de différences sociale et familiale qui pousse à la réflexion sur les raisons des comportements de chacun.
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