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Alors qu’il fouille sa mémoire, ses vidéos, pour tenter de retrouver la voix de sa mère dont il n’a plus aucun souvenir, il retrouve dans la voiture de celle-ci une série de cassettes qu’il s’empresse d’écouter. L’audition de ces bandes le laisse extrêmement troublé, la voix qu’il retrouve est celle de de Paul.
Un matin de septembre, première bande dessinée de Jérôme Pigney, évoque le deuil. Son personnage, Alexandre, sculpteur et professeur, a perdu sa mère tragiquement. Son souvenir le hante, il ne se souvient plus de sa voix. Sa disparition brutale le tourmente. Il aimerait bien comprendre ce qu’il s’est passé. Dans la voiture de sa mère, il trouve des cassettes audio. Dessus, il y a la voix de Paul, écrivain américain et dernier compagnon de sa mère, disparu lui aussi dans l’accident. Le contenu de ces cassettes, dont on ignore tout pratiquement jusqu’à la fin, le trouble. Il décide de partir sur les traces de cet homme qu’il connaissait si peu mais qui a rendu sa mère heureuse. Avec sa femme, Alexandre part pour New York à la recherche de réponses, à la découverte d’un passé et des tourments d’un homme. Un voyage troublant et sensible commence.
L’intrigue se concentre alors sur l’histoire de Paul et des conséquences sur cet accident. Les proches de l’homme semblent vouloir éviter de répondre aux questions d’Alexandre. Ils contournent, remontent très loin dans son passé. Une enquête se met en place sous nos yeux. Le fantôme du 11 septembre plane, les séquelles se dévoilent.
« La mémoire est un thème important de l’album. Paul cherche l’oubli dans la fuite, mais la page ne peut se tourner » (Jérôme Pigney)
Autodidacte, l’auteur signe un roman graphique aux traits nerveux, en noir et blanc. Comme un écho du thème du souvenir. Chaque planche donne un rythme au récit : elles sont découpées en vignettes de différentes tailles. L’auteur nous offre également des illustrations pleines pages, afin d’être englobé par l’ambiance. Pas de bulles dans cette bande dessinée, seulement des cartouches permettant à l’auteur d’avancer dans la narration tout en livrant les pensées et réflexions de son personnage. Il joue beaucoup avec les zooms et les vues d’ensemble sur ses personnages et les décors. La construction de cette bande dessinée est très travaillée et donne tout son sens ou plutôt sa puissance à l’intrigue. Au fil des pages, le lecteur se retrouve ainsi projeter aux côtés d’Alexandre, il tente de comprendre, d’assembler les éléments.
Une première bande dessinée ambitieuse, riche en réflexion, et prometteuse pour la suite !
La nouvelle BD de Jérôme Pigney vient de sortir chez Actes Sud : La Disparue. Je vous en reparle très bientôt!
Je fais désormais partie de l’aventure :
j’aime le thème mais j’avoue que le graphisme ne m’attire pas… si j’en ai l’occasion j’y jetterai quand même un oeil!
N’hésite pas! 😉
Assez attirée par l’histoire mais je trouve le dessin assez froid…
ça se prête un peu au récit ce trait un peu raide. et puis c’était une première pour l’auteur qui est autodidacte. Je viens de feuilleter sa nouvelle et le trait et beaucoup plus rond et moins sombre.
J’aime beaucoup la construction de la planche que tu montres. Je ne connaissais pas du tout mais je suis très tenté.
Ah ça fait plaisir de lire ça! 🙂 Je reviens bientôt avec mona vis sur sa nouvelle BD qui se passe à Lisbonne.
Original comme album, je note le titre ! Merci de la découverte ! 🙂
De rien! 🙂
Je n’en fait pas une priorité, peut-être parce que l’intrigue correspond malà mon état d’esprit du moment.
c’est assez sombre comme récit en effet peut être vaut-il mieux attendre pour l’apprécier…
Ce que tu en dis me tente beaucoup!
🙂
Le pitch me tente mais j’ai beaucoup plus de mal avec l’esthétique en noir et blanc de cette BD.
Une bd qui a l’air originale, je la feuilleterai à l’occasion…
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