Roman

Une seconde d’éternité de Fioly Bocca

Une seconde d’éternité

titre original : Ovunque tu sarai

Autrice  : Fioly Bocca

trad. de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza

167 p.

Denoël, 2017

résumé Anita vit à Turin mais a grandi dans les Dolomites. Chaque soir, elle écrit un courriel à sa mère malade, restée là-bas. Pour ne pas l’inquiéter avec ses soucis, elle s’invente une vie idéale dans laquelle elle se consacre aux préparatifs de son mariage. Cet édifice s’écroule quand elle rencontre un certain Arun.

Il y a des jours parfaits pour être heureux. Je suis assise sur un banc aux Murazzi. Turin est enveloppée d’une couverture de brouillard si dense qu’elle estompe les contours et altère les odeurs.

cequejenaipensé Une seconde d’éternité… Ovunque tu sarai… Où que tu sois (en français)

Un titre enchanteur, envoûtant, poétique qui donne envie d’ouvrir ce premier roman venu d’Italie. Fioly Bocca a un bel avenir littéraire !

Un court roman où chaque phrase est travaillée dans les moindres détails, pensée, ciselée, dans un style imagé. On se laisse porter par cette plume, par ces mots emplis d’émotions.

Nous faisons la connaissance d’une jeune femme, Anita et de son quotidien peu attrayant. Elle avait beaucoup de rêves mais force est de constater qu’elle ne les a toujours pas atteint et qu’au contraire elle a une vie très calme, sans surprise, très mécanique. Elle qui rêvait de découvrir des talents littéraires passe ses journées à corriger des manuscrits techniques. Elle a un fiancé mais ce n’est pas le grand amour, on s’en rendra vite compte en tant que lecteur. Elle mettra un peu plus de temps à l’admettre.

Elle apprend que sa mère est en phase terminale. Il ne lui reste que peu de temps mais Anita refuse de croire à l’inévitable. Et c’est un peu ce qu’elle fait pour toutes les facettes de sa vie. Elle décide alors d’écrire quotidiennement à sa mère pour lui raconter son travail passionnant, sa relation fusionnelle avec son amoureux, Tandredi…

Parce que s’aimer, me suis-je dit, c’est apprendre à ne pas se marcher sur les pieds en dansant la même musique.

Mais Anita réalise qu’en mentant ainsi à sa mère elle se ment aussi à elle même. Ce qu’elle écrit, c’est sa vie rêvée. Ce qu’elle écrit, c’est quelque chose qu’elle pourrait vivre si elle réagit. Le déclic vers sa métamorphose se fera à travers une rencontre impromptue dans le train qui la ramène chez elle. Arun. Un inconnu. Un homme rêveur, passionné, patient, à l’écoute et qui a une façon unique de voir la vie.

La lecture de ce roman m’a permis un moment hors du temps. L’écriture est si belle qu’elle m’a envoûté. J’étais ailleurs. Le style poétique, les mots, les différentes réflexions, nous amène à nous questionner sur le sens de nos vies. En peu de pages, Fioly Bocca remue nos émotions. On sourit et on pleure pendant cette magnifique lecture. On voit Anita évoluer, ouvrir les yeux sur le bonheur. Elle se questionne, fait le point. Grâce à cette relation unique qui naît entre elle et Arun, on sait – avant elle – que sa vie va changer.

Parfois, rarement, se rencontrer c’est se reconnaître.

L’écriture de Fioly Bocca m’a profondément touchée. J’ai ressenti le besoin de relire, d’annoter certains passages (ce que je fais rarement). Il y a un réelle profondeur dans ce court texte. Subtilité, sensibilité, puissance émotionnelle. Je suis tombée amoureuse d’Anita et d’Arun. Deux êtres exceptionnels. A rencontrer le plus vite possible.


en bref Un texte d’une beauté incontestable. Des personnages sensibles et attachants.

 

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