Quand vient la vague
Auteurs : Manon Fargetton / Jean-Christophe Tixier
269 p.
Rageot, 2017
Bouleversée, Nina quitte le domicile familial et jette ses clés dans une bouche d’égout… Quelques mois plus tard, son frère Clément se met à sa recherche. De Lacanau à Bordeaux puis Paris, il découvre la raison de sa fuite, ces « vagues » qui l’ont submergée, l’obligeant à tout quitter.
Je claque la porte derrière moi, me laisse surprendre par la température extérieure. Il fait un froid glacial. A chaque expiration, un nuage de buée s’échappe de ma bouche, puis se dissipe comme s’il n’avait jamais existé.

Me voilà donc plonger dans cette histoire écrite à quatre mains. Les premières pages sont consacrées à Nina. On ne la connaît pas encore. On ne sait pas pourquoi (et tout l’enjeu du roman est là). Mais elle a décidé de tout quitter. Sans retour possible. Du jour au lendemain. Elle plaque sa famille. Ses amis. Sa vie. Sans un regard.
Puis, les auteurs nous projettent plusieurs mois plus tard. Toujours aucune trace de Nina. Son frère Clément décide de partir lui-même à sa recherche. Étonnant. Car tous les deux s’entendaient à peine. Mais un mot d’un ami et il se rend compte qu’il aurait du faire quelque chose. Que cette absence lui pèse. Et il sent un non-dit qui plane entre lui et ses parents. Et puis pourquoi? Cette question l’obsède. Elle qui était si présente si rayonnante dans cette famille. Qu’est-ce qui a pu changer en l’espace de quelques semaines au point qu’elle veuille disparaître ainsi ? Elle lui a laissé une lettre. Il va donc partir de là. Poser des questions à ses amis. remonter le fil. Et découvrir…
Le roman est fluide, l’histoire défile car on a envie d’en savoir plus. On apprend à connaître Clément et Nina dans ce jeu de présent/passé. Les auteurs nous mettent délibérément à la place de Clément qui découvre ce qui a tout déclenché. Mais nous avons un peu d’avance sur lui grâce aux flash-back. On ne sait pas comment lui va réagir. On espère qu’il retrouvera sa sœur.
Les deux personnages sont vraiment attachants. Au fil des pages, on compatis à leurs découvertes. Et on ne s’attend pas forcément à ça. Ou on ne veut pas y croire… Ce qui intéressant dans le concept de ce roman, par cette double voix, c’est que chaque personnage a sa personnalité et donc une réaction différente par rapport à cette vérité. Un reflet de la réalité : on a tous notre propre opinion. On fait nos propres choix en fonction de ce que l’on peut ressentir. Chacun est libre d’agir selon sa conscience. La quête de Clément va le faire grandir en l’espace de quelques semaines. Il se prend en main et se surprend lui-même.
J’ai apprécié la fin proposé par les auteurs. Je trouve qu’elle convient parfaitement à leur intrigue : elle est logique et dans la continuité de la personnalité et des choix de chacun.

Pingback: En plein vol de Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier | Les Lectures d'Azilis