Oiseau de nuit
titre original : The Night Stalker
Auteur : Robert Bryndza
trad. de l’anglais (Grande-Bretagne) par Chloé Royer
401 p.
Belfond, 2018

Au cœur d’une nuit caniculaire, l’inspectrice Erika Foster est appelée sur une épouvantable scène de crime : un chirurgien renommé vient d’être retrouvé asphyxié dans son lit, nu, un sac plastique sur la tête, les poignets attachés. Jeu sexuel qui aurait mal tourné ? C’est ce que peut laisser croire la présence d’une revue gay à ses côtés.
Quelques jours plus tard, le corps d’un journaliste de tabloïds est découvert dans des circonstances similaires. Pour Erika Foster et son équipe le doute n’est plus permis : un serial killer rôde. Mais quel est son mobile ? Pourquoi ses victimes sont-elles toutes des hommes brillants, à la vie très secrète ? Comment les choisit-il ?
Alors qu’une vague de chaleur plonge la ville en pleine torpeur, Erika va devoir garder son sang-froid pour débusquer ce tueur noctambule, avant qu’il ne frappe de nouveau. Mais qui sait qui il observe en ce moment même ? Et si Erika n’était pas aussi en sécurité qu’elle le croit ?


Une nouvelle enquête s’ouvre à elle. Une enquête complexe, longue et elle ne sera pas aider par sa hiérarchie (comme d’habitude j’ai envie de dire!).
Dès les premières lignes, le lecteur est interpellé : quelle est cette ombre qui se faufile dans la nuit? pourquoi espionne-t-elle cette homme? Pourquoi une telle cruauté dans son meurtre? Erika refuse la thèse de ses supérieurs qui veulent à tout prix que ce crime soit étiqueté homophobe. Et on la comprend! On sait que son instinct est le bon! D’autant plus que certains chapitres sont consacrés à cette ombre.
L’ombre sentit la haine l’envahir. La vision de cet homme, inconscient de ce qui était sur le point d’arriver, l’électrisait.
En plus de ce meurtre sordide, les esprits et les nerfs s’échauffent à cause d’une canicule.
L’ambiance du roman est bien plus oppressante que lors de la première enquête. Entre la chaleur et la pression que subit Erika, rien n’est simple. On assiste à un véritable bras de fer, un jeu de pouvoir et on n’est pas sûr qu’Erika en ressorte indemne. L’auteur joue avec les codes et les réalités sociales : une femme intelligente, brillante mais qui n’arrive pas à avoir l’avancement qu’elle mérite par jalousie et/ou par machisme…
Contrairement à la majorité des romans policiers, on fait connaissance très vite avec le coupable. Tout l’enjeu sera donc non pas la quête de son identité mais de comprendre ses motivations, le moteur qui le pousse à agir ainsi. Et plus on creuse sa psychologie, plus on ressent un malaise en sa présence. J’aime beaucoup la façon dont Robert Bryndza a construit son intrigue. Autant parfois cela peut être mal amené, ici on comprend toute la subtilité de son choix. Et puis cela n’enlève en rien en sa capacité à nous offrir des rebondissements et une explication à ces agissements.
Ce n’est que le début. Le Docteur n’était que le premier de la liste. J’ai déjà choisi le suivant.
Cette seconde enquête est également le second polar de l’auteur (qui a commencé sa carrière en tant qu’acteur à Londres avant de se lancer dans l’écriture avec des comédies romantiques). L’écriture et surtout l’intrigue y est encore plus construite et la psychologie des personnages plus fines. Il me tarde déjà de retrouver la DCI Erika Foster dans ses futures enquêtes avec je n’en doute pas des meurtriers encore plus imprévisibles !


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